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RAV ACHI


TALMUD
BIO
HEBREU
CHRONOLOGIE
ETUDE
TRAITE
TRADITION
RAVINA


photo BNF



Talmud :
"De l’hébreu. Litt. « enseignement ». Désigne le commentaire de la Mishnah produit par les maîtres des académies de Palestine et de Babylonie, les amora’im. Il existe deux talmuds. Le Talmud de Jérusalem (achevé vers la fin du IVe siècle), qu’il serait plus exact d’appeler Talmud de Palestine, rédigé en hébreu et en judéo-araméen palestinien, rend compte des débats des académies de Lydda, Tibériade, Sepphoris, Césarée. Le Talmud de Babylone, rédigé en hébreu et en judéo-araméen babylonien, témoigne pour sa part de l’activité des écoles de Soura, Nehardéa, Poumbedita et Mahoza. Il s’est constitué progressivement et sa mise en forme définitive a été engagée par Rav Ashi (352-427), chef de l’académie de Soura, et achevée par l’un de ses successeurs, Rabina II (mort en 499). C’est le Talmud de Babylone dont l’autorité devait s’imposer en monde juif. Il est devenu dans le judaïsme, à côté de la Bible, voire plus que la Bible elle-même, un objet d’étude fondamental." iesr

Rabbana Aschi (né en 352, mort en 427), originaire d’une famille très ancienne et très riche, était remarquablement doué. A l’âge de vingt ans, il fut placé à la tête de l’école de Sora, où il parvint à attirer de nouveau de nombreux élèves. Le local de l’école menaçant ruine, il le fit entièrement reconstruire, et, pour activer les travaux, il les surveilla jour et nuit jusqu’à leur complet achèvement. Sur son ordre, les ouvriers donnèrent à ce bâtiment une grande hauteur ; il dominait les autres édifices de la ville. — Aschi joignait à la dialectique pénétrante de l’école de Pumbadita la vaste érudition des docteurs de Sora ; son autorité religieuse était aussi considérable qu’avait été celle de Raba, et ses contemporains lui donnèrent le titre de Rabbana (notre maître).

Aschi resta cinquante-deux ans à la tête de l’école de Sora. Pendant ce laps de temps, l’académie de Pumbadita eut sept chefs. L’école de Nehardéa, délaissée depuis la destruction de cette ville par Ben Naçar (Odenat), avait aussi repris, à cette époque un certain rang. Mais l’école de Sora jouit d’une suprématie incontestable, et les plus anciens amoraïm, Amêmar, Mar-Zutra et d’autres, reconnurent l’autorité d’Aschi ; même les deux exilarques de son époque, Mar-Kakana et Mar-Zutra Ier, acceptaient ses décisions. Ce a était plus, comme autrefois, à Nehardéa ou à Pumbadita, mais à Sora que les exilarques recevaient les délégués des communautés babyloniennes et convoquaient les assemblées générales. Aschi fit de Sora le centre de la vie religieuse de la Babylonie juive et assura à cette ville une Influence. prépondérante dans la direction du judaïsme babylonien.

Grâce à ses éminentes qualités et à sa situation élevée, Aschi put entreprendre une oeuvre qui exerça une profonde influence sur les destinées comme sur le développement du peuple juif. Il commença ce travail gigantesque de rassembler et de mettre en ordre l’énorme quantité d’explications; de déductions et de développements qui, sous le nom de Talmud, avaient été ajoutés à la Mishna. Un des principaux motifs de cette entreprise fut certainement le souci de préserver de l’oubli ces matériaux considérables, accumulés par trois générations d’amoraïm, qui étaient confiés à la seule mémoire. Aschi eut la bonne fortune de pouvoir travailler à la coordination de ces matériaux pendant cinquante-deux ans. Chaque année, pendant les mois de kalla, où collègues et disciples étaient réunis autour de lui, il étudiait avec ses auditeurs un certain nombre de traités de la Mishna et y ajoutait les explications et développements talmudiques ; au bout de trente ans, il avait ainsi soigneusement étudié prés de quarante traités. Les matériaux étaient prêts, il ne s’agissait plus que de les réviser et les mettre en ordre ; Aschi consacra à ce travail la seconde période de son activité.

