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RAFAEL HIYA PONTREMOLI


Meam loez
RABBI
SEPHARDIC
AKADEM
SEFARAD
POURIM
Rabbi Yaacov Couli

Considéré dans son ensemble comme l’œuvre majeure de la littérature judéo-espagnole, le Meam Loez est un commentaire des Livres bibliques qui a connu dès sa parution un véritable succès populaire.
Le Meam Loez sur le Livre d’Esther, dont l’auteur est Rafael Hiya Pontrémoli, fut publié à Smyrne en 1864.
Écrit en langue vernaculaire – le ladino – dans un style simple et vivant, agrémenté de proverbes, d’anecdotes et de paraboles, il s’adresse directement à une communauté en exil oublieuse des préceptes fondamentaux et des leçons des grands maîtres de la tradition.
Section après section, en s’appuyant notamment sur le Talmud et le Midrach ou Le Zohar, il développe l’épisode biblique qui est à l’origine de la fête de Pourim, au cours duquel le peuple juif, qui vivait en diaspora dans l’empire perse, fut sauvé de la destruction. Par l’entremise d’Esther et de Mardochée, la persécution et le deuil se trouvèrent renversés en allégresse et en libération.

Ce commentaire à l’usage des simples fidèles, agrémenté de paraboles et d’exemples familiers, rappelle les exigences de la Loi et abonde de préceptes édifiants et apologétiques. Mais surtout, il fait la part belle à la narration (peut-on enseigner sans raconter ?). Verset par verset, il suit les rebondissements de l’action, donne la parole aux personnages, distribue blâme et louange, met en scène et amplifie ce que le texte biblique dans sa concision se contente de suggérer. On s’interroge sur les moyens qu’Esther mettait en œuvre pour continuer à respecter les lois juives dans le palais d’un roi idolâtre : problème pratique que les Juifs rencontrent dans l’observance quotidienne en milieu non-juif. Ou bien on reconstitue avec verve les conseils haineux que Zerech, la lady Macbeth perse, donne à son mari Aman.
Cependant, si ces homélies s’adressent au peuple et demeure à un niveau de vulgarisation, l’exégèse qui s’y déploie s’inscrit dans la tradition des grands commentateurs de la Loi dont l’art consiste à éclairer un verset biblique par un autre. La visée pédagogique est centrale. Ainsi, on met en perspective le verset rappelant qu’Esther était orpheline (2,7) avec un autre verset extrait des Lamentations 5,3 : « Nous sommes devenus des orphelins privés de père. » Cette plainte formulée au sujet de la destruction du premier temple est mise en relation avec le rôle d’Esther. La consolation d’Israël orphelin de son Temple viendra donc de l’orpheline Esther. Juste retour des choses. Seul un connaisseur, familier des formulations bibliques, goûtera pleinement ce type de rapprochements et s’enchantera de cette liaison inattendue de versets qui n’ont apparemment rien en commun.
Cet exemple (et l’on pourrait les multiplier) illustre bien la difficulté que présente le projet d’offrir une traduction de commentaires rabbiniques à un public qui par principe n’est pas censé être versé dans les arcanes de l’exégèse juive. Déjà, il n’est guère aisé en général de trouver l’équivalent dans une autre langue de termes religieux aux riches connotations. L’implicite et l’allusif joints à la concision de la langue rabbinique compliquent encore la tâche du traducteur : il convient de donner à lire un texte qui travaille sur un autre texte et qui joue essentiellement sur les particularités de la langue hébraïque.

Rabbi Rafaël Hiya Pontrémoli, n’a pas légué à la postérité le moindre renseignement d’ordre autobiographique. Certains ont tout au plus déduit de quelques sections de son commentaire qu’outre ses activités d’exégète, il fut médecin. Quoi qu’il en soit, on notera l’insistance avec laquelle il tente de cerner au plus près, puis d’analyser la mécompréhension du fait juif qui fut à l’origine du génocide avorté de Pourim.

" Il est une nation répandue et disséminée parmi les autres nations dans toutes les provinces de ton royaume ; ces gens ont des lois qui diffèrent de celles de toute autre nation ; quant aux lois du roi, ils ne les observent point : il n’est donc pas de l’intérêt du roi de les conserver " Esther, 3, 8

Aman aurait donc « rassuré » le roi en lui déclarant ceci : personne n’entravera son projet de destruction d’Israël, et même une simple réprobation morale n’est ni à envisager, ni à craindre. Au lendemain de la Shoa, qui fut aussi un temps de solitude juive absolue, ces phrases, censées avoir été prononcées durant l’Antiquité, provoquent une sensation étrange chez le lecteur : « Ce peuple [...] se dit “peuple un”, et refuse de s’assimiler aux autres. C’est lui que je te demande d’éliminer, et tu n’as pas à craindre que les autres peuples en prennent ombrage
verdier

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