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HENRI BARUK

BARUK
PSY
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Un Prophete du XXe siecle




Le tsedek : Terme hébreu désignant la justice et l’amour intimement lié. Non pas simplement cette justice aveugle qui fait peur, s’impose par l’autoritarisme et un mise en place d’un cadre éducatif inflexible et souvent inhumain. Pour mettre évidence la notion de tsedek, qui dans la racine hébraique met en évidence une justice faite et nourrie de bon sens. La capacité à intégrer celle-ci dans un contexte particulier, dans un parcours tant individuel que social.

Le test tsedek : Test psychologique mis en place par l’équipe de Baruch ayant pour but de définir le type de justice qui anime un individu educh ch


Saint-Avé (Morbihan) 15 août 1897 / Saint-Maurice (Val-de-Marne) 14-6-1999

Neuropsychiatre ayant marqué son époque par son oeuvre scientifique, son érudition et l’acuité de son esprit, l’originalité de ses positions à l’égard de la législation psychiatrique et de la thérapeutique, remarquable enfin par sa longévité.
Henri Baruk est né à Saint-Avé, où son père psychiatre Jacques Baruk était médecin en chef de l’asile (Lesvellec), et passe son enfance à l’asile de Sainte-Gemmes (Maine-et-Loire). Médecin auxiliaire au 12ème régiment d’Infanterie pendant la guerre de 1914-1918, il est décoré de la Croix de Guerre pour ses actes de bravoure. Interne, puis chef de clinique d’Henri Claude à Sainte-Anne, il devient en 1932 médecin-directeur de l’Établissement national de Saint-Maurice, c’est-à-dire de la Maison de Charenton.
Baruk fut aussi professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris (on lui doit un Précis de Psychiatrie, paru en 1950, dont le succès dépassa les frontières), et membre de nombreuses sociétés savantes, dont l’Académie de médecine (1965) et la Société Française d’Histoire de la Médecine.
Apôtre de la "psychiatrie morale" (qui se réfère directement aux valeurs morales et philosophico-religieuses), mais aussi très intéressé par la physiopathologie et la psychiatrie biologique (il fonde la "Société Moreau de Tours", du nom de celui qu’il considérait comme le fondateur de la psychopharmacologie, et mène de longs travaux sur la catatonie expérimentale), il affirma son opposition à la psychanalyse freudienne, pour des raisons doctrinales et religieuses (montrant en particulier l’opposition entre la théorie freudienne et les principes moraux du judaïsme), et plus encore aux méthodes psychochirurgicales (lobotomie), "mutilations irréversibles du cerveau" sans aucune preuve d’efficacité thérapeutique, aux méthodes de choc (cure de sakel, convulsivothérapies), et aux abus chimiothérapiques (neuroleptiques, antidépresseurs). Il fut également nettement opposé à la réforme de la protection des incapables majeurs, estimant les mesures de tutelle
Baruk est l’auteur d’innombrables publications, parmi lesquelles plusieurs articles et ouvrages biographiques ayant aujourd’hui valeur de document historique, et d’ouvrages historiques sur la psychiatrie française et la médecine hébraïque, dont il fut un grand spécialiste: La psychiatrie française de Pinel à nos jours (1967), Des hommes comme nous (1975), ouvrage analysé dans l’un des chapitres de la thèse de doctorat en psychologie de Adeline Fride (1983) psychiatrie.histoire.free.fr

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est contraint de porter l'étoile jaune. Cette période le conduit à s'interroger sur la transmission, sur les valeurs de la religion hébraïque qu'il commence alors à étudier et qui vont peu à peu prendre une place importante dans son œuvre. Baruk est nommé Professeur à la faculté de Médecine de Paris, puis membre de l'Académie de médecine en 1965.

