LE ROI BULAN
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KHAZARIE
Empire Khazar
Le roi Bulan aurait reçu des ambassadeurs byzantins et arabes, venus dans l’intention de le convertir chacun à leur religion. Le roi fait venir également un Juif érudit. Il pose au prêtre chrétien la question : « De la religion des Juifs et de celle des musulmans, laquelle faut-il préférer ? » Ce dernier répond : « La religion des israélites est meilleure que celle des musulmans ». Au savant musulman, il demande : « La religion des Juifs est-elle meilleure que celle des chrétiens ? ». Le musulman répond : « Oui, elle est préférable ». Bulan choisit alors de se convertir à la religion Juive.
A propos de l’Empire des Khazars
Claude-Gérard Marcus.
Président d’honneur du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
De temps à autre, la grande presse, la presse juive et l’édition font revenir au premier plan de l’actualité le problème de l’empire khazar qui a existé de 650 à 1016, au sud de la Russie et dans le Caucase. Cet Etat, largement converti au judaïsme, aurait eu un rôle important dans la naissance du judaïsme de Russie.
En 1976, le livre d’Arthur Koestler La Treizième Tribu avait largement rappelé et décrit la question khazare qui, malgré de nombreux documents, restait encore mal connue et appréciée. En France, en 2002 plusieurs revues ont consacré des articles aux Khazars mais c’est la parution du livre de Marek Halter, Le vent des Khazars qui a remis cette question en lumière.
En fait, le grand pas en avant dans la connaissance de la Khazarie vient des Etats-Unis et date de 1999, avec la parution du livre de Kevin Allan Brook, The Jews of Khazaria (Editions Jason Aronson, Northvale, New jersey) qui a déjà connu plusieurs éditions. Ce livre de 351 pages a été récemment traduit en français sous le titre « Histoire des Khazars : la nation juive de Russie et d’Ukraine par Kevin Allan Brook ». il s’agit d’un ouvrage très complet, basé sur une large documentation aux sources multiples (hébraïques, russes, arabes). Certaines d’entre elles sont antérieures à l’an mil.
Ce livre est un ouvrage à thèse, et son auteur défend une conception très large du fait khazar. Selon lui, les Khazars appartiennent à une ethnie qu’il qualifie de turcique, dépassant la seule définition de « turc ». Il date la naissance de l’entité politique khazare indépendante de 650, c’est à dire vers la fin de la guerre arabo-khazare commencée en 642. En 651-652, les Khazars sont victorieux et établissent leur capitale à Balandar. La ville sera détruite au moment de la deuxième guerre arabo-khazare, et la capitale sera installée à Samandar en 723-724. Elle sera transféré à Atil (ou Itil) sur la Volga, près de la Mer Caspienne, en 737. Les Khazars semblent avoir freiné la progression des arabo-musulmans à peu près à la même époque que Charles Martel les arrêtait à Poitiers (732).
Des Juifs, originaires du monde helléniques et méditerranéens, sont déjà installés en Khazane. Le roi Bulan se convertira au judaïsme, accompagné par la noblesse et une partie du peuple ; c’est à cette conversion que fait référence le célèbre livre de Yéhouda Halévi, Le Kouzari. Au moment de sa plus grande expansion, l’empire khazar s’étendra de Kiev et de Grodno (Hrodna) à la Mer d’Aral, englobant la Transcaucasie et le Crimée. En 1016, cet empire prend fin avec la capture de l’empreur khazar par les Russiens.
Kevin Allan Brook étudie très endétail le fonctionnement de l’Etat khazar. Il souligne la dyarchie existant entre le Kagan (empereur) et le Bek (roi), de la même manière que l’Empire japonais connaîtra longtemps la coexistence de l’Empereur et du Shogun. Il décrit l’activité économique khazar, et notamment la pêche, l’agriculture et l’artisanat, ainsi que le haut niveau des transactions commerciales internationales pendant la période khazare dans ce qui est aujourd’hui l’Europe de l’Est.
L’auteur examine la conversion des Khazars au judaïsme, après qu’ils eurent été influencés par des Juifs venant du monde hellénistique et du monde islamique. Il insiste sur les mariages entre les Khazars et ces Juifs, qui donnent naissance, selon lui, à une synthèse entre le monde juif et le monde turcique. Un chapitre est consacré au réseau ténu de relations diplomatiques entre les Khazars et leurs voisins, relations qui voient alterner des liens fragiles et des conflits, notamment avec les Byzantins et les Alains.
