BENJAMIN DE TUDELE

BENJAMIN
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Le Marco Polo juif
Benjamin de Tudèle reste dans les mémoires juives, le plus grand voyageur de tous les temps. Son livre décrit de façon pittoresque la vie des communautés juives du Moyen-Âge, ce qui constitue une mine pour les chercheurs.


Une vie de voyages
Benjamin de Tudèle est resté célèbre pour son fameux voyage réalisé au milieu du XIIe
siècle. Il fit un grand tour en Europe, en Asie et en Égypte, à la recherche des communautés juives et sans doute de terres plus accueillantes. Le récit du voyage de Benjamin, écrit en hébreu, porte pour titre Massaot rabbi Binyamin (= Voyages de rabbi Benjamin). Ce récit est instructif pour les détails sur les communautés juives, mais également sur les coutumes locales, sur les villes, les monuments, les relations commerciales, les événements dont il est le témoin ou qu'on lui rapporte.
Parti de Saragosse vers 1165, il se rend par Tarragone et Barcelone, à Narbonne, pour
s'embarquer à Marseille. Il traverse ensuite l'Italie du Nord au Sud, passe d'Otrante à Corfou, de là en Grèce, visite l'île de Négrepont et remonte ensuite jusqu’à Salonique et à Constantinople. Puis il visite les îles de l'Asie Mineure (Chio, Samos, Rhodes, Chypre), aborde l'Asie par Tarsus, descend de là, par Antioche, jusqu'à Jérusalem et Hébron; puis, remontant jusqu'aux sources du Jourdain, il se rend à Damas et à Alep et, de là; à travers le Kurdistan, à Mossoul. Il descend ensuite le Tigre, arrive à Bagdad, puis, revenant vers l'Ouest, visite les communautés juives placées sur le cours inférieur de l'Euphrate.
De Bassora, il passe en Perse, remonte d'abord à l'Ouest, depuis Suse jusqu'au pays de Gilan, au Nord, puis redescend, par Ispahan et Chiraz, dans le Khouzistan. De là, il se rend à l'embouchure du Chat-el-Arab, s'embarque sur le golfe Persique, visite El-Katif, sur la côte arabique, puis il parle de Quilon (sur la côte du Malabar) et de l'île de Ceylan. A cette occasion, Benjamin parle aussi de la Chine, et on prétend qu'il est le premier écrivain occidental à avoir mentionné ce pays.
D'El-Katif, Benjamin se rendra par mer à Aden et, de là, par la mer Rouge, à Fostat (le Vieux Caire), non sans avoir recueilli des renseignements sur les royaumes de la côte africaine de cette mer. Après avoir visité un certain nombre de villes égyptiennes (Alexandrie, Damiette, etc.), il s'embarque et revient en Europe, en passant par la Sicile. D'après la préface à son ouvrage d'un écrivain anonyme, son retour aurait eu lieu en l'an 4933 de la création (1172-3 de l'ère chrétienne), et son voyage aurait, par conséquent, duré environ dix ans. Il a encore été en Perse (ou dans les environs) en 1170, et en Égypte en 1171. Ses renseignements sur l'Asie centrale, Khiva, Samarcande, sur le Tibet, la côte du Malabar, Ceylan, la Chine, l'Arabie, sont sûrement empruntés à des récits de Juifs asiatiques, qui avaient voyagé dans ces régions ou en avaient entendu parler; Benjamin n'a pas visité ces pays.
Nous sommes moins certains qu'il n'ait pas été en Perse et qu'après avoir visité Bagdad, il soit immédiatement descendu jusqu'au golfe Persique pour se rendre en Égypte. Malgré le décousu de son itinéraire en Perse, il a, sur ce pays, des renseignements si abondants et quelquefois si précis, qu'il est difficile d'affirmer qu'il n'a pas été au moins dans quelquesunes des villes persanes qu'il nomme et principalement dans le Nord-Ouest, dans cette région du fleuve Kizil-Ouzen qu'il paraît bien connaître. Il n'est pas impossible non plus qu'il ait été sur les bords du Rhin, mais ce qu'il dit de l'Europe centrale est peu de chose, de la France du Nord il ne connaît que Paris et seulement par ouï-dire. Il serait mort en 1178.
La meilleure édition ancienne des voyages de Benjamin de Tudèle est celle d'A. Asher ; Londres, 1841, en 2 volumes, intitulée The Itinerary of Rabbi Benjamin of Tudela; le premier volume contient le texte et une traduction anglaise; le second renferme d'excellentes notes géographiques et historiques sur ce texte. L'ouvrage a été traduit en latin par Arias Montanus (Itinerarium Benjaminis, et plus tard annoté par Constantin l'Empereur; édit Helmstadt, 1635; Leipzig, 1764). Il en existe aussi des traductions françaises, anglaises, allemandes. Une des traductions françaises est de J.-P. Baratier (Voyage de Rabby Benjamin... ; Amsterdam, 1734) ; une autre, faite sur le latin d'Arias Montanus, se trouve dans la Collection de voyages de Bergeron (La Haye, 1734).
akadem

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