"Mais la guerre la plus acharnée que j'ai menée concerne la lobotomie. Mon hostilité date même d'une époque où cette méthode n'était pas inventée (…) La bataille des électrochocs et de la lobotomie s'est étendue sur de nombreuses années et j'ai eu le bonheur de voir les thèses que je soutenais avec d'autres l'emporter enfin à peu près partout dans le monde (…) je me suis toujours rangé parmi les adversaires de cette technique que je considère comme barbare et dangereuse. J'ai été ainsi fidèle à la ligne de conduite qui a toujours été la mienne : joindre les données scientifiques aux sentiments d'humanité".wiki

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Henri Baruk


Le Tsedek - Introduction du livre: Tsedek, droit hebraique et science de la paix (editions Zikarone)


Notre époque est incontestablement marquée par le déclin de la religion, du moins des grandes religions traditionnelles monothéistes issues de la Bible hébraïque. A vrai dire, ce déclin ne correspond pas a un vide, mais a un remplacement des religions monothéistes par d'autres religions. Comme l'a souligne Moore (de Cambridge), un athée ou un incroyant des périodes antérieures a la notre, même du début du xx. siècle, était bien différent de beaucoup d'hommes modernes actuels. Tout en niant le Principe divin, ces athées restaient néanmoins imprègnes de principes moraux introduits par le monothéisme. S'ils n'étaient pas croyants, ils restaient humanistes. Ce fait a été bien illustré par le mouvement de laïcité qui s'est développé en France sous la troisième République, mouvement qui visait plus a combattre le cléricalisme que les principes moraux fondamentaux du monothéisme.


Actuellement, les principes moraux fondamentaux: sont non seulement combattus mais parfois complètement annihiles. La vie en société nécessite des sacrifices réciproques. Les désirs des uns ne peuvent être satisfaits que s'ils ne nuisent pas aux autres. On doit donc être capable de refréner certains désirs pour ne pas faire du mal aux autres. Le refus de tout frein entraîne évidemment une guerre généralisée car il entraîne des ripostes.


Cette conception de l'absence de frein est issue en partie de l'interprétation de la psychanalyse qui a introduit l'idée de la maladie par refoulement.


De cette idée, on est passé a la notion du danger de tout frein, dans une sorte d'attitude de libération absolue. On croit' ainsi que la libération absolue entraîne automatiquement le bonheur. C'est la conception développée notamment par le philosophe Marcuse. Une. telle orientation a naturellement beaucoup de succès auprès notamment de la jeunesse, mais déjà les résultats se sont avèrés tout a fait différents de ce qu'on en attendait.. Un certain nombre de jeunes gens, mettant a exécution cette orientation, ont proclamé et exigé la satisfaction intégrale de leurs moindres désirs. Les parents influencés aussi par ce même courant se sont inclines et ont renoncé a toute éducation. Les jeunes gens ainsi orientes échouent naturellement a leurs examens et dans; leur formation professionnelle. Ils se livrent sans retenue à la satisfaction illimitée de leurs instincts, notamment de leur instinct sexuel. Apres un nombre considérable d'aventures, ils deviennent blasés, dégoûtés de tout, indifférents a leurs proches, d'un égocentrisme extrême et de plus en plus mécontents et revendicateurs. Ils forment alors une masse utilisable pour les meneurs de révolutions et ils sont pratiquement exploités en vue de subversions violentes.


Cette attitude d'esprit entraîne, outre les revendications a outrance, un affaiblissement ou une disparition des sentiments affectifs et moraux et parfois des lames de fonds impulsives qui, dans certains cas, peuvent aboutir a ce que nous avons décrit sous le nom de «schizophrénie morale ». Il s'agit donc d'une maladie mentale consécutive, non au refoulement, mais a l'inverse, c' est-à-dire a l'absence de frein.


Par ailleurs, la notion du complexe d'Oedipe de la psychanalyse a introduit des interprétations familiales et sociales graves. Ce complexe, qui aurait été emprunté a tort ou a raison par Freud, a certains usages attribués a des peuples sauvages de l'Afrique, consiste dans la haine du fils pour le père, dans le meurtre du père par le fils et dans l'inceste du fils avec sa mère. Une telle notion a entraîne par des développements successifs, non seulement le mépris du père, mais le mépris du maître, le mépris de toute autorité et le mépris de D...


