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BAHYA IBN PAQUDA


HUMANISME
HERITAGE

"L'amour de Dieu est élan de l'âme qui, en son essence, se détache vers Dieu pour s'unir à sa très haute lumière. "



Bahya ibn Paquda (XIème. siècle)
Rabbin et philosophe juif espagnol de la première moitié du
XIe siècle, on possède sur lui beaucoup moins d'éléments
biographiques que de souvenirs de son oeuvre.
On sait qu'il fut dayan (juge d'un tribunal rabbinique). Ses
écrits nous dévoilent un érudit aussi versé dans la littérature
rabbinique traditionnelle que dans les sciences et la
philosophie arabe, grecque et romaine dont il cite de
nombreux moralistes dans ses oeuvres.bio

La théologie spirituelle de Bahya Ibn Paquda et ses affinités avec celle d' ibn Arabi

Le premier auteur, considérable en lui-même et par l'influence qu'il a exercée sur la spiritualité juive ultérieure, dans l'enseignement duquel l'apport de la mystique musulmane joue un rôle capital, est ce juif andalou de la deuxième moitié du XIe siècle, Bahya Ibn Paquda, dont l'ouvrage célèbre, Introduction aux devoirs des coeurs, devint très vite un livre de dévotion très populaire au sein du judaïsme d'Occident et d'Orient, dans sa traduction hébraïque et dans les langues juives d'Orient et d'Occident, y compris le judéo-arabe maghrébin. (Bahya écrivit ce livre en arabe, lui donnant pour titre Kitab al-Hidaya 'ila fara'id al-qulub. On peut dire à ce sujet que Al-Ghazali, dans son Mizam al'Amal, s'occupe beaucoup de la "science des coeurs" héritée de Al-Hasan al-Basri.)

Le tissu littéraire et les idées ascétiques que Bahya développe dans cet ouvrage de piétisme appartiennent au sufisme, c'est-à-dire aux sources même de la mystique de l'islam.

La théologie spirituelle, que Bahya a construite à l'intention de ses coreligionnaires, utilise de préférence des matériaux musulmans même là où il aurait pu trouver des données équivalentes dans sa propre tradition religieuse, empruntant à la mystique musulmane l'itinéraire qui conduit l'âme au pur amour divin et à l'union avec la "lumière suprême" de Dieu, jugeant bon de se munir d'un cadre idéologique, d'un tissu mystique, d'un style conforme aux goûts de ses lecteurs juifs profondément marqués par la lecture arabe...

Bref, il y a chez Bahya, adaptation réfléchie, marquée par une incontestable sympathie, de la mystique musulmane à la spiritualité juive.

Manuel de vie intérieure d'une spiritualité très pure et très élevée, introduction aux devoirs des coeurs, il est aussi un témoin précieux de l'étonnante réceptivité de l'esprit juif qui, non content de s'incorporer l'héritage de la pensée grecque, transmis et enrichi par les musulmans, se mit aussi en devoir d'extraire de l'ascèse islamique ce qu'il pouvait intégrer dans les cadres de ses propres croyances.

Bahya semble s'être nourri d'ouvrages ascétiques (zuhd) de provenance orientale. En cette matière, comme en d'autres, l'Occident était encore tributaire de l'Orient. Mais l'Espagne musulmane connaissait aussi au 11e siècle, bon nombre d'écrivains ascétiques, un courant d'ascétisme qui circulait aisément dans le monde islamique.

Les dix principes du Kitab al-hidâya'ila farâ'id al-qulûb, "Introduction aux devoirs des coeurs", sont énoncés par son auteur, d'entrée de jeu, dans le plan qu'il trace lui-même de son ouvrage : la profession sincère de l'unicité de Dieu (ikhlâs al-tawhid), la considération des créatures (al-i'tibar bilmakhlûqin), l'obéissance à Dieu (ta'at Allah), l'abandon (tawakkul,"le principe de s'en remettre entièrement à Lui"), la sincérité de l'acte (ikhlâs), l'humilité (tawâdu'), le repentir (tawba), l'examen de conscience permanent (muhasaba), l'abstinence et l'ascèse (zuhd), l'amour de Dieu (mahabba).

