MONTAIGNE
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"Pour juger des choses grandes et haultes, il faut un'ame de mesme,
autrement nous leur attribuons le vice qui est le nostre."
Essais, I, XIV
Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592)
Montaigne est l’une des plus grandes figures de la littérature française, et l’on ne compte plus les bibliothèques, institutions ou rues lui ayant donné son nom. "Si nous l’honorons et l’aimons plus que tout autre, c’est qu’il s’est adonné comme personne d’autre au plus sublime art de vivre : « rester soi-même »". Ainsi S. Zweig parle-t-il de Montaigne, cherchant comme lui, à se préserver intérieurement du chaos et de la barbarie de l’époque, nazisme pour l’un, guerres de religion pour l’autre.
Si Zweig n’y parvint malheureusement pas et finit par se suicider, Montaigne lui, en fit une philosophie de vie à laquelle il se tint jusqu’à sa mort. Protéger farouchement sa liberté intérieure, sa "citadelle" (selon le mot de Goethe), préserver sa capacité de jugement, rester lucide, ne se laisser "aliéner" par rien ni personne, jouir pleinement de la vie à chaque instant. Tels étaient les principes de vie de Montaigne, tels qu’il les exprima dans ses Essais et tels qu’il se les appliqua tout au long de sa vie, malgré la folie et la brutalité du monde, et même si, il le savait bien, cela n’allait pas de soi.
"Je suis moi-même la matière de mon livre"
En s’analysant sans indulgence ni forfanterie, dans une entreprise sans précédent dans la littérature française (et en précurseur de la littérature d'introspection), Montaigne ne visait surtout pas dans ses Essais à se donner en exemple et encore moins à donner des leçons. Se connaître afin de trouver la sagesse, voilà ce qui lui importait. "Je suis moi-même la matière de mon livre" annonce-t-il, tout en se considérant cependant comme un cas d’espèce, car "chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition" (III,ii).
Lorsqu’à 38 ans, Montaigne commence à rédiger ses célèbres Essais, il vient de décider de se retirer de la vie publique. Il a vendu sa charge de magistrat au Parlement de Bordeaux et s’installe dans sa librairie (bibliothèque), au troisième étage de la fameuse tour de son château, entouré de ses chers livres, loin de toute agitation domestique. C’est ici "dans sa tour que Montaigne devient Montaigne" et qu’il y vivra le plus clair de son temps pendant une dizaine d’années, dans une "oisiveté créatrice" (S. Zweig).
C’est toujours en raison de ce goût inaltérable de la liberté qu’il choisit ses sujets de réflexion sans méthode ni ordre, et comme il dit "tel un cheval échappé". Il "barbouille" "toute cette fricassée" (III,xiii) "en sa "forme naïve" (dans un style très direct), farcie de citations, sur le ton de la conversation. Les sujets se succèdent au gré de ses humeurs, ou de ses lectures.
Mais au travers de la diversité de ces "essais" c'est le grand humaniste qui apparaît, car ce faisant, c'est un idéal de dignité humaine qui s'exprime : idéal de vérité et d'authenticité, rejet de toute forme de violence (même envers les animaux ou les plantes !) et d'intolétance, appel à la tempérance en toute chose et à l''autonomie de la raison.
"Pour moi donc j’aime la vie"
C’est que Montaigne aime tant la vie qu’à l’opposé d’une "conscience malheureuse" (Hegel), il la chérit même avec tous ses maux. "Pour moi donc j’aime la vie et la cultive telle qu’il a plu à Dieu de nous l’octroyer" (III, xiii).
Soyons présents à nous-mêmes, pour savourer au maximum chaque instant heureux. Pour cela, il a un mode d'emploi très simple : "j’ai un dictionnaire à part moi : je passe le temps quand il est mauvais et incommode ; quand il est bon, je ne le veux pas passer, je le retâte (goûte et regoûte), je m’y tiens." Veillons conseille-t-il à ne se laisser "aliéner" par rien et à rester, comme lui, au centre de nous-même afin de déguster la vie
Montaigne "on the road "
A la fin de la décennie qu’il vient de passer dans sa tour, Montaigne a achevé ses deux premiers livres d’Essais. Il a alors, à 48 ans, envie de sortir de sa retraite et de partir sur les routes sans itinéraire précis, "par chemin buissonnier", en compagnie d’une petite troupe choisie. N’hésitant pas à changer de vie, et faisant comme d’habitude passer sa liberté avant tout, il décide, (malgré ses crises de coliques néphrétiques provoquées par la maladie de la pierre qu’il tentera à plusieurs reprises de faire soigner en route), une fois les affaires matérielles du domaine réglées, de quitter sa famille, ses terres, son pays, pour un périple à cheval qui durera plus d’un an et demie !
