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WILLIAM KLEIN

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William Klein


Devenu célèbre grâce à ses clichés de mode ou de New York dans les années 1960, il s'est attaché à réaliser des photos de rue, des instantanés. S'il a beaucoup photographié New York, il n'a pas oublié la capitale française, où il vit, Rome, Tokyo ou Moscou.



" Prendre une photo, c'est une excuse pour être badaud. Je me donne l'impression de faire quelque chose donc j'ai moins mauvaise conscience "

" Quand on voulait aller au cinéma, il nous arrivait de rassembler nos bouteilles pour récupérer la consigne. J'avais déjà une dent contre cette grosse pomme de New-York "

Par Michel Lecocq


L'anticonformiste

William Klein, un artiste controversé et inclassable aux multiples talents : tour à tour photographe, cinéaste et peintre d'abord quand la création le pousse à toujours entreprendre. William Klein, un homme amoureux des grandes métropoles auxquelles il a dédié nombreux de ces clichés. Enfin, William Klein, un militant de la mode pour laquelle il a souvent eu un regard complaisant mais toujours passionné. C'est tout William Klein maintenant que je vous propose de découvrir avec moi.

LA PEINTURE (1948 - 1954)

Eh bien, oui …. La peinture, nous ne pouvons pas ignorer cela tant le désir d'expression de William pour ce support artistique a été grand. Bien entendu, William, après sa naissance en 1928 à New York et au cours de son adolescence ne présente pas forcément d'aptitude pour l'art en général bien qu'il soit sans doute porté par sa grande sensibilité vers ce type d'activité. Il grandit donc dans un milieu socialement peu confortable, dans le quartier de Harlem, sans bien trop se soucier d'autre chose semble t'il que de ses études qui le conduisent à obtenir en 1945 un diplôme universitaire en sociologie. A la fin de ses études comme beaucoup de jeunes hommes, il part faire son service militaire dans l'armée américaine. Envoyé pendant un an en Allemagne au cours des années 1946/1947, il termine son service à Paris. Après sa démobilisation en 1948, il reste dans la capitale française où il se sent bien. C'est dans ce contexte parisien qu'il commence à s'initier à la peinture : il a alors comme mentor : André Lhote puis Fernand Léger. Peu inspiré par les ateliers parisiens qui semblent ne plus convenir à l'idée qu'il se fait de la création, il se retire dans une petite ville du bassin parisien : la Garonne-Colombes, il y rencontre Jeanne Florin et l'épouse en toute intimité au cours de l'année 1950. Il souhaite pleinement se consacrer à la peinture et une série d'expositions à Bruxelles et Milan en 1951 renforce sa démarche contemporaine. Paradoxalement, c'est alors que les commandes picturales arrivent qu'il découvre les grandes possibilités des supports photographiques. Sa première œuvre photographique concerne ainsi la création de "transpositions murales " représentant le tracé de formes en mouvements. Il décide alors d'approfondir cette nouvelle voie en l'adoptant à sa vision artistique.

LA PHOTOGRAPHIE - LES DEBUTS (1954 - 1957)

En 1954, l'existence du verre photo-sensible est pour William une révélation qui sera sans doute à l'origine de toute son œuvre photographique à venir non pas par son emploi, bien au contraire. Il retourne à New York après huit ans d'absence avec la ferme intention d'utiliser ce type de support pour les photos d'architecture, il a la bénédiction et l'appui financier d'Alex Liebermann, le directeur artistique de la revue "Vogue". Il entreprend alors de convaincre les détenteurs du brevet sur le verre photo-sensible en vue de produire son travail sur très grand format. C'est hélas un échec. Par dépit, il se lance sans grande illusion dans une œuvre bien improbable : un "journal photographique" quelque peu acerbe et désabusé sur son retour dans la grande capitale nord américaine. Ce travail est constitué essentiellement de photos "abus", tant dans les contrastes que dans la granulation, tant dans les bougés que dans les décadrés, tant enfin dans les accidents de tirages que dans les déformations et les rajouts. C'est une idée sans avenir d'un photographe anticonformiste. Pas d'avenir me direz vous, sans doute aux Etats-Unis où l'impression trop avant-gardiste dérange mais en Europe : l'éditeur Chris Marker voit dans ce manifeste, une œuvre majeure et inédite : un sacré coup de pied à la photographie classique. "New York" sort en 1956. La carrière de William certes controversée, au même titre que le livre, est alors lancée. Il obtient le prix Nadar, l'année suivante et décroche, auprès de Federico Fellini, une place d'assistant, il part ainsi pour Rome.

LA PHOTOGRAPHIE - LA RECONNAISSANCE (1957- 1965)

Parallèlement à sa carrière cinématographique débutante, William mène une vie intense de photographe. Le retard du film de Fellini à Rome lui donne ainsi l'opportunité de réaliser, dans le même esprit que sa première œuvre, une série de clichés sur la capitale italienne. Ce travail se conclut, au cours de l'année 1957, par la sortie de l'album "Rome". Dans le même temps, la maison "Vogue" lui offre quelques espaces de publication qui lui permettent de se faire un nom dans le milieu de la mode. En 1959, c'est Moscou qui est mise à l'honneur dans une publication de belle qualité. Il reproduira cette démarche dans un nouveau livre, 5 ans plus tard. Entre temps, la Photokina en 1963 lui fait l'honneur d'une exposition: "30 photographes qui ont fait l'histoire de la photographie", c'est pour lui une belle consécration. Enfin, en 1965, une dernière publication sur la ville de Tokyo vient concrétiser 16 ans de photographie. Mais l'univers du film l'attire inexorablement et l'année 1966 se conjugue au singulier sans la photographie.

