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CECILE FURTADO HEINE


VILLA
SYNAGOGUE
GEN


1821-1896
Philanthrope, fondatrice d’œuvres pour enfants


Le petit journal





Fruit de l’union de deux grandes familles de la bourgeoisie juive française, Cécile Furtado naît à Paris le 6 mars 1821. Son père, Élie Furtado, fils du rabbin de Bayonne, est représentant de la circonscription de Bayonne au Consistoire central à Paris. Rose Fould, la mère de Cécile, a pour père Beer Léon Fould, directeur de banque et maire de Rocquencourt, près de Versailles. Son oncle maternel, Achille Fould, sera ministre sous le Second Empire.
Cécile Furtado épouse Charles Heine, un fils de banquier, cousin du poète allemand Henrich Heine. Veuve en 1866, elle hérite d’une fortune considérable. N’ayant pas d’enfants, elle adopte une de ses nièces qui deviendra la femme du duc de Rivoli.
Pendant la guerre de 1870, Cécile Furtado-Heine soutient la Croix-Rouge et organise un service d’ambulances pour le rapatriement des blessés. En 1884, elle crée et dote d’une rente un hospice pour enfants dans le 14e arrondissement de Paris. La rue où est situé cet établissement porte le nom de « Furtado-Heine » depuis 1897. Les enfants sont un de ses principaux soucis. Pour eux, elle finance d’autres établissements parmi lesquels une école maternelle dans la ville de Bayonne et une crèche à Montrouge, crèche qui sera reconnue d’utilité publique. En 1895, au retour du corps expéditionnaire français de Madagascar, Cécile Furtado-Heine cherche à soulager le sort des militaires malades. Elle lègue à l’armée sa villa de Nice sur la Promenade des Anglais pour l’accueil des officiers convalescents. Elle subvient aussi aux frais d’entretien des malades, du personnel et du bâtiment. Elle se montre également très généreuse envers l’Institut Pasteur. Un buste la représentant orne toujours le hall de cet Institut.

Cécile Furtado-Heine n’oublie pas ses coreligionnaires. Elle soutient plusieurs œuvres de bienfaisance israélites et contribue à l’édification de nouvelles synagogues en France et en Belgique. La plus belle de ces synagogues est sans doute celle de Versailles où deux plaques de marbre rouge rendent hommage, en français et en hébreu, à sa fondatrice : « Ce Temple dédié à l’Éternel a été édifié par Madame Cécile Furtado-Heine. Que son nom passant de génération en génération soit béni. Septembre 1886. »

Ses activités caritatives et sa générosité lui valent d’être promue au grade d’Officier de la Légion d’honneur en 1896, sept ans après sa coreligionnaire Coralie Cahen*. Il est encore très rare à cette époque qu’une femme accède à un tel honneur. Les journaux ne manquent pas de le souligner, comme Le Petit Journal du 21 juin 1896 qui consacre sa couverture illustrée à la cérémonie de la remise de la Légion d’honneur à Madame Furtado-Heine.
Quelques semaines après sa nomination, Cécile Furtado-Heine s’éteint le 10 décembre 1896 dans son château de Rocquencourt. Sa fille adoptive, la duchesse de Rivoli, son gendre et sa petite-fille, la princesse Murat sont auprès d’elle. Les rabbins Moïse Bloch de Versailles et Emmanuel Weil de Paris l’assistent pendant ses derniers jours. Sa mort est marquée par un deuil public auquel s’associent le Président de la République, Félix Faure, les ministres, et la municipalité de Paris. Zadoc Kahn, grand rabbin de France, prononce l’éloge funèbre de cette grande dame qui consacra son temps et sa fortune à aider autrui.

afmeg

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