Après avoir évoqué la chute de l’Empire khazar entre les mains des Russiens et des Byzantins, Kevin Allan Brook insiste, en se fondant sur des sources archéologiques, sur le fait que les Juifs khazars ont été les premiers à s’établir dans les viles ukrainiennes, hongroises et polonaises. Il conclut son livre en affirmant que la conversion des Khazars au judaïsme n’était pas un phénomène isolé et participait à un courant de conversions dans le monde médiévale, embrassant aussi bien les Berbères, les Arabes, les Espagnols ou les Alemans. Il démontre, enfin, que depuis les débuts du Moyen Âge les communautés juives ont existé en Europe orientale d’une manière continue.
J’ai déjà dit que ce livre était un livre à thèse. Kevin Allan Brook insiste sur la contribution des Khazars au monde médiéval. Selon lui, ils ont arrêté la conquête arabe au nord du Caucase, jouant un rôle similaire aux Francs en Europe occidentale. Ils ont fondé la grande ville de Kiev ; établi un grand centre de commerce mondial ; eu un rôle dans la migration des Bulgares, Magyars hors de la région de la Volga et jusqu’à leurs terres présentes en Bulgarie, Tatarstan, Bachkirie, Tchouvachie, et surtout Hongrie ; influencés les débuts de la culture et du système gouvernemental des magyars ; répandu la technologie de la fabrication du verre, qu’ils avaient apprise des Juifs du Moyen-Orient ; contribué à l’ethnogenèse des Juifs européens.
Au-delà de ces affirmations, l’auteur réfute un certain nombre d’assertions concernant les Khazars qui paraissaient admises. Parmi celles-ci, il démontre que la notion selon laquelle les Khazars ne produisaient pas eux-mêmes la plupart des biens qu’ils utilisaient était fausse. Il rejette, de même, l’idée selon laquelle la conversion au judaïsme ne s’était appliquée qu’aux dirigeants et à certains membres de la noblesse. Enfin, il estime que les Caraïtes de Crimée ne descendent pas des Khazars et que le judaïsme khazar n’était pas caraïte. A mon sens, les deux conclusions majeures de M. Brook concernant le rôle essentiel des Khazars dans l’origine des Juifs de l’Europe de l’Est, par un fusion avec des juifs de l’Ouest (France, Allemagne, etc.), et l’ampleur souvent sous-estimée des conversions au judaïsme dans les premiers siècles de l’ère chrétienne.
Les affirmations de l’auteur, aussi intéressantes soient-elles, doivent être étudiées et discutées. Il appartient aux historiens et aux archéologues de confirmer ou d’infirmer ses conclusions. Son grand mérite est d’avoir clairement posé les problèmes du fait khazar. Il n’en demeure pas moins que, quelle que soit l’importance du judaïsme khazar et quelle que soit l’ampleur des conversions dans le monde, la religion, la culture et l’histoire des Juifs ont pris naissance sur la terre d’Israël et ont toujours été tournées, à travers les siècles, vers Jérusalem.
Le Vent des Khazars
Marek Halter
Le Roi des Khazars porte le titre de Khagan. Mais, à ses côtés, un autre prince dirige l'armée; il porte le titre de Beck….Les princes qui deviennent Becks sont choisis parmi mes meilleurs guerriers, mais ils ne sont pas obligatoirement juifs…
Les grands villes se nommaient Itil, Samandar, Tmurtorokan, Sarkel…Itil, la capitale royale, était installée sur plusieurs îles reliées entre elles par des ponts flottants, dans le delta de la Volga, appelé à l'époque le fleuve Atel. Samandar, sur la Caspienne, possédait un immense marché fréquenté par les commerçants de l'Orient, de Perse et de Bagdad. La grande forteresse de Sarkel-la-Blanche, sur les bords du Varshan, aujourd'hui le Don, avait été construite avec l'aide des Byzantins. Ce n'était pas la moindre ambiguïté des rapports entre les Khazars et le Nouvelle-Rome.Face à la Crimée, Tmurtorokan contrôlait le détroit du Bosphore.
En 1245, le voyageur Jean du Plan Carpin, disciple de saint François d'Assise, raconte, dans son Historia Mongolorum, qu'il a rencontré au nord du Caucase des Alains, des Circassiens et des " Khazars observant la religion juive ". Quant aux centaines de milliers de ces Juifs " aryens " menacés de mort à la chute de leur empire, ils avaient dû s'exiler à l'ouest, dans cette Europe centrale où des royaumes naissants, telle la Pologne, étaient prêts à les accueillir. Ils y étaient arrivés en même temps que d'autres réfugiés juifs, les Ashkénazes, expulsés de France, de Flandre et d'Allemagne par les premières croisades. "
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