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CHELOMO ABENDANAN


Musee du Judaisme Marocain





Le nom d'AbenDanan, d'origine antique, dériverait soit de l'hébreu, soit de l'araméen. Il désigne une dynastie de rabbins d'Espagne et du Maroc et le nom de la grande synagogue de Fès au Maroc.



Chelomo Abendanan (1848-1928). Descendant en droite ligne, de père en fils, d'un des piliers du judaïsme le Rambam (Maïmonide) et du côté maternel de Rabbénou Tam petit-fils de Rachi.
Il est issu d'une famille dont beaucoup de membres furent Rabbanim ou Dayanim (juges).
Dès l'âge de 18 ans, il étudie la Kabale et devient un kabaliste renommé. À 30 ans, il devient président du Tribunal rabbinique de Fès, ville dans laquelle il occupera cette charge pendant cinquante ans, excepté un an où il fut nommé au Haut-Tribunal rabbinique de Rabat.
La synagogue Aben Danan fut son lieu de prière habituel. Il écrivit deux ouvrages fondamentaux qui servent aujourd'hui de référence dans les décisions de « Halakha » : Asher Li Shlomo et Bikésh Shlomo.
Il meurt en 1928 à la sortie de Shabbat, juste après la prière de la Havdalah. Cette année là, il avait omis de dire le soir de Yom Kippour, dans la prière de Kol Nidré, la phrase : « à partir de ce Yom Kippour-ci jusqu'à celui de l'année prochaine ». Il fut inhumé le lendemain, accompagné par des milliers de Juifs venus de toutes les villes du Maroc, ainsi que par les membres du gouvernement et les représentants de tous les cultes.


Le nom d’Aben-Danan
Ce nom est représenté par une célèbre famille de rabbins sépharades d'origine espagnole (XIIIème à XVème siècle), puis marocaine, à la suite de l'Expulsion, notammment à(Fès). Ils semblent s'être déplacés dans les deux sens, de la péninsule ibérique à l'ensemble de l'Afrique du Nord, participant ainsi des liens étroits d'interdépendance dont est issu l'hébraïsme ibéro-maghrébin. On pense que le nom "Danan" est d'origine babylonienne. Les Danan auraient mené la diaspora marocaine juive antique, appelée Toshavim (les habitants), qui s'est distinguée en maintenant intacts et concordants les rituels palestino-babyloniens avec les actes rabbiniques pendant l'Exil de Babylone.

Le préfixe Aben- ou Ibn- synonyme d'Avi, implique comme Bar ou Ben la filiation, mais avec une connotation de distinction, comme dans le cas des "Abencérages" ou d'"Ibn Saoud". Ici, ce préfixe est prolongée par la racine Dan (ce qui pourrait lier ce nom à la tribu de Dan, un des enfants de Jacob). Il peut aussi être associé à la pratique juridique comme l'implique le terme dan, qui signifie juger en hébreu. Enfin, Danan peut aussi être une transformation araméenne du prénom Dan ou Daniel durant l'Exil de Babylone.

D'autres variations du nom sont possibles pour Abendanan selon la langue et le pays de la personne. Citons Aben-Danan, IbnDanan, AbenDana, BenDanan, et, bien entendu, les Danan, tout court…


La famille Abendanan :

Abendanan Saadia ben Moché ben Maïmon, dit Rambam Elfassi (Fès 1420?- Fès 1493). Elfassi signifie : « celui qui habite Fès » et signe donc l'origine marocaine. Rabbin, talmudiste, médecin et poète, il fut le Grand rabbin de Grenade jusqu'à l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 et revint ensuite dans sa ville natale. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de linguistique, d'un dictionnaire hébreu-arabe, d'une chronologie historique, d'un poème qui fait l'éloge du Guide des égarés de Maïmonide ainsi que de décisions juridiques portant, entre autres, sur le statut des Marranes.

Abendanan Chémouèl Elfassi (Grenade, 1452?- Fès, 1556?). Originaire d'Espagne. Fils de Rabbi Abendanan Saadia ben Moché et père de rabbi Chémouèl Abendanan, il fut rabbin et notaire à Grenade avant de l'être à Fès après l'expulsion de 1492. Dirigeant communautaire important, il est l'auteur de plusieurs chroniques et de nombreux commentaires talmudiques. Il fut également président du Tribunal rabbinique de Fès.

Abendanan Chémouèl (Fès, 1542- Fès, 1621). Originaire du Maroc. Petit-fils de rabbi Abendanan Saadia ben Moché, fils de rabbi Chémouèl Abendanan Elfassi. Il fut, comme son père, rabbin et notaire à Fès et l'auteur de plusieurs chroniques et de nombreux commentaires sur le Talmud. Il fut également un dirigeant communautaire important et président du Tribunal rabbinique de Fès. À ce titre, il fut l'un des rabbins qui participèrent à l'ordination de Rabbi Yossef Karo, l'auteur du Choulhan Aroukh (La Table dressée), code principal du judaïsme arabo-andalou.

Enfin, l'on retrouve, au XVe et XVIe siècles, trace du passage de certains AbenDanan dans d'autres pays européens tels que la Hollande et la Grande-Bretagne.


La synagogue Aben Danan à Fès

Réinaugurée le 25 février 1999, elle est l'un des joyaux de la culture juive et un espace religieux privilégié pour le judaïsme marocain. À cette occasion, le conseiller de S.M. le roi, André Azoulay, a réaffirmé avec fermeté la dimension spirituelle et morale de cet événement en insistant sur les spécificités et la pérennité du judaïsme marocain.

Ce qui fit dire au conseiller de Sa Majesté qu'il « est bon que la tradition marocaine soit là pour nous rappeler avec force qu'il existe une lecture et une pratique différentes du judaïsme. Cette tradition aspire au dialogue, au respect d'autrui et plus que toute autre chose, à la tolérance et à la vertu du débat ». On apprend ainsi que plus d'un million de Juifs de par le monde se réfèrent spontanément à leurs racines et à leur identité marocaines.

Aujourd'hui, malgré la grande vétusté du bâtiment - datant du milieu du XVIIe siècle - qui menaçait de s'effondrer vu son état de délabrement, tout a été rénové (pour deux millions d'euros). Des inscriptions en hébreu sur les dalles murales donnent d'amples renseignements sur l'histoire de la famille et sur l'érudition de ses membres. Classée patrimoine universel mondial par l' UNESCO (avec trois autres lieux de culte de Fès), la synagogue Aben Danan, est la première à être restaurée, car son rôle fut prépondérant dans la culture et la religion hébraïques à travers tout le Maghreb ainsi que dans l'avènement des réformes.

Si sa restauration a duré une année, elle revit à présent en tant que synagogue-musée agrandie pour les visites culturelles et touristiques. La famille Danan de Fès, ses parents et amis, constitués en association à Paris, mais aussi beaucoup d'autres partenaires ont grandement contribué à cette magnifique réalisation.
wiki

Lire : L’émigration des Juifs marocains (1948-1956)
Jamaâ BAIDA
Université Mohammed V-Agdal, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, RABAT

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