Ces différentes étapes (maqâmât) de la vie spirituelle se retrouvent, dans un ordre sensiblement analogue ou complètement différent dans les ouvrages des autres mystiques musulmans d'Occident et d'Orient (Ibn'Arabi, spécialement), et dans les descriptions qu'ils font des expériences des sufi-s, de ce qu'ils appellent "demeures" (manâzil) et "états" ('ahwâl) spirituels.unesco

Les devoirs des coeurs, écrits en arabe - langue de culture par excellence du judaïsme médiéval, sont l'oeuvre d'un philosophe juif d'Espagne du XIe siècle, Bahya Ibn Paqûda. Ils se situent au carrefour du judaïsme, du christianisme et de l'islam, et offrent l'occasion d'un large dialogue entre les trois monothéismes.
Ouvrage pionnier en matière d'éthique, guide de la vie intérieure qui révèle au fidèle les plus hautes exigences de Dieu, Les devoirs des coeurs enseignent comment libérer son âme du poids de la chair, comment se détacher des contingences et des limites humaines et comment s'élancer vers Dieu pour s'unir à Lui. Ils font de l'amour, amour de Dieu et amour des hommes, la source de toute vie spirituelle authentique.
Grâce aux dons de poète d'André Chouraqui, cet acte de foi au souffle biblique a traversé les siècles, et la sincérité, la modernité et l'universalité de la pensée de Bahya Ibn Paqûda résonnent en nous aujourd'hui, familières et salutaires.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

" La plus surprenante réponse de Bahya à nos nostalgies actuelles est la suprême trouvaille qui lui fournit son titre : Les devoirs du cœur...
Or en Israël, comme dans la Dispersion, seuls les devoirs des âmes, aujourd'hui, peuvent ramener aux devoirs des cœurs ceux qui rêvent d'une restauration religieuse. Edmond Fleg " Certains passages, certaines tournures intellectuelles, notamment l'appel que fait Bahya à la raison claire, sont littéralement ahurissants de modernisme ". Robert Gamzon " Entre le traducteur et Bahya, il y a contact perpétuel, relation de disciple à maître, et la fidélité d'André Chouraqui est spirituelle et mystique autant qu'intellectuelle ".
André Neher " J'avais cru que les deux plus grands esprits qui s'étaient incarnés dans l'humanité étaient Jésus et Gandhi. Depuis que j'ai lu et relu sans fin Les devoirs du cœur, j'ai la certitude que les deux plus grands esprits dans l'histoire des hommes sont bien Jésus et Bahya Ibn Paqûda ". Swammi Siddhes Varananda " Une sorte d'imitation de Jésus-Christ juive, d'une valeur religieuse incontestable...
Nous sommes proprement dans la mystique juive, qui est contemplation du Dieu, transcendant, tel qu'il se manifeste dans l'Ancien Testament. L'Ecriture nous fait connaître tels de ces mystiques, un Elie, un Isaïe. Il y a tout lieu de croire que l'auteur du Livre d'Hénoch ou Philon d'Alexandrie ont été des mystiques authentiques. C'est cette tradition dont nous pouvons admettre que quelque chose ait persisté même après Jésus-Christ ".
Cardinal Daniélou " Ce texte admirable fera plus que bien des discours pour rapprocher chrétiens et juifs dans une commune adoration du Dieu vivant ". Jacques Madaule " C'est merveille que la traduction du texte arabe rende cet accent perceptible... A. Chouraqui a le rare mérite de nous présenter un texte non seulement français mais beau, écrit dans une langue sobre, pleine, qui s'harmonise admirablement avec l'enseignement donné et, sans aucune enflure, s'ouvre périodiquement au grand souffle de la poésie biblique ".
M. Labourdette




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