NAHUM GOLDMANN

PORTRAIT
LEGITIMITES
CONGRES
G. RIEGNER
MUSEE
WJC







Nahum Goldmann: le dernier prophète 1894 - 1982

Le monde juif vient de perdre une de ses personnalités les plus remarquables.
Nahum Goldmann s'est éteint à l'âge de 87 ans. Jusqu'à son dernier souffle, il aura mis son intelligence et son courage au service de la « cause juive ». C'est elle qu'il aura voulu promouvoir tout au long de sa vie. Sur le plan culturel, en contribuant de manière décisive à l'élaboration de l'Encyclopedia Judaïca ; dans le cadre de l'entreprise sioniste, en jouant un rôle important dans la fondation de l'Etat d'Israël ; plus tard encore, son apport fut décisif dans la négociation qui mena à l'accord de réparation avec l'Allemagne fédérale.
Encore et surtout peut-être, toutes ses dernières années furent consacrées à l'exploration des voies susceptibles de favoriser l'établissement d'une paix durable au Moyen-Orient.
Ancien président de l'Organisation sioniste mondiale, fondateur et président du Congrès juif mondial, Nahum Goldmann devint un critique acerbe de la politique israélienne qu'il jugeait contraire aux intérêts du peuple israélien. Pendant la guerre du Liban, il prit l'initiative, de concert avec Pierre Mendès-France et Philip Klutznik, viceprésident du Congrès juif mondial, de préconiser la reconnaissance mutuelle de l'Etat d'Israël et d'un Etat indépendant palestinien et estima qu'il fallait y parvenir par une négociation entre le gouvernement de Jérusalem et l'OLP.
« Le dernier prophète » titrait un journal français au lendemain de sa mort. Celle-ci laisse un vide immense dans le monde juif.Marcel Liebman

Nahum Goldmann est une des personnalités juives marquantes du XXE SIÈCLE.
Né en Lituanie en 1895, il a été élevé en Allemagne où sa famille s’était transportée cinq ans plus tard. Il s’est lancé très tôt dans la vie publique ;à quinze ans il publiait déjà ses premiers articles politiques.
Sioniste sincère et actif, Goldmann n’en est pas moins porté à critiquer les dirigeants du mouvement sioniste; il leur reproche leur manque d’intérêt pour la vie politique et culturelle des Juifs dans la Diaspora. A son avis,le futur Eretz Israël ne serait pas en mesure d’accueillir l’ensemble du peuple juif ; il devrait seulement servir de source d’inspiration et d’instrument de renaissance pour le
reste des Juifs destinés à demeurer ailleurs dans le monde. Il ne fallait pas les négliger.
Il crée, avec Stephen Wise, le Congrès Juif Mondial dont en 1936 il devient président du Comité exécutif.Après le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, il part aux Etats-Unis où bientôt il dirige la section américaine de l’Agence Juive.
Goldmann est à l’origine des négociations entre Israël et la République Fédérale allemande pour l’indemnisation des victimes du régime nazi et pour les réparations versées à l’Etat d’Israël.
En 1968 il devient citoyen suisse,tout en continuant à sillonner l’ensemble du monde juif. Il émet souvent des jugements critiques contre les dirigeants israéliens, les accusant d’étroitesse d’esprit
Durant de longues années, sa stature personnelle a permis à Nahum Goldmann d’être tout à la fois un sioniste ardent mais lucide, et un défenseur des intérêts particuliers de la Diaspora mondiale. Jusqu’à sa mort en 1982 il a personnifié les multiples facettes de la vie politique et de la réflexion juive.ajhl