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LEON BRUNSCHVICG



BIO
PHILO

"La philosophie est la science des problèmes résolus."


"Si l’on tient à sa santé, lire un dictionnaire de médecine : on s’estimera heureux si l’on peut réussir à ne mourir que d’une seule maladie à la fois."

1869-1944

Philosophe et historien de la philosophie, Léon Brunschvicg fut l’une des figures dominantes de la pensée française de la première moitié du XXe siècle et l’un des animateurs des Décades de Pontigny. Élève d’Alphonse Darlu au lycée Condorcet, il eut pour condisciples et amis Marcel Proust et Xavier Léon avec qui il fonda, en compagnie d’ Élie Halévy, la Revue de métaphysique et de morale, en 1893. Professeur pendant trente ans à la Sorbonne, il succéda à Lucien Lévy-Bruhl à la chaire d’histoire de la philosophie moderne, en 1927. Auteur des Étapes de la philosophie mathématique (1912), des Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale (1927), Léon Brunschvicg publia également d’importants travaux sur Spinoza, Descartes et Pascal. Ses Écrits philosophiques (publiés entre 1951 et 1958) rassemblent, en trois volumes, ses articles et essais.

historique de conservation : Une partie de ces archives – notamment des correspondances – fut confisquée par les nazis puis récupérée par les Soviétiques. Les autorités russes les ont restituées à la famille en 2001 imec


François Chaubet

Léon Brunschvicg, destin d’un philosophe sous l’Occupation
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Léon Brunschvicg , maître incontesté de l’enseignement et la pensée philosophique en France durant l’entre-deux-guerres, que ses origines israélites contraignent à l’exil en zone sud, loin de son cher Paris et de son riche tissu d’amitiés philosophiques patiemment tricoté pendant plusieurs décennies. Car, en effet, toutes les convictions les plus profondes auxquelles le philosophe Brunschvicg avaient dû de bâtir une œuvre imposante, furent niées par ce que représentaient la victoire allemande et l’installation du régime de Vichy
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A l’instar de beaucoup de Français d’origine juive, une vraie incrédulité semble avoir saisi Brunschvicg devant le Statut du 3 octobre 1940. L’interdiction de demeurer dans la Fonction Publique, sauf cas exceptionnels, l’accable à divers ordres ( ainsi son fils doit quitter la Magistrature), bien qu’il ait imputé, comme un Jules Isaac par exemple6, à l’occupant allemand la responsabilité du texte.

Se retrouver assigner à la condition de juif, voilà qui parut intolérable pour beaucoup d’esprits déjudaïsés, aussi bien une Simone Weil, un Marc Bloch qu’un Brunschvicg

La défaite et les années d’Occupation vécues dans l’exil intérieur ne marquèrent pas dans la pensée de Léon Brunschvicg un renouvellement. Sa confiance sans réserve dans l’avenir d’une spiritualité qui mettrait le problème de la vérité à la place de la question de la puissance lui permit de faire front, sur le plan moral, aux événements avec une grandeur d’âme et une générosité pour autrui admirables. Mais demeure l’impossibilité pour lui de penser, au sens fort, la défaite et d’opérer un « déplacement » intellectuel de fond: un peu à la façon de Karl Kraus qui avait, en 1933, avoué, « au sujet de Hitler, rien ne me vient à l’esprit », Brunschvicg, nous semble t-il, reste impuissant à réfléchir la nouveauté historique. Cet échec du néo-kantisme à prendre en compte la finitude historique, Aron, un des premiers représentants de l’existentialisme, en dressa un constat sans appel dès 1938. Et pourtant, à l’image d’un Socrate condamné ou d’un Condorcet traqué, Brunschvicg, dans ces années douloureuses de l’Occupation, refuse toujours l’assignation au « concret » qui lui avait été intimée dès 1932 par Nizan dans son pamphlet, Les Chiens de Garde. Si le rapport d’une pensée à sa situation historique fait partie de son contenu de vérité, il ne s’y réduit pas cependant dans la mesure où celui-ci se déploie au cours de l’histoire. Brunschvicg, ce non-dialecticien, n’a jamais recherché une quelconque conciliation entre actualité et historicité. C’est là, si l’on veut, sa principale limite intellectuelle mais aussi la source de la profondeur de sa pensée

L’Esprit européen / Léon Brunschvicg

1947

Avec Henri Bergson, Léon Brunschvicg est considéré comme le plus grand penseur français de l’entre-deux-guerres. Enseignant de philosophie aux universités de Paris, il se fit remarquer même aux grands congrès internationaux de philosophie. En tant que chercheur, il se consacra surtout aux questions de la théorie de la connaissance et à l’histoire de la philosophie, où il s’illustra par ses monographies sur les esprits français du début des Temps Modernes : Montaigne, Descartes, Pascal. Proche du courant philosophique puisant sur Kant, il fonde sa pensée sur ce qu’on peut nommer « idéalisme rationaliste », avec une prédilection pour Platon.

Ce fut peut-être ce même idéalisme, si éloigné du positivisme et réalisme dominants dans la tradition de la pensée tchèque, qui fut la cause de l’absence de traductions tchèques des oeuvres de cet esprit brillant, malgré sa renommée et le fait qu’il venait de la France, pays-modèle pour les Tchèques de l’époque. Il faudra attendre l’augmentation significative de l’intérêt pour les racines spirituelles de l’Europe, résultat du processus de son intégration économique et politique, qui nous fera redécouvrir L’Esprit européen, l’oeuvre ultime de Brunschvicg, publiée après sa mort. Cette oeuvre se fonde sur une série de conférences données à Paris pendant l’hiver 1939-1940, période qui fit planer des menaces mortelles sur les idéaux de l’humanisme et de la pensée rationnelle libre, idéaux considérés par Brunschvicg comme les traits constitutifs de la culture européenne. Une menace mortelle qui pèse sur l’auteur lui-même, du fait de sa race : après la défaite de sa patrie, Brunschvicg doit quitter Paris pour le sud de la France, encore libre, où il meurt.


"Si nous n'avions que le sentiment, nous souffririons uniquement de ce qui est: mais nous avons une intelligence pour souffir de ce qui n'est que possible et une conscience pour souffrir de ce qui devrait être"

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