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THEODOR ADORNO


PORTRAIT
BIOGRAPHIE
EGARE
MUSIQUE
IRCAM
ESTHETIQUE



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L’idée qu’après cette guerre la vie
pourrait continuer
« normalement » ou même qu’il pourrait y avoir une reconstruction de la civilisation (Kultur) … est une idée stupide. Des millions de Juifs ont été massacrés, et on voudrait que ce ne soit qu’un intermède et non pas la catastrophe en soi. Qu’est-ce que cette civilisation attend de plus ?"

Theodor ADORNO est né en 1903 à Francfort sur le Main, d’un père juif Wiesengrund et d’une mère italienne dont il prend le nom. Son entourage familial le prédispose à faire une carrière musicale ; sa mère est en effet cantatrice et sa tante, elle-même musicienne, contribue à son épanouissement musical. En 1923 il soutient à l’université de Francfort une thèse sur Husserl, puis il se rend à Vienne pour y étudier la composition musicale et le piano. Ses préoccupations sont alors essentiellement musicales comme en témoignent de nombreux articles sur des musiciens tels que Bela Bartok, Richard Strauss. Il est particulièrement séduit par la musique de Schönberg. Il compose lui-même des œuvres musicales inspirées de poèmes, notamment de Kafka et de Brecht. Son séjour à Vienne se termine en 1928. Il retourne alors à Francfort où il rédige sa thèse d’habilitation sur Kierkegard, Kierkegard, construction de l’esthétique, publiée en 1933.

Dès les années 20, il connaît Max Horkheimer, nommé directeur en 1931 de l’Institut de Recherches Sociales dont Adorno deviendra membre en 1938. Lors de la prise du pouvoir par Hitler en 1933, beaucoup de ses amis juifs de l’Institut de Recherches Sociales l’incitent à les suivre en exil, mais il reste en Europe où il séjourne la plupart du temps à Oxford. Ce n’est qu’en 1938, sous les instances réitérées de son ami Horkheimer, qu’ il se décide à se rendre aux USA. De 1940 à 1947, il se consacre à la rédaction de son ouvrage La dialectique de la raison. Son activité musicologique est réduite à quelques articles consacrés au rôle culturel de la radio et des mass-media et au jazz dans lequel il ne voit pas une forme d’art mais une simple marchandise. Il travaille aussi à une étude monumentale menée avec d’autres dans le cadre des recherches sociologiques de l’Institute of social research : La Personnalité Autoritaire. Cet ouvrage, édité à New York en 1950, repose sur de très nombreuses enquêtes effectuées chez les ouvriers américains ; ses auteurs voulaient dévoiler l’irrationnel dans la société technicienne et grâce à cela élucider le nazisme. Notre objectif, précisait Horkheimer, ce n’est pas seulement de décrire le préjugé, mais de l’expliquer pour contribuer à le faire disparaître. De retour en Allemagne après la guerre, Adorno entreprend un autre grand travail où sont mêlées critique musicologique, réflexions critiques et polémiques sur les rapports entre la culture et le monde de la société industrielle avancée.

Les années 60 sont à la fois fécondes et éprouvantes pour Adorno ; il est associé au mouvement étudiant, mais de manière souvent polémique ; il dénonce la pseudo-activité de certains groupes révolutionnaires dont la violence confine au terrorisme. La gauche radicale, tout comme les partis ouvriers institutionnels ne lui épargnent pas les attaques. Il faut dire que la théorie critique d’Adorno est imprégnée de pessimisme et qu’elle n’aboutit à aucune stratégie concrète d’émancipation et se contente d’une abstraction philosophique jugée stérile par les activistes. Mais, avec l’ensemble de l’école de Francfort, Adorno ne se fait plus aucune illusion sur la nature révolutionnaire du mouvement ouvrier et des partis qui s’en réclament.

En 1966, il publie La dialectique négative considérée comme son testament philosophique : cet ouvrage a pour but de développer les contradictions de la réalité à travers la connaissance de celle-ci.

Théodor Adorno meurt en 1969 sans avoir pu achever la rédaction de son dernier ouvrage, Ästhetische Theorie.

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