C'est la devise «ni Dieu, ni maître» ou encore celle de « ni foi ni loi ». Il en résulte bien entendu une modification considérable du comportement : les sujets imprégnés d'une telle doctrine, tout en méprisant leurs parents ou leurs maîtres, exigent cependant d'être aidés par eux tant qu'ils en ont besoin, quitte a les piétiner ensuite. C'est une sorte de «muflerie organisée », qui s'accompagne de menace et de chantage grandissant et qui, diffusée dans les masses, entraîne des entreprises redoutables de subversion. Il s'agit la d'un développement d'attitudes psychologiques rappelant celle des paranoïaques avec leurs redoutables conséquences. La libération totale des instincts entraîne, non seulement la ruine de la famille et de la société mais encore l'extension des perversions sexuelles notamment celle de l'homosexualité. Cette perversion ne touche habituellement qu'un nombre limité de sujets. L'attitude classique consiste ales considérer comme des sortes de malades et a viser a les soigner en vue de les ramener a la normale.


La psychanalyse a changé cette orientation en établissant la primauté absolue du désir normal ou anormal. Elle renonce donc d'avance a traiter les homosexuels et, par la même, les encourage plutôt a persévérer. Mais cet encouragement entraîne ensuite un développement considérable de l'homosexualité car elle favorise la propagande des homosexuels auprès de sujets sains qui sont en quelque sorte contaminés. Il peut en résulter des transformations graves de la société car l'extension de l'homosexualité peut entraîner des réactions agressives. En tout cas, une telle évolution jointe "aux phénomènes que nous avons étudiés plus haut, tendrait si elle se développait a ramener l'esprit des sociétés qui en seraient atteintes, a celui de Sodome et Gomorrhe.


Enfin, la conception qui consiste a tout centrer exclusivement sur l'instinct, non seulement tend a ramener l'homme a l'animalité, mais encore a tout interpréter dans le sens exclusif de la satisfaction d'un désir. Il en résulte une perturbation grave du jugement du juste et de l'injuste. Imbus d'un tel fil directeur, les partisans d'une certaine philosophie dérivée de la psychanalyse tendent a expliquer le chagrin de quelqu'un qui a perdu un Cire dIer par le désir inconscient de la mort de cet être cher, les souffrances d'individus, de peuples victimes de l'oppression, par le désir inconscient d'être victimes, ce qui aboutirait a l'idée d'imaginer une sorte de consentement, de lien entre les victimes et leurs bourreaux. Une telle interprétation, d'ailleurs gratuite et sans preuves, revient en définitive a accuser les victimes et a justifier les bourreaux. Cette orientation a inspire en partie la doctrine de la victimologie de Mendelsohn et celle d'Ellenberger.


La psychanalyse est partie de recherches médicales et visait au début au traitement des névroses, mais elle a quitté ce terrain pour aborder la philosophie de la vie, de la société, de l'éducation, de l'art et, comme l'a souligne le Pr. Percival Bailey (de Chicago), elle est devenue un mysticisme et une religion. De notre cote, les recherches que nous avons faites sur Freud, a la suite notamment du remarquable livre de Dorion et des lettres de Freud écrites a la fin de sa vie a Dorion , nous ont fait comprendre pourquoi Freud s'est attaqué a Moise et au monothéisme.


Nous avons retrouve dans certains termes utilisés par Freud les termes mêmes des adeptes du Veau d'or révoltées contre Moise et cela nous a permis de classer la religion freudienne dans le cadre d'une résurrection du paganisme et de l'idolâtrie en vue de la destruction du monothéisme hébreu et par conséquent également des religions qui en sont issues (Christianisme, Islamisme). La religion issue de la psychanalyse révère comme dieu l'instinct de plaisir, notamment l'instinct sexuel, et par la se rapproche des anciennes idolâtries d'Astarté, etc... Elle comporte un dogme et des rites qui donnent une place a l'occultisme et aux mystères caches. Elle dépossède l'homme de sa responsabilité, et de son jugement du bien et du mal pour en faire le jouet de ses désirs inconscients . Sans doute Freud lui-même a-t-il au début voulu libérer l'être humain de désirs inconscients néfastes et a-t-il essayé de sublimer, c'est-à-dire de spiritualiser, ces désirs refoules hypocritement par une société trop répressive. Cette voie était utile jusqu'a un certain point, mais elle devait être utilisée avec prudence et de grandes précautions. Si certaines psychanalyses au début soulagent le névropathe en lui permettant d'extérioriser ses conflits, la prolongation de la psychanalyse l'aggrave en créant de nouveaux conflits et en minant sa volonté et la force de sa personnalité.


