Plan general : famous jews

PIERRE VIDAL NAQUET


ENTRETIEN
INTERVIEW
ARTICLE
BIOGRAPHIE
CRITIQUE
SITE
HOMMAGE



Historien spécialiste de la Grèce antique et intellectuel engagé dans la défense des droits de l’homme (1930-2006)


Né en 1930, Pierre Vidal-Naquet a 9 ans lorsque éclata la deuxième guerre mondiale. Il en a 11, quand son père se voit interdire d’exercer sa profession d’avocat (spécialisé en droit littéraire) au prétexte qu’il est d’ascendance juive.

« La seule religion pratiquée dans sa famille, issue de la communauté juive du Comtat venaissin mais farouchement laïque et républicaine, n'était-elle pas celle de la culture ? Si bien qu'aujourd'hui, pour Pierre Vidal-Naquet, il n'est de "mission" juive dans le monde que dans la diaspora, et non dans le sionisme : "Être juif, c'est être comme un moucheron qui taraude, un moustique qui pique". » (extrait d'un article de Lorraine Rossignol, Le Monde, 20 mars 2004)

Pierre Vidal-Naquet est issu d’une notable famille de juifs du Pape – à laquelle appartenait le sénateur de Carpentras, Alfred Naquet, qui fit voter au Sénat la loi sur le divorce de 1884, ce qui lui valut la haine des milieux catholiques conservateurs.

« Toute ma vie a été marquée par le récit que m'a fait mon père à la fin de 1941 ou au début de 1942 de l'affaire Dreyfus (...) C'est aussi à travers l'Affaire que j'ai été formé non seulement à la politique mais à la morale et à l'histoire. » (l'auteur)

Il a quatorze ans quand ses parents sont arrêtés à Marseille (mai 1944), déportés puis assassinés par les nazis. C’est parce que son père a été torturé par la Gestapo, que plus tard, il ne tolèrera que l’on puisse torturer au nom de l’État français. En 1958, il signe le Manifeste des 121, appel à la désobéissance contre la guerre d'Algérie, et écrit son premier livre, L'Affaire Audin. Ce premier ouvrage lui vaut une suspension d’enseignement, mais le rend célèbre comme militant de droits de l’homme.

« L'historien doit prendre part à la vie de la cité. Vous savez, avant d'être déporté, mon père a été torturé par la Gestapo à Marseille. L'idée que les mêmes tortures puissent être infligées d'abord en Indochine et à Madagascar puis en Algérie par des officiers ou des policiers français m'a fait horreur. Mon action n'a pas d'autres sources que cette horreur absolue. En un sens, il s'agit de patriotisme. » (extrait d'un entretien avec l'auteur, Le Patriote résistant, avril 2003)

Pierre Vidal-Naquet sera ensuite de tous les combats, de toutes les dénonciations d’injustice : de la guerre du Vietnam à celle d’Irak sur le plan international. L’historien épris de vérité s’engage au plan national pour réhabilitation de la mémoire attaquée de Jean Moulin, la dénonciation du révisionnisme...


Lycéen, il est un lecteur passionné des tragédies grecques et classiques. En 1955, il passe l’agrégation et se spécialise dans l’étude de la Grèce antique. Même dans le cadre, il ne néglige ni le politique ni l’économique ni le social ni le culturel.

Historien de réputation internationale, Pierre Vidal-Naquet est, de 1969 à 1990, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Succédant à Jean-Pierre Vernant, il prend la direction du laboratoire Centre Louis Gernet de recherches comparées sur les sociétés anciennes.

« Cet historien militant, nourri de littérature, se rattache volontiers à l'école de la micro-histoire fondée en Italie par Carlo Guinzburg et Giovanni Levi. Il revendique pour maîtres les historiens Henri-Irénée Marrou, Marc Bloch dont le testament, L'Étrange défaite, l'a profondément marqué et les spécialistes de l'Antiquité grecque que sont Jean-Pierre Vernant, Moses Finley et Arnaldo Momigliano.

Professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, il a notamment publié, en collaboration avec Jean-Pierre Vernant, Mythe et tragédie en Grèce ancienne (deux volumes, 1972, 1986). Son œuvre essentielle est regroupée dans Le Chasseur noir (1981). Il a aussi réuni de nombreuses études sur le judaïsme et la Shoah dans Les Juifs, la mémoire et le présent (1991).

« Cet historien militant, nourri de littérature, se rattache volontiers à l'école de la micro-histoire fondée en Italie par Carlo Guinzburg et Giovanni Levi. Il revendique pour maîtres les historiens Henri-Irénée Marrou, Marc Bloch dont le testament, L'Étrange défaite, l'a profondément marqué et les spécialistes de l'Antiquité grecque que sont Jean-Pierre Vernant, Moses Finley et Arnaldo Momigliano.

Professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, il a notamment publié, en collaboration avec Jean-Pierre Vernant, Mythe et tragédie en Grèce ancienne (deux volumes, 1972, 1986). Son œuvre essentielle est regroupée dans Le Chasseur noir (1981). Il a aussi réuni de nombreuses études sur le judaïsme et la Shoah dans Les Juifs, la mémoire et le présent (1991). » (extrait d'un article de)

En juillet 2003, il participe à l'appel « Une autre voix juive », qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien, a estimant que le premier ministre israélien « spécule sur la sensibilité légitime des citoyens juifs au fait israélien pour les détourner des valeurs de la citoyenneté au bénéfice d'une idéologie nationaliste et d'un racisme anti-arabe ».

« Je fais une distinction. Si les Palestiniens ont commis des fautes très lourdes, la politique menée par Ariel Sharon est proprement criminelle. Il ne faut pas hésiter à le dire. Nous prenons beaucoup trop de gants actuellement. Je suis à ce titre scandalisé de voir que la communauté juive est soit muette, soit approbatrice face à la politique de Sharon. Aujourd'hui, la première urgence est de séparer les combattants. L'action doit être menée si possible au niveau européen; à défaut au niveau français. Le ministre des Affaires étrangères dit des choses justes, mais celles-ci ne se traduisent pas en actes. Il faut à tout prix intervenir, envoyer des émissaires, et même des troupes si nécessaires. Il faut, je le répète, séparer les combattants. » (Pierre Vidal-Naquet, La Croix, 2004)

Aucun commentaire:




livreor.gif

Messages les plus consultés