PRIX NOBEL 1985
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ECONOMIE
ITALIENS
THEOREMS
MIT
CHOMAGE-ACTU
INFLATION-CYCLE DE VIE
QUIZ
(1918-2003)
Économiste américain, surtout connu pour sa théorie sur l’épargne et ses travaux avec Merton Miller sur la finance d’entreprise. Il reçu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 1985.
Né à Rome, Italie il quitta son pays après que Mussolini eut instauré en 1938 une politique anti-Juive calquée sur celle des Nazis. Après avoir obtenu son doctorat à la New School for Social Research (New York) en 1944, il a enseigné aux universités Carnegie-Mellon et MIT.
En 1948, il est nommé au département d’économie politique de l’Université de Chicago et rejoint la prestigieuse Cowles Commission for Research in Economics où il cotoie Marschak, Koopmans, Arrow ou Simon. Il enseigne ensuite à l’Université d’Illinois, au Carnegie Institute of Technology, puis au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
En 1953-1954, il élabore la « théorie du cycle de vie » en collaboration avec l’un de ses étudiants, Richard Brumberg, théorie qu’il affinera par la suite en y apportant des éléments empiriques. Franco Modigliani effectue également une contribution majeure à la finance, en collaboration avec Merton Miller, en montrant que, sous certaines hypothèses, la structure financière et la politique de dividende d’une entreprise n’ont pas d’influence sur la valeur des investissements, et donc sur sa valeur boursière. Dès 1954 il annonce ce qui sera plus tard la théorie des anticipations rationnelles : les agents peuvent anticiper certaines décisions gouvernementales relatives à la politique économique et modifier leurs comportements en réponse.
Il est resté jusqu’à sa mort un sévère critique des théories monétaristes, tout en attirant l’attention des pouvoirs publics sur les dangers que présentent les dérives des déficits publics.
lyc arsonval brive
Le Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment (NAIRU) est le taux de chômage minimum qui n'accélère pas l'inflation. C'est un concept très présent dans les travaux des économistes. Ses traductions françaises sont bien moins parlantes que sa version anglo-saxonne: taux de chômage d'équilibre (rare) ou taux de chômage structurel (plus courant, bein que rarement explicité)
La découverte fait florès, les travaux se succèdent. En 1968, Milton Friedman, économiste monétariste (libéral), introduit le Taux de Chômage Naturel. Il y aurait dans la société un taux de chômage en dessous duquel les gouvernements ne devraient pas essayer de descendre, car alors, leurs efforts seraient vains et ne conduiraient qu'à relancer l'inflation. Trop peu de chômage serait mauvais pour la lutte contre l'inflation...
> Le NAIRU est introduit en 1975 par Lucas Papademos et Franco Modigliani. Il vise à priori à nuancer la brutalité du "mur de Friedman". A un niveau élevé, on pourrait lutter contre le chômage, mais en se rapprochant du NAIRU, les risques augmenteraient de voir l'inflation se relancer. Problème: où se situe le NAIRU? Les économistes sont bien incapables de le calculer avec précision! Pourtant, ils ne se privent pas de l'utiliser régulièrement...
> Le NAIRU et le chômage qui l'accompagnent vont devenir une variable d'ajustement permettant de faire pression sur les conditions du marché du travail...
> L'essor au cours de la dernière décennie de la sphère financière a renforcé l'obsession de la lutte contre l'inflation. Les profits financiers sont allergiques à l'inflation, car celle-ci érode la valeur de l'argent... de ceux qui en détiennent beaucoup!
> Ceci explique notamment que le NAIRU soit un concept aussi présent dans les travaux et les recommandations des économistes, surtout lorsque ceux-ci exercent des fonctions importantes au sein d'établissements financiers privés...
> Le chômage est toujours présenté comme un "Fléau", un "Cancer", contre lequel tous jurent de mener combat. L'emploi est la priorité du gouvernement, cela fait des décennies que nous entendons cela. Mais un phénomène aussi durable et massif dans le temps ne peut exister sans un choix délibéré. L'explication selon laquelle le problème serait un manque de croissance est fallacieuse. Celle qui vise actuellement à stigmatiser les chômeurs en les rendant en quelque sorte responsable de leur sort est cynique... En laissant supposer que le chômeur est un fraudeur et un profiteur, on renverse la charge de la preuve et on fait diversion en dédouanant le système de toute responsabilité, et encore plus de toute intentionalité.
> La régulation de l'économie par l'inflation a été remplacée par une régulation par raréfaction de l'emploi. La croissance potentielle visée par la BCE inclut dès le départ l'hypothèse d'un taux de chômage supérieur au NAIRU. Le volant statistique de chômeurs correspondant au NAIRU est dès le départ exclu, il est considéré comme "non mobilisable" puisque priorité va à la lutte contre l'inflation.
> Le chômage un Fléau? Sans doute pour ceux qui le vivent ainsi que pour les salariés qui en ressentent la pression. Mais cette enquête sur le NAIRU montre que le chômage est avant tout un outil de pression sur le marché du travail. Un chômeur travaille pour ainsi dire, et à son insu, à tirer l'inflation vers le bas. L'utilisation opérationnelle du NAIRU lui attibue au moins ce rôle, sans le lui reconnaître officiellement bien sûr. Car le NAIRU n'est pas vraiment politiquement correct. Ce qui explique sans doute son absence du débat public qui contraste singulièrement avec son omniprésence dans les travaux des économistes.
> Affirmer que le chômage est voulu et planifié est sans doute "hérétique". Pourtant, les indices réunis ici constituent un faisceau de preuves très dense et cohérent. Par ailleurs, quand c'est un des créateurs du concept de NAIRU, prix Nobel d'Economie, qui le déclare et le dénonce, c'est qu'il y a sans doute quelque vérité dans cette hérésie. Ceci implique certainement un changement radical de nos représentations et l'impératif de demander des comptes à nos dirigeants et représentants ainsi qu'à ceux qui les conseillent et orientent leurs politiques.
lenairu
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