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NORBERT ELIAS


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Norbert Elias s’est imposé comme l’un des plus importants penseurs de la modernité. Sa thèse principale, celle d’une civilisation des mœurs en marche depuis la Renaissance, est confrontée aujourd’hui au processus de mondialisation


"Le besoin d'autonomie va de pair avec celui d'appartenance au groupe social"

"C'est seulement à partir du moment où l'individu cesse de penser ainsi pour lui tout seul, où il cesse de considérer le monde comme quelqu'un qui "de l'intérieur" d'une maison regarderait la rue, "à l'extérieur", à partir du moment où, au lieu de cela - par une révolution copernicienne de sa pensée et de sa sensibilité -, il arrive aussi à se situer lui-même et sa propre maison dans le réseau des rues, et dans la structure mouvante du tissu humain, que s'estompe lentement en lui le sentiment d'être "intérieurement" quelque chose pour soi tandis que les autres ne seraient qu'un "paysage", un "environnement", une "société" qui lui feraient face, et qu'un gouffre séparerait de lui"


Né en Allemagne dans une famille juive en 1897, mort aux Pays-Bas en 1990, Norbert Elias se forme à la sociologie après des études de médecine et de philosophie, puis il enseigne en Angleterre où, fuyant l'Allemagne nazie, il s'est réfugié avant la Seconde Guerre mondiale, après une vaine tentative d'installation en France. La réception de l'œuvre d'Elias fut brouillée par ces avatars de l'histoire : ce n'est qu'à partir de la fin des années soixante que ses ouvrages commencent à être traduits en français. Ils portent sur l'histoire de l'autocontrôle de la violence et l'intériorisation des émotions (dans des domaines aussi divers que les manières de table, le sport, la musique, les rapports entre les sexes ou la mort) ainsi que sur les conséquences d'une redéfinition des relations d'interdépendance (dans le rapport au temps, au groupe de référence ou à la situation) qui ouvre à une véritable “ révolution copernicienne ” en sociologie pedagogie ac toulouse



La question de l'individu

L'individu n'a pas toujours existé comme tel, c'est une apparition récente dans l'histoire dont on peut suivre le processus de formation. La notion d'individu est au coeur de l'écologie et Norbert Elias donne des formulations exemplaires des rapports de l'individu et de la société, en montrant comment l'individu est un produit de la société. Ce pourquoi il réfute même le terme d'environnement pour ce qui constitue un tissu de relations et d'interdépendances, l'individu n'étant lui-même, comme pour Bateson, qu'un noeud de relations



Lire le Dossier sur Norbert Elias : La Republique Des Lettres
Norbert Elias est mort à Amsterdam en 1990, peu de temps après son 93ème anniversaire. L'importance de ses travaux ne fût reconnue qu'à la fin de sa vie. Il avait 57 ans lorsqu'il obtint pour la première fois un poste permanent à l'Université, et son travail n'a été largement diffusé qu'à la fin des années '60. Cependant, quand elle vint, la reconnaissance, elle fut conséquente : Docteur honoris causa, prix et décorations des gouvernements européens... Loin de se complaire dans les lauriers, Norbert Elias augmenta sa production scientifique, écrivant plus de livres durant la décennie de ses 80 ans que pendant l'ensemble de sa vie. Il eut également des disciples, notamment aux Pays-Bas et en Allemagne, qui reprirent le flambeau après 1990 en publiant des fragments et des documents inachevés.

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