En le repliant indéfiniment sur lui-même, elle lui confère un tour égocentrique, pessimiste et parfois désespéré, et surtout une attitude continuelle de suspicion et d'interprétation donnant aux hypothèses interprétatives non vérifiées force de loi comme nous y avons insisté (3). En tout cas la voie ouverte par Freud a été encore agrandie et déformée par ses successeurs avec les conséquences que nous avons rappelées plus haut.


1l n'est pas étonnant que Freud ait été opposé a !'évolution religieuse de l'humanité et qu'il ait qualifie la religion de névrose et la célèbre formule de Moise " Tu aimeras ton prochain comme toi-même" de " credo quia absurdum" .


La doctrine psychanalytique fait d'ailleurs partie d'un ensemble de conceptions modernes inspirées du pessimisme et du désespoir. On peut rappeler a ce sujet la doctrine du fatum qui marque l'existentialisme, doctrine qui s'exprime encore dans l'oeuvre de Binswanger, en revenant a la tragique fatalité des Atrides. D'ailleurs Freud lui-même a invoqué dans son oeuvre beaucoup de souvenirs de la mythologie grecque. Les guerres successives qui ont désolé l'humanité ont déterminé des courants philosophiques de désespoir exprimes notamment en Allemagne dans l'oeuvre de Klages qui, parlant de la caractérologie, exaltait la destruction du monde comme Néron vibrant a l'incendie de Rome. Les guerres ont abouti a des luttes de générations et a une crise générale de la civilisation occidentale, crise qui s' est répercutée sur le monde entier et dont le symptôme le plus grave a été l'hitlérisme avec la profusion de crimes qui en est résulte, le génocide et le racisme qui a allume ensuite des révoltes et des guerres raciales dans le monde entier.


Ce désespoir, générateur de crimes, de guerres et d' horreurs de toutes sortes, a sa source dans la carence d'une foi réelle et d'un but élevé. Une telle carence entraîne le déchaînement sans limites des instincts, non seulement de l'instinct sexuel mais encore de l'instinct de puissance et de la revendication systématique.


Il importe maintenant d' envisager les causes de cette carence et ceci nous amène a étudier le problème de la religion dans le monde moderne.


Précisément, le rôle de la religion est de donner a l'humanité ce but, cet idéal, et d'humaniser l'homme. La religion a-t-elle atteint ce but?


Il faut, pour le comprendre, rappeler quelques données historiques. Tout d'abord, c'est une grande erreur comme on le fait trop souvent, d'envisager la religion comme un tout, car il y a aux moins deux grands types de religion complètement opposés. Cette opposition se traduit dans la conception du sacré. Pour les religions païennes anciennes, le sacré traduit le sacrifice d'êtres humains offerts en holocaustes, et en boucs émissaires pour payer les fautes des autres. Les innocents dans cette optique sont sacrifiés pour les coupables. C'est donc d' abord une monstrueuse injustice. Ensuite ces sacrifices donnaient lieu a des meurtres horribles décrits par Frazer, meurtres qui ont eu lieu dans toute l'Antiquité païenne et ont persisté même longtemps après.


