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JOSEPH BRODSKY

PRIX NOBEL 1987
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" la mort c'est l'infini des plaines et la vie la fuite des collines"

1940 1996
Poète russe jusqu'au fond des os et de nationalité américaine suite à son douloureux exil en 1972, Josep Brodsky est un enfant du renouveau dû au dégel des années après la mort de Staline. Si on se passait ses poèmes sous le manteau en URSS, il n'était pas vraiment connu en Occident. Après la publication de ses poèmes dans les années 1960, il est arrêté et condamné en 1964 à cinq ans de travaux forcés et connut les hôpitaux psychiatriques.. Il n'était auparavant qu'un poète virtuel de 24 ans, il devient un phare pour sa génération.

Il aura fallu un procès digne de celui des blouses blanches pour appréhender la haute stature de Brodsky qui ne plia pas devant ses juges de Leningrad. Il se dressa fièrement au nom des pouvoirs absolus des paroles et de la poésie. Il fut lourdement condamné pour "parasitisme social". Il aurait selon les cafards qui siégeaient "une vision du monde dangereuse pour l'Etat, décadent et moderniste, avec des études inaccomplis".

Il sera honoré par le prix Nobel de littérature en 1987 à 47 ans, et ne sera pas enfoui dans la fosse commune de sa génération du silence. Juif et poète non conformiste comme l'était Evtouchenko, chien savant du régime, il sera maudit par le régime. Il rendait en plus hommage aux maudites Anna Akhmatova et de Marina Tsétaëva. Il sera influencé par Mandelstam.

Joseph Brodsky est issu d’une famille modeste, son père était marin, et c’est avant tout un autodidacte qui quitte l'école dés 15 ans. Fraiseur, employé à la morgue, il entre en poésie et se fait traducteur de la poésie anglaise et polonaise qu'il aime tant. Il se plonge aussi dans la Bible. Il appartient à "la génération du silence", à ces écrivains alors interdits en URSS. Après Vienne, il s'installe et enseigne aux Etats-Unis.Il devient citoyen américain en 1977, mais c'est de la ville de Venise dont il amoureux fou, sans doute aussi par nostalgie de Saint-Pétersbourg.

En 1974 un écrivain est condamné à quatre ans de déportation pour avoir fait circuler des poèmes de Brodsky, en 1974!

Brodsky reçoit le Prix Nobel de littérature en 1987, à la grande colère des Soviétiques qui feront tout pour l'en empêcher. Il ne reverra jamais ses parents qui ne furent pas autoriser à le rejoindre.

Il était né à Leningrad en 1940, il meurt en exil le 28 janvier 1996 à New-york d'une crise cardiaque.

LE CIMETIÈRE JUIF


Le cimetière juif près de Leningrad.
Une clôture boiteuse de planches pourries.
Et derrière la clôture gisent côte à côte
Juristes, commerçants, musiciens, révolutionnaires

.Ils ont chanté pour eux-mêmes.
Ils se sont enrichis pour eux-mêmes.
Ils sont morts pour les autres.
Ils ont toujours payé leurs impôts,
respecté le règlement,
Et dans ce monde matériel comme une impasse
Ils commentèrent le Talmud
et restèrent des idéalistes.

Peut-être ont-ils vu au-delà du réel.
Peut-être ont-ils cru aveuglément.
Mais ils ont appris aux enfants
à être patients
à devenir têtus.
Ils n'ont pas semé de blé,
ils n'ont jamais semé de blé.

Ils se sont tout simplement allongés dans la terre
comme du grain,
Ils se sont assoupis pour des siècles,
ensevelis dans la poussière,
on a pour eux allumé les cierges,
au jour du grand pardon
des vieillards affamés à la voix aiguë
suffoquant de froid hurlaient à leur paix éternelle.
Ils l'ont trouvée,
dans la désintégration de la matière.
Sans rien se rappeler.
Sans rien oublier.

Derrière la clôture de planches humides.
Quatre kilomètres après le terminus de tramway.

traduit par Jean-Jacques Marie (Editions du seuil)
espritnomades

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