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FERNANDO DE ROJAS



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LA CELESTINE
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CROIX ROUSSE


De Rojas




"Le premier degré de la folie est de se croire savant."

"C’est une misérable chose que de penser être un maître si l’on n’a jamais été élève." - La Célestine

"Toutes les dettes reçoivent quelque compensation, mais seul l'amour peut payer l'amour." - La Célestine

"N'est vaincu que celui qui croit l'être." - La Célestine

"C’est une erreur de ne pas croire et une faute de tout croire." - La Célestine




Fernando de Rojas (vers 1465 à La Puebla de Montalban, Tolède - mort vers 1541 à Talavera, Tolède) était un écrivain et dramaturge espagnol .

Ses parents appartenaient à une famille juive convertie. Il fut gouverneur de Tolède, et fit des études de droit à Salamanque.

Rojas est surtout connu comme auteur de La Célestine, ou tragi-comédie de Calixte et Mélibée . Cette œuvre fut, après Don Quichotte, le livre espagnol le plus universellement diffusé et célébré.
La première édition connue a été imprimée à Burgos en 1499, la deuxième à Tolède en 1500 (conservée à la Fondation Martin Bodmer à Cologny/Genève).
Il écrit la pièce en quinze jours, encore étudiant à Salamanque, ville devenue un refuge pour intellectuels avec l’éclosion de groupes d’amitiés. L’époque était à la lutte entre factions sociales et entre écoles de pensée, aux querelles d’honneur ou de femmes, à la dispute de positions académiques ; les affrontements violents entre bandes étaient le lot quotidien de la vie estudiantine et civile. Après ses études, Fernando de Rojas s’installe à Talavera de la Reina où il mène une existence paisible de respectable juriste jusqu’à sa mort en 1541.
La Célestine est, avec le Don Quichotte de Cervantès, une des oeuvres phares de la
littérature espagnole. Pour le public, il y avait une double lecture : une mise en garde entre le chaos à valeur moralisante, ou un code d'accès à un monde de désirs et de liberté par une analogie du corps humain, du divertissement et du plaisir.



La Celestina

Calixte, pénétrant à l’improviste dans un jardin, y rencontre Mélibée dont la beauté l’éblouit. Mélibée le repousse, se jugeant offensée dans son honneur. En proie au désespoir, Calixte ne se possède plus. Il la désire éperdument parmi ses larmes, comme un rêve de lointain bonheur.
Son serviteur Sempronio lui conseille de s’adresser à la Célestine, une vieille entremetteuse qui, en amour, sait plier les volontés rebelles. Se refusant à entendre Parmeno, son autre serviteur, qui lui fait valoir le caractère de cette mauvaise femme, rompue à toutes les impostures, toujours prête à favoriser le vice et à jeter le déshonneur sur ses victimes pour en soutirer de l’argent, Calixte la reçoit chez lui. Après s’être entendue avec Sempronio sur le partage des bénéfices, la Célestine, alléchée par des arrhes engageantes, se met au service de Calixte…

Intrigue passionnelle qui se dénoue dans le deuil et dans la tragédie, La Célestine annonce le réalisme pittoresque mais trivial qui triomphera dans le roman
picaresque. Cervantes définissait l’œuvre comme « un livre divin si ce qu’il renferme d’humain avait été laissé un peu plus dans l’ombre ». Œuvre espagnole la plus universellement diffusée et célébrée après Don Quichotte, la Célestine eut une très grande influence sur le théâtre et le roman.Aline Schulman


Carlos Fuentes

«La Célestine est la première grande oeuvre littéraire qui marque l’émergence de la cité moderne.En ce tournant de siècle,tous les profils traditionnels de la société féodale se transforment au contact de la ville de la Renaissance, catalyseur d’une nouvelle réalité historique:la ville où circulent les rapports d’argent,de classe, de métier, déloge les grandes passions absolues tout autant que les vertus ou les vices exemplaires.
L’importance de la renommée,renommée de chasteté pour Mélibée,renommée de séduction sexuelle pour Calixte,et renommée professionnelle de l’intermédiaire:la Célestine en personne.
Passion érotique, charnelle, immédiate, et non plus passion médiévale, épistolaire, lointaine et chaste.Quête ardente de richesses dans un monde fluide et non plus héréditaire.Rojas appartient au monde oral du passé, dans lequel les récits se transmettaient de bouche en bouche ;
La Célestine mélange les genres et les traditions. Le commerce verbal y est constant.
Dialogue narratif de consciences taraudées.Le choc des consciences.Rojas nous montre l’activité de la conscience,sans l’étouffer sous les abstractions ni la glacer sous les allégories.
La réflexion constitue le noyau central de l’oeuvre.Les personnages s’observent se regardent l’un l’autre du coin de l’oeil,se tournent le dos.C’est un peu comme s’ils formaient à eux tous un choeur double: individuellement, chacun est le choeur de lui-même et du principe de vie qu’il incarne : et ensemble à l’unisson, ils forment un choeur chargé de commenter la faiblesse humaine,la passion de la vie, et la cynique sagesse de la tragi-comédie urbaine.
Tragédie,car l’aphorisme moral ne prône pas le bien comme une formule figée,établie, orthodoxe, mais rend compte de l’inévitable imminence de la fin et de la constante loi du changement.
Célestine,championne de la survie fait office d’introductrice : de la chair dans la chair, de la pensée dans la pensée, du fantasme dans la raison, de l’externe dans l’interne, de l’interdit dans le consacré, de l’oublié dans le providentiel, du rêve dans la veille, du passé dans le présent.Vieille messagère de la réalité urbaine, Célestine annonce sans cesse la fatalité du changement.
Loi du changement et de bouleversement, qui se révèle peu à peu comme condition même de la vie : les hommes et les femmes existent pour représenter encore et encore la Création du monde, création humaine et non divine.

D'après la conférence donnée à la Bibliothèque Nationale de Paris en mai 2001 Texte traduit de l'espagnol par Céline Zins


On découvrira plus tard que le père de Fernando de Rojas fut brûlé vif en 1488 sur ordre de l’Inquisition, en tant que « judaïsant » – d’où les traces, dans La Célestine, de cette culture souterraine des juifs « convertis » d’Espagne, experte dans l’art du double jeu, de la métaphore allusive, du message crypté. Ce qui est indubitable, en tout cas, c’est qu’il s’agit là de l’un des grands textes inauguraux des temps modernes – un siècle avant Don Quichotte, et plus de trente ans avant les romans de Rabelais.Guy Scarpetta

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