Ce courant du paganisme et des sacrifices humains a été brise par Abraham l'Hébreu, qui a été l'initiateur du monothéisme hébreu. Ce monothéisme a d'abord supprimé les sacrifices humains pour les remplacer par des sacrifices d'animaux. L'animal remplace l'homme pour le sacrifice. Cette notion bien que très ancienne reste d'une puissante actualité a notre époque. En effet, après la médecine criminelle des nazis et le retour a l'expérimentation sur des hommes sacrifies a la science, le corps médical dans tous les pays a discuté la notion de cette expérimentation. Les uns, revenant a l'ancien paganisme, n'hésitaient pas a proclamer la nécessité de sacrifier des êtres humains sains au progrès de la science. Les autres, restant fidèles a Abraham, étaient indignés par cette conception et estimaient que seul l'animal pouvait être utilisé pour l'expérimentation avec encore des précautions et des ménagements pour eviter la souffrance. C'est la une ligne de clivage essentielle entre le monothéisme et le néo paganisme moderne. La révolution opérée par Abraham, Isaac et Jacob, complotée ensuite par Moise renversait complètement la notion du sacré. Le D... d'Abraham, d'Isaac et de Jacob protége l'innocent et ne peut admettre qu'un innocent soit sacrifié pour un coupable. Une telle action violerait un principe essentiel, fondement du monothéisme hébreu, le tsedek et la tsedakah, c' est à dire la justice- charité, laquelle repose sur l'identification de l'homme a. son prochain et qui prescrit de considérer les autres comme soi-même. C'est le fondement d'un monde juste, (tsadik) opposé ci un monde méchant (racha). Toutefois, ce monde juste suppose des sanctions pour éviter que les justes, les innocents soient sacrifiés aux méchants. Le D... d'Abraham, d'Isaac et de Jacob a pour fonction de faire payer les méchants après qu'ils ont cru réussir dans leurs mauvaises actions. lis doivent se retrouver un jour, s'ils restent insensibles aux avertissements répétés et a. toute adjuration, dans la situation ou ils avaient placé leurs victimes. C'est la loi "Midah kenegued midah ". "mesure contre mesure" en un mot la célèbre loi du Talion, conçue comme une défense de l'amour de l'homme.


Ces notions supposent une organisation rigoureuse de la justice, l'interdiction du présent corrupteur (cho'had) l'intégrité des juges qui doivent être courageux, incorruptibles, et qui doivent vénérer la vérité car la justice se fait devant D... et la paix est liée a. la justice.


Sans entrer ici dans tous les détails de la Loi de Moise, de la Torah, nous rappelons l'esprit qui ['anime et ce qu' on peut appeler le "Sacré" hébreu: non seulement la vie de l'homme est sacrée, mais encore D... protége particulièrement la veuve, l'orphelin, l'étranger, tous ceux qui sont dans une situation d'infériorité.


C'est exactement l'inverse de certaines lois d'animalité étudiées par les vétérinaires et reprises par les hitlériens qui consistent a exterminer les faibles, les malades, etc...


Ainsi l'humanité s'oppose a l'animalité féroce, le respect de la vie au mépris de la vie.


Une telle loi aurait pu conduire l'humanité a la paix. Malheureusement son application s'oppose a la méchanceté et a l'animalité puissante dans l'homme. Les fauteurs d'injustice et les bourreaux se soulèvent bien entendu contre une loi juste et ne peuvent la supporter. Les gouvernements sont trop souvent pusillanimes devant la force et la menace, et c'est ainsi qu'a la justice-charité, au tsedek, on a substitue une bonté faible qui côtoie facilement la lâcheté. Dans cette optique, au lieu de considérer différemment, suivant la Voie d'Abraham, les justes et les méchants afin, sans se venger de ces derniers, de les empêcher de se livrer a leurs mauvais desseins et de condamner des le début avec franchise et courage ces mauvais desseins, on considère de la même façon les justes et les méchants, les victimes et les bourreaux et on demande aux premiers de faire les sacrifices pour apaiser les seconds. Cette étrange façon de pratiquer la charité, renverse l'ordre du monde et, sous couvert de la charité, introduit la pire injustice qui consiste a sacrifier les victimes pour les livrer a leurs bourreaux. Ceux-ci sont naturellement momentanément apaisés mais aussi encouragés a renouveler et a développer leurs forfaits, jusqu'au jour ou les victimes s'organisent a leur tour pour se venger de leurs bourreaux et se transformer a leur tour en bourreaux. Ainsi ['on passe de l'injustice par faiblesse a l'injustice par violence et a la subversion.


