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MARK ROTHKO

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CRITIQUE
THEORICIEN



L’un des plus grands artistes du XXe siècle.



Mark Rothko est l’un des chefs de file (avec Barnett Newman et Ad Reinherdt) de la color-field abstraction, pôle de l’expressionnisme abstrait américain, en opposé à l’action painting (Pollock). La couleur comme construction et sujet. Une peinture qui vibre.
un humaniste abstrait

"Il n'est pas vrai que l'on puisse faire une bonne peinture à propos de rien "

"L’art recèle toujours des évocations de la condition mortelle."



Mark Rothko (1903-1970) est l'un des plus grands peintres abstraits américains de l'après. guerre. Son œuvre- originale et forte- est caractérisée par des peintures de grand formats qui proposent des espaces colorés de contemplation. L'originalité de l'œuvre de Mark Rothko tient aussi à ce qu'elle transforme l'attitude du spectateur: il n'est plus devant ces tableaux comme devant une peinture du 19ème siècle; il doit se laisser prendre par la peinture seule, par la couleur, comme s'il entrait dans un monde de pures sensations. il n'a plus à chercherune image, mais à contempler une surface mystérieuse qui est comme un miroir.

Peu après la seconde guerre mondiale, avec quelques autres peintres de New-York, Rothko renonce à la figure. Il s'agit pour le peintre d'atteindre directement le spectateur, par les seuls moyens de la couleur et de la forme, sans le recours à une quelconque image. C'est ainsi, qu'aprés une brève utilisations de motifs inspirés du surréalisme, Mark Rothko, dans ses tableaux de 1949 titres "multiform", utiliseles formes comme des substituts de la figure. Le but est de progresser, selon ses propres termes, "vers la clarté, vers l'élimination de tous les obstacles se dressant entre le peintre et l'idée, entre l'idée et le spectateur". Ainsi débute la période dite classique de l'artiste (à partir de 1950) que l'exposition parisienne en 1999 mit en valeur: de grandes peintures silencieuses et magnifiques dans lesquelles se perd le regard.cofrase

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Mark Rothko,peintre de la nuit rouge

Par Geneviève Vidal de Guillebon

Extrait de son livre


De nationalité américaine, il meurt en 1970 à New York à l'âge de 66 ans. Sa mort n'est pas naturelle, il s'est ouvert les veines au petit matin dans son atelier, laissant derrière lui une oeuvre considérable. Cet artiste est loin d'être un inconnu, il n'est pas un peintre maudit. Il se trouvait alors au faîte de la gloire.

Mark Rothko, né à Dvinsk en Russie en 1903, d'origine juive, a connu l'émigration vers les Etats-Unis à l'âge de 10 ans. Ayant choisi de devenir peintre, il a d'abord réalisé des tableaux figuratifs, de type expressionniste, où perce le drame de l'homme contemporain dans la Ville anonyme. Puis, son geste se libère avec des compositions surréalisantes qui explorent les figures mythiques et biomorphiques. Enfin, à partir de 1949, et jusqu'à sa mort, il abandonne toute figure et tout sujet pour l' inlassable travail des murs de lumière, qui culmine dans les sombres chants de la Chapelle de Houston. Période que nous appelons apothéose de la non-représentation. […]


L'expressionnisme abstrait, l'école de New York

Tels sont les termes en usage pour désigner l'avant-garde new yorkaise des années 50. Expressionnisme abstrait avait déjà été forgé, en 36, par Alfred Barr pour qualifier la peinture de Kandinsky 4 . Le critique américain Robert Coates reprit ce vocable pour l'appliquer à ses compatriotes ; et il désigne plus une nébuleuse qu'une école stricto sensu. Avec Rothko, on y range Gorky, Pollock, de Kooning, Kline, Tobey, Gottlieb, Newman, Baziotes, Still, Reinhardt, Motherwell. A vrai dire école de New York, expression introduite par Dore Ashton, semble meilleur, parce que davantage en prise sur le contexte, et moins classificateur. Les peintres en question répugnaient à ces étiquetages, y voyant une intellectualisation faite par des personnes extérieures à leur mouvement.

Il s'agit surtout d' une mouvance, d'une dynamique, de recherches et d'innovations communes qui unissent ces peintres. Leur audace renouvelle radicalement l'appropriation de l'espace pictural, avec ses formats monumentaux, sa frontalité, ses teintes violentes. Engagés tout entier, corps et passions, dans le geste, ils proposent un langage plastique animé intensément par la seule nécessité intérieure.[…]


Au-delà des limites

Nietszche inspire Rothko, chez qui la peinture est à la fois drame et musique, pour qui l'excès dionysiaque se trouve au coeur du geste créateur, avec ce que cela suppose de souffrance, mais aussi de joie et de connaissance.

Au fil des années, la résonance musicale de l'oeuvre se fait de plus en plus grande. Belle ambiguité du mot chromatisme ! Le champ coloré des vastes tableaux rothkiens emplit l'oreille, la submerge d'une rumeur océanique. Cette amplitude grandissante s'effectue par arrachements, doutes, ruptures. Rothko cherche, toujours plus, à se dégager des limites, qu'elles soient sociales, historiques, verbales, personnelles.

Dès le départ, avec la production figurative, la dimension tragique apparaît présente. Les portraits, scènes de rue et de métro n'ont pas valeur anecdotique. L'idée prime sur l'événement, et cette idée naît d'une tension dramatique. D'où la stylisation, d'où l'exagération et la discordance expressionnistes.

Avec la phase surréaliste, Rothko s'attaque au fond mythique, à mi-chemin entre l'idéogramme et l'abstraction, il manie une abondance de signes et de symboles, par lesquels s' atteint l'inconscient collectif.

Enfin, l'apothéose abstraite constitue le saut fondateur par lequel Rothko essaie d'en finir avec les limites. Renonçant à toute figure, chaque peinture s'installe dans un ailleurs, et porte au paroxysme les tensions du tragique historique et mythique. Par la seule couleur, résonnent les émotions fondamentales, en lien avec l'infini.

Sa démarche donne à l'artiste une stature héroïque et nous le rend particulièrement attachant. Elle implique une ascèse et des efforts obstinés. […]

Ainsi voulons-nous devenir observateurs sensibles de ce maître du tragique. A l’œil trasnparent, les tourments de la lumière ; au geste inspiré, le silence de l’absolu.

Genevieve Vidal de Guillebon

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