LE CINEMA (1958 - ….)

Sa démarche cinématographique est, à l'origine, en étroite relation avec le monde de la photo tel qu'il le conçoit, c'est-à-dire très proche d'une dénonciation des effets pervers de la société moderne. C'est un message très réaliste qui appelle à une véritable réflexion sur de nombreux domaines La politique, par exemple dans le film : " les français et la politique " 1962 (censuré). La mode, également que nous retrouvons dans les films suivants: " le grand magasin " 1964, avec Simone Signoret " qui êtes vous, Polly Magoo ? " 1966, ou bien " la mode, mode d'emploi " 1985. La société, bien sur dans le film " un couple témoin " 1975, avec Anémone et André Dussolier. La guerre, inévitablement dans l'œuvre " loin du Viet-Nam " 1967, avec Chris Marker, Joris Ivens, Alain Resnais, Jean Luc Godard et Claude Lelouch. Le racisme, les injustices et les mouvements noirs tel que les " black panthers " aux Etats-Unis que nous retrouvons dans le film : " Elridge Cleaver, Black Panther " 1970, mais également dans deux autres films majeurs de sa création : " Mohammed Ali, the greatest " 1974 et " the little Richard story " 1980. Les mouvements sociaux, enfin aux Etats-Unis lors des mouvement pour la paix et la liberté : " mister Freedom " 1968 et en France dans l'œuvre " grands soirs et petits matins " 1978 sur les événements de mai 1968.

Outre ce côté dénonciateur, William n'oublie pas non plus, de participer voire de réaliser des films culturellement plus abordables et moins engagés, par exemple : Sur le sport dans le film " the french " 1981, tourné au cours du tournoi de tennis de Rolland Garros. Sur la danse et essentiellement sur le danseur Jean Babilée dans le film " Babilée - 91 " 1991. Enfin, bien sur, sur la photo dans l'œuvre commune dont il est l'initiateur : " Contacts " 1988.

Ainsi, entre 1957, année où il est remarqué par Federico Fellini qui en quelque sorte lui met le " pied à l'étrier " et 1993 année qui marque la sortie de sa dernière œuvre cinématographique personnelle : " in and out of fashion " (autoportrait dans le monde de la mode), c'est environ 35 films et près de 250 spots publicitaires qui sont réalisés par ses soins. C'est également une participation active à de nombreux films majeurs tournés par de grand réalisateurs notamment Louis Malle pour le film " Zazie dans le métro " en 1960. Le Cinéma dans lequel il s'exprime parfaitement ne lui fait pas oublier ses premières amours et au cours des années soixante-dix, la redécouverte de son style photographe l'incite à reprendre plus sérieusement cette activité notamment par le biais de la couleur.

RETOUR VERS LA PHOTOGRAPHIE (VERS 1975 - ….)

C'est en quelque sorte, un photographe nouveau qui alors apparaît sous les cimaises d'abord au M.O.M.A. et à la Light Gallery de New York, au cours de l'année 1980 puis deux ans plus tard, au Centre Pompidou à Paris. Il enchaîne alors les expositions au cours des années quatre-vingt tout en travaillant pour les journaux " Sunday 's time " et " Libération " et pour l'entreprise " Leica ". Dans les années quatre-vingt-dix, les récompenses se succèdent et viennent enfin couronner une carrière photographique certes en dents de scie mais qui a été, par de nombreux côtés, révolutionnaire. Citons entre autre : Le prix international Hasselblad et le Guggenheim Award aux Etats-Unis Le Grand Prix National en France Le Kultur Preiss et le grand prix Agfa-Erfurt en Allemagne En 2002, une grande exposition, à la maison européenne de la photographie : sur la relation très intime qu'a entretenue William pour la capitale française, lui rend un vibrant hommage. (Paris +Klein) 2004 est, enfin pour lui, l'année des " transphotographiques " de Lille pour lesquels il entreprend un travail surprenant sur les " gens " qui font au quotidien la vie de la grande métropole nordiste.

William Klein est donc un photographe incomparable par le don qu'il a de ne jamais " s'enfermer dans un système " (Peter Lindbergh). Sa discrétion est à la hauteur des innovations qu'il a pu apporter dans le monde de la photo. Mais une chose est sûre, la " discrétion " de ses photos n'est pas de mise lorsque nous regardons sa carrière à contre-courant. Il n'a eu de cesse, au cours de ses années de photographe, de toujours remettre en question les conventions et les bonnes manières, de toujours s'efforcer d'éviter les habitudes par l'introduction voulue d'éléments qui a priori n'ont pas leur place sur la photo : le hasard, la déformation, le bougé et bien d'autres choses. Par son action, la photo a évolué vers le " pop art ", le graphisme voire le dadaïsme, vers un espace d'expression finalement très ouvert qui aujourd'hui fait école auprès des jeunes créateurs.

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