CHRISTOPHE COLOMB
PORTRAIT
VOYAGE
EXPLORATEUR
CRISTOBAL
ADN
SEFARADE
AMERICAS
JUIF
LIVRE
"CHRISTOPHE COLOMB JUIF ",
de Sarah LEIBOVICI, Ed. Maisonneuve & Larose, 1986:
"Sur tous ceux qui, en terres hispaniques, aidèrent Colomb à défendre et à réaliser son grand projet de voyage... Les plus influents et actifs étaient les conversos..."
Le lendemain de l'expulsion des Juifs d'Espagne, le 3 août 1492, Christophe Colomb prit le départ de son célèbre voyage de découverte. Son journal commence ainsi :
Le même mois où leurs Majestés ont promulgué l'édit imposant à tous les Juifs de sortir du royaume et de ses territoires, dans le même mois, ils m'ont donné l'ordre d'entreprendre avec des hommes en nombre suffisant mon expédition en vue de découvrir les Indes.
On aime souvent se livrer à des spéculations pour établir que Christophe Colomb était un Juif, et les arguments en ce sens ne manquent pas. (On trouvera à ce sujet des détails particulièrement intéressants dans un livre intitulé Christopher Columbus's Jewish Connection, de Jane Amler.) En voici quelques exemples :
- Bien qu'il fût né à Gênes (Italie), sa langue maternelle était l'espagnol castillan. Beaucoup de Juifs avaient été forcés de quitter la Castille environ cent ans avant sa naissance et certains étaient allés à Gênes. (Signalons en passant que l'espagnol castillan du XIVème siècle est à la base du " ladino ", le dialecte employé par les Juifs d'origine espagnole.)
- Quand il écrivait, Christophe Colomb portait de curieuses petites marques sur la page, qui ressemblaient à celles que les Juifs religieux continuent aujourd'hui encore de noter en haut de leurs écritures, une abréviation de bessiya'ta dichmaya, " avec l'aide du Ciel " en araméen.
- Il a beaucoup parlé de Sion dans ses écrits.
- Cinq Juifs connus faisaient partie de son équipage, notamment son médecin, son navigateur et son traducteur.
- Christophe Colomb embaucha son traducteur, Louis de Torres, (qui s'était converti la veille au christianisme) parce qu'il parlait douze langues y compris l'hébreu. Or, il ne s'attendait pas à trouver au cours de son voyage des gens parlant l'hébreu, sauf qu'il pensait, croyant se diriger vers l'Extrême-Orient, découvrir au moins l'une des dix tribus perdues et donc avoir besoin d'un hébraïsant.
Il est sûr, en tout cas, que le voyage de Christophe Colomb vers l'Amérique a été spirituellement lié à l'expulsion. Alors que l'une des plus importantes communautés juives de l'Europe médiévale était détruite, Dieu a ouvert toutes grandes les portes de ce qui allait devenir un jour le plus grand refuge dans l'histoire pour des Juifs, l'Amérique. Une fois de plus, Dieu a fourni le remède avant d'envoyer la maladie.
Signalons au passage que le voyage de Christophe Colomb n'a pas été financé, comme on l'a souvent prétendu, par le produit de la vente de ses bijoux par la reine Isabelle. Les principaux commanditaires ont été deux fonctionnaires de la Cour, l'un et l'autre des Juifs conversos : Louis de Santangel, chancelier de la Maison royale, et Gabriel Sanchez, trésorier d'Aragon.
Les principaux commanditaires de Christophe Colomb ont été deux fonctionnaires de la Cour, l'un et l'autre des Juifs conversos.
La première lettre que Christophe Colomb envoya du Nouveau Monde n'était pas destinée à Ferdinand et Isabelle, mais à Santangel et Sanchez pour les remercier de leur soutien et leur rendre compte de ses découvertes.
Le voyage de Christophe Colomb a constitué le point de départ d'une nouvelle ère, celle où de nombreux explorateurs ont ouvert la route vers le Nouveau Monde. Si aucun d'eux n'est réputé avoir été juif, leurs découvertes ont été rendues possibles, dans une large mesure, par des inventions juives ou par des améliorations apportées par des Juifs à des inventions existantes.