Ce recueil ne fut pas écrit dès son achèvement, on avait encore, à cette époque, des scrupules à mettre la tradition orale par écrit, d’autant plus que les chrétiens s’étant approprié l’Écriture sainte pour en faire la base de leur religion, le judaïsme, d’après les conceptions de ce temps, ne se distinguait plus du christianisme que parce qu’il avait une loi orale. Cette pensée fut souvent exprimée sous forme poétique par l’Aggada : Moïse a voulu mettre la loi orale par écrit ; mais l’Éternel, prévoyant qu’un jour les nations traduiraient la Tora en grec et déclareraient qu’elles sont le vrai peuple d’Israël et les enfants de Dieu, s’est opposé au projet de Moise, parce qu’il a voulu laisser aux Juifs une marque distinctive par laquelle ils pourraient prouver qu’eux seuls sont ses élus. Quiconque connaît mon mystère, dit Dieu, est mon fils, c’est-à-dire quiconque connaît la Mishna et l’explication orale de la Tora. Le prophète Rosée a dit dans le même sens : Si j’écrivais toutes les lois, Israël serait considéré comme une nation étrangère. En coordonnant le Talmud, Aschi compléta l’œuvre commencée deux siècles auparavant par Juda. Cette coordination présentait cependant de très graves difficultés. La Mishna rapporte sèchement les décisions juridiques formulées dans des paragraphes distincts, qu’il n’était pas trop difficile de mettre en ordre; le Talmud, au contraire, montre en quelque sorte sur le vif le développement de la tradition orale, il indique la genèse des diverses lois, en fait ressortir l’esprit et enregistre les raisonnements plus ou moins subtils qui ont conduit aux diverses conclusions. La rédaction du Talmud est certainement un des faits les plus considérables de l’histoire juive ; le Talmud babylonien (Talmud babli) devint, en effet, pour le judaïsme un élément d’action très important. Quoiqu’il ait consacré principalement son activité à la rédaction du Talmud, Aschi ne se résigna cependant pas à employer exclusivement ses facultés à un simple travail de compilation. Il résolut un grand nombre de questions restées jusque-là obscures ou mal comprises, et les solutions qu’il en donne sont le plus souvent aussi remarquables par leur justesse et leur profondeur que par leur simplicité.

Les vingt dernières années de l’activité d’Aschi coïncidèrent avec le règne du roi sassanide Yesdegird (399-420). Ce monarque, surnommé al-Hatim (le pécheur) par les mages, parce qu’il ne voulut pas se laisser dominer par eux, se montra tolérant pour les Juifs et les chrétiens. Les jours où l’on prêtait hommage au roi, on voyait à la cour les trois principaux représentants du judaïsme babylonien : Aschi, comme délégué de Sora ; Mar-Zutra, comme délégué de Pumbadita, et Amêmar, comme délégué de Nehardéa. Un autre docteur, Huna bar Zutra, était un des familiers de Yesdegird.

Le mouvement d’émigration et les révolutions considérables qui se produisirent, à cette époque, parmi les peuples, et le châtiment infligé par Dieu à l’empire de Rome, réveillèrent les espérances messianiques dans les cœurs juifs. On répéta partout dans la foule que le prophète Élie avait annoncé que le Messie viendrait au 85e jubilé (4200 de la création, 440 de l’ère vulgaire). De pareilles croyances ont rencontré de tout temps des adeptes passionnés, qui, ne se contentant pas de nourrir silencieusement leurs espérances dans leur cœur, se sont efforcés de faire partager leur enthousiasme à la foule et l’ont entraînée dans de folles aventures. Le même phénomène se reproduisit à l’époque d’Aschi. Un de ces rêveurs mystiques parcourut pendant une année toutes les communautés juives de l’île de Crète, leur persuadant que l’époque messianique était arrivée et leur promettant de leur faire traverser la mer à pied sec, comme autrefois Moïse, dont il avait, du reste, le nom, et de les conduire jusque dans la Terre promise. On le crut sur parole, les Juifs crétois ne s’occupèrent plus de leurs affaires, distribuèrent leurs biens et attendirent avec anxiété le jour fixé par leur Messie pour le passage de la mer. Au jour dit, le Messie, suivi de toute la population juive de Crète, se dirigea vers la mer. Monté sur une colline qui s’avançait dans l’eau, il engagea ses partisans à se précipiter sans crainte dans les flots, leur assurant que les eaux se retireraient devant eux. Un grand nombre de ces hallucinés se noyèrent ; d’autres furent sauvés par des marins. Le faux Moïse paraît n’avoir pas été retrouvé.

Aschi chercha à prémunir les Juifs contre des croyances aussi dangereuses, et il expliqua ainsi la prophétie alors répandue dans le peuple : Il n’est pas possible que le Messie apparaisse avant le 85e jubilé ; à partir de cette époque, on peut avoir l’espoir, mais non la certitude, qu’il viendra. — Aschi mourut dans un âge très avancé (en 427), deux ans avant la prise de Carthage par le Vandale Geiseric. Celui-ci emporta en Afrique toutes les dépouilles entassées dans Rome, et, parmi elles, les vases enlevés autrefois, par Titus, du temple de Jérusalem. Ces vases, comme les Juifs eux-mêmes, furent condamnés à de bien étranges pérégrinations !
graetz

Le roi Menaché en personne se dévoila en rêve à rav Achi, quand ce dernier se demandait comment comprendre la chute incroyable des générations premières dans le paganisme (Sanhédrin 102b) : « Si tu avais été parmi nous, tu aurais pris tes jambes à ton cou pour courir après le culte païen » ! Autrement dit, les gens qui ont vécu pendant le Premier Temple n’étaient pas moins solides ou résistants que ceux de la période de rav Achi, mais simplement régnait alors une pulsion irrésistible, ou presque, qui poussait les hommes à s’adonner à ces cultes. Si rav Achi avait vécu alors, il aurait devancé tout le monde pour se rendre au temple païen ! Rav Achi est le grand maître qui a oeuvré à clôturer le texte talmudique, et nul doute qu’il était d’un très haut niveau, mais cela n’empêche que s’il avait été exposé aux influences spirituelles négatives qui avaient cours à l’époque, il aurait pu être un des premiers à succomber.kountrass

La Tombe de Rav Ashi est situee au Kibbutz Manara , Israel

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