Le cercle des vengeances est ouvert alors et se renouvelle sans cesse.


Les organisations internationales comme les gouvernements prennent alors l'habitude de refuser d'écouter les plaintes justes et ne veulent pas se laisser émouvoir par les cris des victimes mais s'inclinent devant toute menace, préférant se couvrir d'un pseudo-pacifisme lO.cheet hypocrite qui entraine ensuite la succession .tes revendications et des revolutions.


Tout est alors subordonné a l'action de la force seule, indépendamment de ce qui est juste. C'est exactement l'antipode du tsedek. Devant les effroyables résultats de cette méthode, les hommes perdent toute foi dans la morale et dans la justice, et prennent une attitude cynique sans foi ni loi comme celle que nous avons étudiée au début de ce travail. Il en résulte un désespoir profond avec le développement de cette idée que la morale ne sert a rien et que le champ est libre pour toutes les violences, les menaces, le chantage et le mépris de l'homme. De plus, les progrès énormes réalisés dans le domaine de la technique qui augmentent la puissance de I'homme, donnent a ce dernier un sentiment agressif d' orgueil, sentiment qui s' était déjà développé au XVI" siècle après les Grandes Découvertes dans la période du culte de la "Virtu" et qui se développe de façon encore plus grave dans notre époque. Ainsi s'explique le déclin de la religion, déclin favorisé également par les abus de !'intolérance et du fanatisme, les souvenirs de l'Inquisition et des guerres de religion.


Au moment ou tous ces abus sont pratiques, on ne pense pas a leurs suites. Par contre I'étude objective de l'histoire des peuples, comme celle d'ailleurs de l'histoire des individus, montre que si les abus paraissent au début réussir ils sont ensuite sanctionnés, ce qui montre qu'il existe en fin de compte, une justice qui rémunère les actions. Les actions injustes sont alors suivies de catastrophes, mais ceux qui ne veulent pas remonter aux causes voient dans l'histoire une suite de catastrophes sans causes et par conséquent estiment qu'il n'y a pas de lois, ni de justice, et qu'il n'y a qu'a se laisser aller a tous ses désirs et a agir de façon cynique et sans scrupules. L'homme est alors divinisé et D... oublie ou supprime. Telle est l'histoire de la crise de notre époque.


Il faut maintenant envisager les remèdes a cette situation. Pour subsister et pour reprendre l'action moralisatrice indispensable a la vie de l'humanité, les grandes religions doivent être repensées et réorganisées.


Tout d'abord les grandes religions monothéistes issues de la Bible se trouvent maintenant en face d'un néo paganisme moderne qui ne vise a rien de moins qu'a leur destruction. D'autre part, le monothéisme, pour reprendre sa place, doit se modifier et se transformer. Dans quel sens doit s'opérer cette transformation ? Certains pensent que cette transformation doit Se faire par des concessions, des mixtures et des compromis. Or les mélanges et les compromis ne font qu'accentuer les processus de décomposition. La vraie voie est donc d'approfondir sa propre doctrine, de la purifier des scories qui l'ont altérée, mais surtout d'en perfectionner l'application afin d'en montrer les résultats. Or "le monothéisme hébreu suppose avant tout l'exemple par les actes et par la droiture de la conduite. De plus la législation sociale Biblique permet seule de combiner les avantages du socialisme et du capitalisme tandis que le premier seul tarit les sources de la richesse et que le second seul, aboutit a l'exploitation de l'homme.