Rédigé en partie par son secrétaire (sous la dictée de Montaigne), le récit de ce voyage intitulé Journal de voyage en Italie par la Suisse et l’Allemagne, ainsi que l'évocation qu'il en fait par la suite dans le livre IIl, le montre évitant les lieux "touristiques" obligés, fuyant ses compatriotes comme la peste, se mêlant au quotidien des populations locales, curieux d’en découvrir les mœurs, entrant dans des auberges modestes, essayant de parler la langue du pays, improvisant son itinéraire, n’hésitant pas même, lorsque l'envie lui en prend, à revenir en arrière .
Revenu chez lui, après cette longue parenthèse vagabonde, il se remettra à son troisième et dernier livre d’essais.
"Ce n’est pas une âme qu’on dresse, ce n’est pas un corps, c’est un homme" (I, xxvi)
"Deux cent cinquante ans avant Jean-Jacques Rousseau" ce père, "petit-fils d’un marchand de poisson, médite longuement sur l’éducation qu’il donnera à son fils".(S. Zweig). Consultant les plus grands experts humanistes en la matière, il délibère avec eux sur la meilleure manière de faire de son fils un homme exceptionnel aussi bien humainement que socialement, bref la "huitième merveille du monde."
Ce perfectionisme éducatif allait jusqu’à des détails aussi attendrissants qu'extravagants. Ainsi le petit Micheau (comme l'appelait son père) devait-il être réveillé chaque jour par des joueurs de flûte ou d’épinette (instrument de musique en vogue à l'époque) afin que son réveil ne fût pas trop brutal ! Comme le remarque amusé S. Zweig : "Aucun fils des rois Bourbon, aucun rejeton d’empereur Habsbourg n’a jamais été élevé avec autant d’égards que ce petit-fils d’un marchand de poisson gascon et d’un courtier juif"
Ce sont toujours les origines juives de Montaigne que S. Zweig évoque lorsqu'il se moque gentiment de l'entichement de Montaigne pour ses armoiries : "c'est un trait touchant, et caractéristique de sa vanité de parvenu que lui, petit-fils de marchands de poisson et de commerçants juifs, offre à ses hôtes le beau dessin de ses armoiries comme s'il s'agissait d'un cadeau d'adieu particulièrement précieux."
La famille juive de Montaigne
Juif, c’est un fait établi aujourd’hui, Montaigne l’était par sa mère. Antoinette Louppes de Villeneuve n'était, malgré ce nom aux consonances éclatantes, rien d’autre que la descendante d'’”une lignée de commerçants juifs aragonais dont l’ancêtre – d’après les travaux successifs de Théophile Malvezin, Cécil Roth et Donald Frame – se nommait Abraham (ou Meyer) Paçagon, originaire de Calatayud, où il aurait d’abord exercé le métier de chiffonnier” (J.Lacouture. Montaigne à cheval).
Par la suite la famille émigra à Saragosse où, en l'espace de deux générations elle s’était considérablement enrichie et dont les membres avaient atteint le statut de notables.
Saragosse étant cependant l'un des endroits où l'Inquisition sévissait avec le plus de férocité, on comprend que Meyer Paçagon ait "choisi", au cours du XV° siècle, comme beaucoup de juifs de se "convertir" au catholicisme et d'adopter le nom de Lopez, puis tant qu'à faire, de le rallonger de façon à évoquer une lignée aristocratique : Lopez de Villanuova.
Se sentant sans doute menacée dans le climat d'hystérie anti-juive et "anti-conversos" de l'époque (pillages et massacres répétés des "juderias", terribles émeutes de 1467 et 1473 à Tolède et Cordoue contre les conversos, mise en place de tribunaux et auto da fe (bûchers) dans tous les Etats de Castille et d'Aragon), la famille émigra à la fin du XV° siècle à Toulouse où se trouvait déjà une communauté juive avec laquelle ils avaient probablement des relations commerciales.
