MAX NORDAU
WZO
BIO
CRITIQUE
SIONISME
LIVRE
HERZL
1919
"Ce n'est pas là un phénomène indifférent. Les livres et les oeuvres d'art exercent sur les masses une puissante suggestion. C'est en eux qu'une époque puise son idéal de moral et de beauté. s'ils sont absurdes et anti-sociaux, ils exercent une influence troublante et corruptible sur les vues de toute une génération. Celle-ci, notamment la jeunesse impressionnable et facile à l'enthousiasme pour tout ce qui est étrange et semble nouveau, doit donc être avertie et éclairée sur la nature réelle des créations aveuglément admirées."- Dégénérescence
Max Nordau (1849-1923), pseudonyme de Simha Meïr Südfeld ; penseur, médecin et leader sioniste, natif de Hongrie. Dans sa jeunesse, il reçut de son père, rabbin de la famille illustre de Don Isaac Abarbanel, une éducation religieuse. En 1876, il fut promu médecin à l’université de Budapest, et en 1880, il vint s’établir à Paris.
Alors qu’il était encore étudiant, il commença d’écrire dans des revues, et à Paris, il fut le correspondant de plusieurs journaux. Il signa ses écrits et ses articles de son pseudonyme “Max Nordau”. Il fut connu essentiellement grâce à ses ouvrages et livres consacrés à la critique de la société européenne. Les plus importants : “Les mensonges conventionnels de la culture” (1883), “Paradoxes” (1885) et “La dégénération” (1892). Il écrivit également des romans, des pièces de théâtre, des critiques d’art, et des livres dans les domaines de la philosophie et de la sociologie.
Max Nordau fut ébranlé par l’antisémitisme qui s’éveilla en France au moment du jugement Dreyfus et à sa suite. Quand Théodor Herzl lui présenta l’idée de la création d’un État, il fut enthousiaste et s’attela à sa réalisation. Au premier Congrès sioniste, il formula le programme de Bâle. Max Nordau fut celui qui façonna le concept de “foyer national”, ainsi que d’autres concepts qui furent des biens inaliénables du mouvement sioniste.
Max Nordau fut le vice-président des Congrès sionistes qui furent organisés du temps de Théodore Herzl, puis président du septième au dixième Congrès. Lors de la polémique à propos du programme de l’Ouganda, il demeura fidèle à Théodore Herzl et soutint le programme, bien qu’il s’opposât en fait à l’idée. A cause de son soutien, il y eut une tentative d’attenter à sa vie - un jeune partisan sioniste tira en sa direction deux coups de feu lors d’une réunion, mais il manqua le but et blessa légèrement quelqu’un d’autre.
Après la mort de Théodore Herzl, Max Nordau refusa d’accepter la fonction de président du mouvement sioniste parce qu’il s’opposait, semble-t-il, à l’assimilation, même s’il était lui-même marié à une chrétienne.
En 1920, Max Nordau appela à une grande opération, pour faire immigrer en Israël un demi million de Juifs d’Europe de l’Est, parce qu’il voyait que les intrigues politiques mettraient rapidement fin à l’occasion donnée au mouvement sioniste. Sa proposition fut repoussée, et il quitta rapidement les activités sionistes. Il mourut à Paris. Trois années après sa mort, ses ossements furent transférés en Israël. Il est enterré au cimetière de Trumpoldor à Tel Aviv.Eliane Ketterer
Dégénérescence, de Max Nordau
Le livre : À la fin du XIXe siècle, en France, un débat anime l'opinion : celui de la parenté du génie et de la folie. Max Nordau, psychiatre, publie un texte qui fait scandale mais est aussi l'un des best-sellers de son époque : Dégénérescence, une vaste fresque décrivant la littérature fin de siècle atteinte de la maladie de son époque dégénérée Nietzsche, Zola, Mallarmé, Ibsen, etc. aucun de ceux que nous considérons aujourd'hui comme les grands auteurs du XIXe ne trouve grâce sous le scalpel flamboyant de Nordau. Et le lecteur moderne ayant sur celui de Nordau l'avantage de l'histoire, une qualité inattendue de son travail lui saute donc aux yeux : son exhaustivité. Car Dégénérescence est une synthèse sans égal de tous les mouvements artistiques les plus importants des trente dernières années du XIXe siècle. Ce contempteur de l'art « décadent » a su inventorier les plus grands artistes de son temps ; il les commente avec une érudition surprenante. Tous ceux auxquels il a consacré son attention sont devenus des classiques. À ce titre, Dégénérescence est, paradoxalement, un tour de force.fabula
Heurté par l'antisémitisme qui se manifesta lors de l'affaire Dreyfus, il devint le bras droit de Herzl. Il chercha inlassablement à conférer une dimension politique occidentale et universelle au mouvement sioniste.
Nordau applique la philosophie libérale, positiviste et rationaliste, et la psychopathologie qu'il avait empruntée à Lombroso, à l'ensemble de la société européenne, dans une œuvre philosophique, littéraire et politique impressionnante. Naviguant entre la critique de l'establishment conservateur et celle de la modernité, l'universalisme cosmopolite et l'engagement sioniste, la psychopathologie de la décadence et le combat contre les préjugés et l'antisémitisme, cette œuvre ne manque pas d'être en maints endroits problématique, voire choquante et contradictoire
bibliomonde
Un jour Max Nordau, grand ami de Hertzl, reçut dans son cabinet de psychiatrie la visite d'un juif et de son fils. C'était un homme religieux.
L'enfant était quelque peu timide et Max Nordau pour le mettre à l'aise lui demanda de lui raconter ce qu'il avait étudié dans le heder qu'il fréquentait. L'enfant lui raconta l'histoire de Rachel. Il lui cita le commentaire de Rachi dans lequel Jacob s'excuse auprès de son fils Joseph d'avoir enterré sa mère en chemin et de ne pas l'avoir ensevelie comme les autres matriarches dans la caverne de Machpela. « Je l'ai fait, dit Jacob, sur ordre de Dieu pour qu'elle puisse sortir de sa tombe et prier pour ses fils exilés. Je l'ai fait, continua Jacob, pour qu'elle puisse aider ses enfants et leur insuffler force et courage au moment où ils quitteront le pays. Je l'ai fait pour qu'elle annonce à ses enfants que cet exil ne sera que provisoire et que le Tout-Puissant ramènera les exilés des contrées lointaines. » Max Nordau, ému, prit l'enfant et l'embrassa sur la tête. Il lui dit : « Un peuple qui garde ses souvenirs dans sa mémoire, ce peuple ne périra jamais. »
" C'est dans le souvenir que réside le secret de la rédemption ".Rabbi Nahman de Bratslav
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