Mais il faut a notre époque franchir une étape de plus sur laquelle nous avons insisté dans nos deux ouvrages l'un sur la psychiatrie morale , l'autre sur la Civilisation hébraïque dans notre rapport au Congres d'Edimbourg ainsi que dans notre livre. «Le monothéisme devant la science» et dans notre ouvrage sur la «civilisation hébraïque et la science de l'homme ainsi que dans l'ouvrage «Confrontations with judaïsme» . Cette étape c'est la transformation de la religion en science et en science expérimentale. C'est la formation d'un monothéisme scientifique expérimental. Ce monothéisme scientifique expérimental commence par étudier dans la vie pratique et en sociologie les relations qui existent entre une conduite tsedek et la paix. Nous avons rapporté aussi bien dans la vie civile que dans la vie militaire des pacifications étonnantes, d'allure parfois miraculeuse, opérées par cette méthode. Mais la méthode nécessite une grande expérience, une inlassable patience, et une foi suffisante pour persévérer. Elle présente aussi des techniques spéciales que nous avons mises au point d'une part par notre test tsedek (6), d'autre part par nos études sur la critique et la vérification des témoignages, vérifications que nous considérons comme le fondement essentiel des sciences de l'homme, ainsi que par nos études sur la fusion du droit et de la morale, en confrontant notamment notre expérience avec les études déjà très avancées de la Michnah.


Le passage de la religion a la science élimine automatiquement toute intolérance, toute concurrence entre les religions, toute pression de propagande par le devoir de se soumettre au contrôle et a la vérification des faits et de se plier au contrôle de la vérité. Toutefois le fait d'accepter de se soumettre a la vérité, fondement essentiel de toute science, suppose une croyance dans l'existence même et dans la force de la vérité. C'est ce qu'exprimait le grand neurologiste et le rigoureux homme de science qu' était Babinski lorsqu'il disait "Nous sommes tous au service de la vérité" .


Dans cet état d'esprit, on devrait voir cesser les pressions des propagandes qui se figurent naïvement que la force crée le droit et que la conquête de nombreux adhérents aboutit au succès et créerait la vérité. Ceux qui pensent ainsi oublient que si le faux parait triompher au début, il finit ensuite par s'effondrer et par disparaître "comme le foin coupé" comme dit le Psalmiste "Un homme borné et un imbécile ne peut comprendre que les méchants foisonnent comme de l'herbe pour disparaître a tout jamais".


L' enseignement de la jeunesse consiste a former les élèves et les étudiants a l'honnêteté dans la recherche, a la citation des sources, a la soumission au contrôle et a la vérification,a la soumission a la vérité et a la modestie au lieu de s'entraîner dans la récrimination et dans la revendication sans fin appuyée au besoin par la menace. Quant au devoir des pouvoirs publics, il est aussi de s'entraîner a la soumission a la vérité, de s'incliner devant ce qui est juste mais de ne pas se soumettre devant la menace du grand nombre pour des fins injustifiées en se rappelant le verset « tu ne suivras pas la multitude pour faire le mal ~, faute de quoi les sociétés sont corrompues par la démagogie et sont irrévocablement menacées de destruction.


En conclusion, la Science du tsedek représentera non seulement la science de l'homme de l'avenir mais encore la religion de l'avenir. Dans ce temps ou la religion, au lieu d' être un idéal et parfois une évasion de la réalité, sera la science du juste, science vérifiée par ses applications pratiques et par l'expérience. La religion identifiée a la science sera alors l'objet non d'une simple foi aveugle, affirmée, ou intolérante, mais d'une certitude scientifique indiscutable. En ce temps la, les hommes au lieu de s'obstiner a tourner et a violer les principes qui commandent les relations interpersonnelles et a cultiver la mauvaise foi, le mensonge et l'oppression, respecteront la science du Juste et cette science appliquée constituera la science de la Paix. C'est alors que le D... d'Abraham, d'Isaac et de Jacob au lieu d'être rejeté au ciel descendra sur terre pour y faire régner la vraie paix, but final de l'évolution de l'humanité. C'est la la réalisation de la période messianique prévue par les Prophètes d'Israel .


Lisez ce texte et ecoutez la tres belle musique de Yoel Taieb sur son site nigun
une pure merveille...

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