Par exemple, les outils essentiels employés par les navigateurs - le quadrant et l'astrolabe - étaient de fabrication juive. Le modèle de quadrant alors en usage était d'ailleurs appelé le " bâton de Jacob " (baculus Jacobi), et il avait été inventé par Rabbi Lévi ben Guerchon, également connu sous le nom de Gersonide.
Le célèbre atlas que Christophe Colomb et les autres explorateurs ont utilisé était connu sous le nom de : " Atlas catalan ". Il avait été créé par la famille Crescas, des Juifs de Majorque, en Espagne. Non seulement cet " Atlas catalan " était considéré à cette époque comme la collection de cartes la plus vaste et la plus significative, mais il n'avait aucun concurrent digne de ce nom. Les Juifs détenaient alors un quasi-monopole comme cartographes, recueillant leurs informations auprès de négociants juifs de partout dans le monde connu.
Une bénédiction
Pendant que Christophe Colomb était en train de découvrir Amérique, qu'advenait-il aux Juifs qui venaient d'être chassés d'Espagne ?
La plupart se sont dirigés vers le Portugal, mais leur séjour dans ce pays fut éphémère. Cinq ans plus tard, le Portugal leur offrit le même choix qu'en Espagne : " Se convertir, partir ou mourir. "
Des milliers partirent en Turquie, qui avait toujours été très accueillante envers les Juifs. En leur ouvrant les portes, le Sultan de l'Empire Ottoman turc, Bajazet II, déclara : " On m'assure que Ferdinand d'Espagne est un homme sage, mais c'est un imbécile. Car il s'est pris son trésor et me l'a tout envoyé ! "
Quelles conséquences le départ des Juifs a-t-il entraînées pour ces pays ? L'Espagne, après quelques bonnes années, commença de péricliter. La Turquie, en revanche, prospéra. L'Empire Ottoman devint l'une des plus grandes puissances dans le monde. Les deux sultans suivants, Sélim Ier et Soliman Ier, étendirent leurs possessions jusqu'à Vienne, en Autriche.
(Signalons au passage que c'est le même Soliman - mieux connu sous le nom de " Soliman le Magnifique " - qui a reconstruit les murailles de Jérusalem, ces mêmes murailles qui existent toujours aujourd'hui et qui définissent les limites de la Vieille Ville.)
Rappelons-nous la leçon enseignée au chapitre 4, quand Dieu a donné une bénédiction spéciale à Abraham et à ses descendants :
Et Je bénirai qui te bénira, et qui te maudira Je le maudirai. Et seront bénies par toi toutes les familles de la terre (Genèse 12, 3)
Dieu a annoncé à Abraham que lui-même et ses descendants, les Juifs, seront placés sous Sa protection. Les nations et les peuples qui se montreront bienveillants envers les Juifs seront bénis. Ceux qui se montreront intolérants perdront du terrain.
C'est là un des grands modèles de l'histoire que nous avons vus et que nous continuerons de voir dans nos prochains chapitres. On peut dresser la courbe du développement et de la décadence de presque tous les pays du Moyen-Orient et du monde occidental selon la manière dont ils ont traité les Juifs.
lamed
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2 commentaires:
Don Quichotte. Prophète d’Israël
Par Dominique Aubier
La relation entre l’Espagne et le peuple juif, entre l’hébraïsme et l’hispanité est sans conteste d’une grande complexité, comme une attraction-répulsion avec, en point d’orgue, la tragédie infinie que fut l’Inquisition et l’expulsion des Juifs. A travers le marranisme, la judéité fait désormais partie intégrante du corpus national espagnol. Au point que le prix Nobel de littérature, José Camillo Cela n’hésitait pas à affirmer : « Aujourd’hui, après l’Etat d’Israël, l’Espagne est probablement le pays du monde où les Juifs sont les plus nombreux. Seulement, ils ne sont pas de religion juive. Pourquoi ? Parce que lorsqu’Isabelle le Catholique a expulsé les Juifs, seule une minorité a émigré. La majorité s’est convertie. Elle est ici, parfaitement intégrée »(1). C’est à la recherche des traces de cette judéité perdue que sont lancé, souvent avec bonheur, des chercheurs passionnés. Ainsi, Sarah Leibovici, dans une magnifique et pertinente étude, nous montra, nous démontra, études de courriers et analyses iconographiques à l’appui, la judéité incontestable de Christophe Colomb (2).