N'oublions pas que les juifs de Provenz (Sud-Ouest de la France) et de Sépharad (péninsule Ibérique) entretenaient des liens étroits (intellectuels et familiaux) depuis des siècles. N'oublions pas non plus que l'édit d'expulsion des juifs d'Espagne datait de 1492, mais que plusieurs décennies avant la promulgation de cet édit, les "conversos", "nouveaux chrétiens" ou "marranes" (porcs) comme les appelaient les "vieux chrétiens", soupçonnés de "judaïser" en secret, étaient exécrés des "vieux chrétiens" et aussi, voire plus, menacés que les juifs. Nombre d'entre eux finissaient sur les bûchers de l'Inquisition à la suite de délations plus ou moins fiables, souvent dictées par la jalousie et sur la foi de détails souvent insignifiants. Cette jalousie était dûe à leur réussite dans les plus hautes sphères de la société (y compris le clergé) jusque-là interdites aux juifs, puisque du fait de leur conversion ils ne l'étaient plus ! C'est d'ailleurs pour freiner brutalement cet "envahissement" que fut promulgué le 27 janvier 1449 à Tolède, le premier édit racial de l'histoire (suivi de beaucoup d'autres) exigeant la "limpieza de sangre" (pureté de sang)" pour accéder aux offices municipaux, être membre gouvernement, entrer dans un ordre religieux (des "conversos" étaient même devenus évêques) etc. Pour toutes ces charges il fallait prouver que l'on n'était pas "maculado", tâché de sang juif...On peut comprendre que nombre de "conversos" se mirent à émigrer tout au long des XV° et XVI° siècle, puisque juifs ils l'avaient été, juifs ils resteraient.
Arrivés à Toulouse les "Lopez de Villanueva", grands-parents de Montaigne, devinrent donc "Louppes de Villeneuve", prospérant dans le commerce du pastel.
Du côté des Eyquem, famille paternelle de Montaigne, les preuves matérielles manquant, les avis sont partagés sur l'origine du nom. Si certains invoquent son origine hébraïque (il proviendrait par évolution phonétique de Joachim), d'autres, le rapprochant au contraire du nom d'Ayquem ou de Ayqulem rencontré chez des familles gascones, lui donnent une étymologie germanique de Aic, Aig et de Helm "le casque". "Mais si cette forme est la plus probable, il est permis de supposer une origine commune aux deux familles Lopez et Eyquem, des convertis originaires de la péninsule Ibérique, du Portugal dans le cas des Eyquem. Le nom proviendrait alors de l'hébreu haïm, "vie" ou "yakoum", se lèvera" (S. Jama. L'histoire juive de Montaigne).
En fait, bien des éléments attestent de leur origine commune : les deux familles, ayant toutes deux fait fortune dans le commerce, avaient des relations commerciales avant même le mariage de Pierre et Antoinette, et ce mariage fut "arrangé" par les deux oncles de la fiancée, l'un établi à Toulouse et l'autre à Bordeaux. Les deux familles "de Montaigne" et "Louppes de Villeneuve" (autrement dit Eyquem et Lopez) avaient également à l'évidence les mêmes prétentions nobiliaires...
On sait par ailleurs qu'à cette époque les familles de "conversos", entretenaient d'étroits rapports, et en tout cas se "reconnaissaient" entre elles, liées qu'elles étaient par un secret commun. De ce fait, les alliances entre leurs enfants -parfois très jeunes- étaient très fréquentes, allant même jusqu'à la pratique de l'endogamie. Sans doute n'est-ce pas un hasard si Montaigne a confié la publication de ses Essais à l'imprimeur bordelais Simon Millange, marrane portugais et ami de son oncle Antoine Louppes de Villeneuve.
Quoi qu'il en soit, un fait est attesté : les Eyquem tenaient un comptoir depuis des siècles dans le quartier portuaire de la Rousselle, d'où ils expédiaient du poisson salé à l'étranger. Et comme le dit J. Lacouture, Pierre Eyquem de Montaigne, père de Michel, "était encore, aux yeux de beaucoup un "parvenu". Il tenait la terre de Montaigne (dont il avait embelli le château) de son grand-père Ramon et de son père Grimon, négociants en poisson séché, produits colorants (le pastel notamment) et vins de Bordeaux". Et cette odeur de poisson traînait encore autour de Montaigne lui-même, bien que Pierre son père eût le premier de la lignée rompu avec le commerce en choisissant les armes, et occupé les hautes fonctions de maire de Bordeaux et vassal de l'archevêque de Bordeaux. :"Jules-César Scaliger, qui d'Agen, observait sans bienveillance l'ascension de ce voisin heureux, traitera encore l'auteur des Essais de "fils de marchand de harengs". (J. Lacouture).
