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ARSENE DARMESTETER



TALMUD
JAMES
PERSAN
IRANOLOGIE

Arsène Darmesteter (1846-1888)

Le déchiffreur de l'ancien français

Le nom d'Arsène Darmesteter fait partie des grands noms de la langue française. Sa Vie des mots et son Dictionnaire général de la langue française (en collaboration avec A. Hatzfeld) constituent aujourd'hui encore de précieux outils de référence pour les étudiants et les chercheurs du domaine.

Tout à la fois grammairien, philologue, lexicographe et phonéticien il a notamment contribué de façon éclatante à la connaissance de l’ancien français. Ce que beaucoup ignorent toutefois, c’est par quel biais étonnant cette contribution a pu s’opérer :

Issu d'une famille juive lorraine immigrée d'Europe centrale, Arsène Darmesteter était entré au Talmud-Tora de Paris (école préparatoire au Séminaire rabbinique) en vue d'une carrière de rabbin à laquelle le destinait son père. Ayant perdu la foi et y ayant renoncé en chemin, il avait, ce faisant, acquis une parfaite connaissance de l’hébreu (mais également du français, du grec et du latin !).

De là lui vint une idée fulgurante : comme il n’existait que très peu de textes en français du XI° siècle (les textes étant généralement rédigés à cette époque en latin), et comme en revanche, les rabbins utilisaient, afin d’éclaircir telle ou telle notion, la langue parlée (ou vulgaire) dans leurs abondants commentaires de la Bible ou du Talmud, Darmesteter eut l’idée de se reporter à ces commentaires (ceux notamment du célèbre Salomon de Troyes - dit Rachi - (1040-1105) pour enrichir la connaissance de l’ancien français. Pourquoi fut-il le premier à se servir de ces " textes " ? parce que les rabbins de l’époque transcrivaient l’ancien français en caractères hébraïques !

" Dans le premier volume de la Romania (1872), Arsène Darmesteter publia un article retentissant sur ces recherches : « Glosses et et glossaires hébreux-français du Moyen Age » (p. 14-176). En 1874, il étonna à nouveau le monde savant en déchiffrant et en interprétant « Deux élégies du Vatican », poème liturgique sur le martyre de treize juifs à Troyes en 1288" . (Moshé Catane, préface au Talmud).


Lexicographe, Darmesteter travaillait parallèlement avec Adolphe Hatzfeld (professeur protestant) au Dictionnaire général de la langue française. Paru après sa mort, ce dictionnaire "à peine postérieur au Littré, est plus bref (donc, moins riche), mais manifeste une rigueur d'analyse (Hatzfeld était professeur de philosophie et de logique) et une précision philologique (celle de Darmesteter) très supérieures à celles de Littré". (Alain Rey, préface au Grand Robert de la langue française).

Sa Vie des mots fait de lui l’un des premiers sémanticiens. Souvent réédité ce petit ouvrage passionnant révèle des dons de vulgarisation remarquables sur l’histoire des mots.

Phonéticien, il s’est également intéressé à l’évolution phonétique des mots au point d’avoir découvert une loi dite « loi de Darmesteter », connue aujourd’hui de tous les phonéticiens.


Visionnaire, cet esprit vivant et curieux s’est enfin penché sur la formation des « mots composés » et les nouveaux sens qu’ils produisaient à partir de mots anciens. En en répertoriant près de 12.000 mots il anticipait sur les recherches actuelles en traitement automatique des langues. Celles-ci en effet ont mis en évidence aujourd’hui la nécessité de les formaliser et de constituer des dictionnaires électroniques dits de mots composés

Une production admirable pour une si courte vie...

Une rue de Paris porte aujourd'hui le nom de rue Darmesteter en mémoire des deux frères Arsène et James .racines juives

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