Dans la reprise qui mérite d’être signalée, de son ouvrage fondamental (3), Dominique Aubier cherche, avec conviction et en présentant des arguments tout à fait recevables, à établir une corrélation entre le roman de Cervantès (4) et l’hébreu. Pour elle, il ne fait aucun doute que l’ouvrage, désormais grand classique de la littérature espagnole et fleuron du patrimoine culturel mondial, est structuré selon un plan précis qui épouse la fameuse représentation kabbalistique des sephirot.
Tout cela peut sembler incroyable, inouï, mais à la lecture des pièces rapportées par la défenderesse de cette thèse au tribunal de la vérité, on reste subjugué. Est-on en présence d’une découverte scientifique sensationnelle ? Tout porte à le croire.
Tout au long des pages, Dominique Aubier multiplie les exemples. Pourquoi, par exemple, la marmite de l’hidalgo, ne contient-elle que du bœuf et du mouton, alors que la viande de porc est la plus consommée en Espagne ? « Que le couvercle d’une telle marmite fût soulevé par quelque familier de l’Inquisition et l’hidalgo eût été passible d’une dénonciation ». Et si, la nuit, discrètement, l’hidalgo se régale d’un salpicon, le mot est suspect, car le porc n’y est pas mentionné et c’est peut-être de la grive ou du merle. Salpicon, d’ailleurs, saupiquet en français, signifie littéralement « piqué de sel ». Or, fait remarquer Aubier, en espagnol, comme en hébreu, le mot « sel » a un double sens. Il désigne aussi l’esprit, la grâce. On imagine l’auteur, si la théorie d’Aubier est juste, réfléchissant au choix de chaque mot, de chaque situation, de chaque scène, pour camoufler le sens caché sous un abord anodin. Quant au plat du samedi « duelos y quebrantos el sabado », les traducteurs imprudents proposent : « œufs au lard » là où la traduction littérale dit : « deuils et brisures », ce que les Juifs mangent, faute du cochon obligatoire, le samedi.
Par delà ces considérations culinaires qui ne sont que mise en bouche, l’auteur en vient à dresser un parallèle surprenant entre don Quichotte et Ezéchiel.
Et ce nom même, Quichotte, qui se termine par le suffixe « Ote », lequel, en hébreu, renvoie à « signe, marque de secret ». N’est-ce pas troublant ? Et pourquoi, l’hidalgo invoque-t-il constamment le « Dieu vivant », une façon très juive de s’exprimer ?
Ce ne sont là que quelques exemples. Il faut aller au livre même, notamment aux chapitres « La haute voltige des petits signaux », « Le livre du secret » et « Les quatre parties du monde », pour découvrir l’infinie variété des coïncidences troublantes que l’auteur met en évidence en nous invitant à une « lecture zoharique de « don Quichotte ».
Au fait, quand on y pense, de Caballero à Cabbale, la distance lexicographique n’est pas si grande !
Un ouvrage remarquable et précieux. On regrettera toutefois son prix, trop élevé.
Jean-Pierre Allali
(*)Éditions M.L.L.La Bouche du Pel. Août 2007. 296 pages. 38€ port compris : dblumensthil@tiscali.fr
(1) Le Figaro du 27 août 1997
(2) Sarah Leibovici. Christophe Colomb Juif. Défense et illustration. Editions Maisonneuve et Larose. 1986
(3) L’édition originale de l’ouvrage, parue chez Robert Laffont, date de 1966.
(4) On ne le sait pas toujours, mais le nom complet de l’auteur est Miguel de Cervantès Saavedra (1547-1616)
pour une histoire de cristophe colomb
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