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SOLIKA HATCHOUEL







Alfred Dehodencq



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HATZADDIKA
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Lala Solika (1817-1834)
A Fès,au Maroc, dans le cimetière juif,se trouvent trois tombes un peu à l'écart des autres.Les deux premières sont celles de deux illustres Rabbanim : Rabbi Yéhouda Ben Attar et Rabbi Avner Hatsarfati. Sur la troisième sont gravés ces deux mots :
Lala (Mademoiselle) Solika.
Voici le récit d'une jeune héroïne juive qui eut le mérite d'être inhumée aux côtes de deux grands Rabbins. A Tanger, au Maroc étaient établie la famille Hatchouel. Le père tenait un commerce fructueux, sa droiture et son intégrité lui valaient l'estime de tous.
Son épouse et ses cinq filles se distinguaient également dans leur crainte du Ciel.
Celle qu'on admirait le plus, tant pour sa sagesse que pour sa beauté, se nommait Solika.
Non loin de leur demeure, habitait une richissime famille musulmane, dont les connaissances allaient jusqu'à la famille royale. L'aîné des enfants désirait,
depuis longtemps, épouser Solika la Juive. Des années durant, il garda en lui ce secret, sans pour autant la perdre du regard un seul instant. Devenu homme, il annonça un matin à son père que si Solika ne devenait pas sa femme, i1 perdrait le goût de vivre.
Son père reçut cette nouvelle avec joie, certain que le père de la jeune fille se réjouirait d'une telle proposition. Sûr également que sa conversion à l'Islam ne poserait aucun problème. Cet homme, habitué à se faire immédiatement obéir, réagit très mal en entendant le refus catégorique de l'autre parti. Il y vit une offense personnelle :
- Vous verrez que votre Solika appartiendra à mon fils de gré ou de force ! déclara-t-il en claquant la porte.
En effet, peu de jours après, des policiers firent immersion chez les Hatchouel :
- Au nom de la loi, nous sommes venus arrêter Solika !
annoncèrent-ils aux parents abasourdis.
Il s'avéra que Solika avait été dénoncée aux autorités du pays par son voisin arabe.
On l’accusait d'être revenue au Judaïsme après avoir embrassé la religion musulmane,
acte considéré comme une grave infraction à la loi Islamique. Cependant, une mauvaise
surprise attendait les agents. La jeune fille avait disparu. En effet, cette dernière s'était enfuie la veille chez des cousins, en dehors de la ville. Néanmoins, les hommes de la police n'étaient pas prêts à céder aussi facilement. Ils emportèrent, de ce fait, la mère de famille en otage et affirmèrent qu’ils ne lui rendraient la liberté que si Solika était retrouvée. Le lendemain, cette dernière revint en ville afin de délivrer sa pauvre mère.
Au Palais de Justice, elle eut à répondre à un interrogatoire sévère. On lui demanda de s’expliquer sur l’arrogance dont elle s'était armée pour revenir au Judaïsme. De nombreux membres de sa famille et de la communauté juive de la ville étaient venus assister au jugement de Solika.
La frayeur et l'angoisse emplirent les coeurs des juifs.
La jeune fille demeura, quant à elle, calme et sûre d'elle.
D'un sourire traduisant la fierté, elle rétorqua en regardant les juges, droit dans les yeux :
- Je ne me suis jamais convertie à l'Islam. Juive je suis née et ainsi je mourrai !
Après avoir écouté les faux serments de plusieurs musulmans accusant Solika de s'être
réellement convertie à l'Islam puis d'être revenue au Judaïsme, les juges décrétèrent que la prison serait son châtiment. Les émissaires du riche arabe continuaient sans trêve de parler à Solika, même lors de son séjour en prison. Néanmoins rien ne fit changer la jeune fille d'opinion. Les responsables de la communauté juive suppliaient eux aussi cette dernière de se convertir pour le « bien de tous », car sans cela tous ses frères souffriraient à cause d'elle.
- Je ne puis renier mon D. pour aucun prix, même si mes coreligionnaires doivent en subir les conséquences ! leur rétorqua-t-elle avec sang froid et témérité.
Les arabes, de leur côté, feignaient le faste et les honneurs auxquelles elle aurait droit en acceptant ce mariage. Vaines furent les supplications. Il fut par conséquent décidé que Solika serait mise à mort. Quelques instants avant l'exécution du verdict, le jeune homme, instigateur de toute cette trame, s'approcha d'elle et lui dit en suppliant :
- Ecoute Solika, c'est ta dernière chance. Tu peux encore être sauvée de la mort
en te convertissant faussement à l'Islam, tout en restant fidèle à ta foi, tout simplement en te mariant avec moi.
Solika tourna la tête sans même adresser le moindre regard au garçon.
Juste avant que le sabre ne s'abatte sur elle, l'héroïne s'écria d'une voix déchirante :
« CHEMA ISRAEL, L'ETERNEL EST NOTRE D., L'ETERNEL EST UN ! ».
Ainsi, Solika fut-elle le symbole de la sanctification du nom d’Hachem (Kiddouch Hachem) dans la vie comme dans la mort.
Pierre tombale de Lala SOLIKA au cimetière Beth Ha Haim au Mellah de Fès.
hessedvedavid

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