Il faut également mentionner que dans toutes les villes portuaires où ils s'étaient réfugiés (à Bordeaux comme à Anvers, Amsterdam,Venise ou Livourne), les "conversos" portugais, brillants commerçants étaient appelés à l'époque, avec tout le mépris que cela comportait, indifféremment et dans toutes les langues correspondantes, "gens de la Nation" (portugaise) ou "gens du négoce" ce qui équivalait à dire "juifs". Et ceux-ci réussissaient d'autant plus brillamment que leur dispersion dans tous ces ports avait par le fait, créé un réseau commercial d'une puissance sans égal.
"Parce que c'était lui parce que c'était moi"
Il est difficile de parler de Montaigne sans évoquer son amitié légendaire avec La Boétie, au point que ce couple emblématique sert jusqu'à aujourd'hui, de référence à l'amitié. (On se souvient de la célèbre chanson de Brassens la citant en exemple). Celui qu'il appela son "demi", "son frère", celui avec lequel il partageait une communauté de coeur et d'esprit exceptionnelle, à qui il confiait ses secrets les plus intimes, le laissa quand il mourut, abîmé de chagrin : "Depuis le jour que je le perdis, (...) je ne fais que traîner languissant ; et les plaisirs mêmes qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler, me redoublent le regret de sa perte. Nous étions à moitié de tout (...) il me semble n"être plus qu'à demi". (I, xxviii)
Fait remarquable : c'est un an après la mort de la Boétie que Montaigne qui, par la volonté de ce dernier, avait hérité "de ses livres et de ses papiers", s'étant retiré du monde et ayant aménagé sa célèbre tour, se mit à la rédaction de ses Essais, comme pour poursuivre, (à la manière d'un "transfert"), le dialogue avec son ami. C''est à lui qu'il dédia sa célèbre bibliothèque par ces mots qu'il y fit peindre en latin : " Privé de l'ami le plus doux le plus cher et le plus intime, et tel que notre siècle n'en a vu de meilleur, de plus docte, de plus agréable et plus parfait, Michel de Montaigne, voulant consacrer le souvenir de ce mutuel amour par un témoignage unique de sa reconnaissance, et ne pouvant le faire de manière qui l'exprimât mieux, a voué à cette mémoire ce studieux appareil dont il fait ses délices. "
Si Montaigne ne sait expliquer cet élan qui les a poussés l'un vers l'autre autrement que par "Parce que c'était lui parce que c'était moi" (I,xxviii), il semble bien que ce soit ce goût prononcé pour la liberté d'esprit qui les ait en grande partie rapprochés. Avant même de rencontrer La Boétie, son collègue au parlement de Bordeaux, Montaigne avait été ébloui par son célèbre et audacieux pamphlet "Discours de la servitude volontaire" qui courait sous le manteau, (récupéré à l'époque par les protestants), et dans lequel certains vont jusqu'à voir encore aujourd'hui un texte révolutionnaire, un appel à la résistance passive voire à la désobéissance civile.
Il n'est pas non plus interdit de penser que les deux amis étaient liés par le secret de leurs origines "marranes". A une époque où les juifs étaient honnis, et les "nouveaux chrétiens" supects, les "conversos" prenaient le plus grand soin à cacher leurs origines, parfois même à leurs propres enfants. S'employant au contraire à se montrer parfaits catholiques, les "marranes" avaient même pour habitude d'en rajouter en "signes extérieurs" (croix, objets de culte, pratique religieuse etc.). Dès lors il serait illusoire de penser que Montaigne aussi bien que la Boétie auraient pu se présenter autrement que comme catholiques.
Un seul fait, lourdement chargé, rapporté par Montaigne dans une lettre à son père sur les derniers moments de La Boétie qu'il accompagna jusqu'à son dernier souffle, ne manque pas de nous interpeller : La Boétie mourant fit venir un prêtre, se confessa, puis, le rappelant alors que ce dernier s'en allait, lui déclara vouloir "mourir sous la foi et religion que Moïse planta premièrement en Egypte : que les Pères reçurent depuis en Judée, et qui de main en main par succession de temps a été apportée en France" (Lettres p.1358). Qu'est-ce que cette "religion que Moïse planta en Egypte", sous laquelle il demande de quitter ce monde, sinon la religion juive ? La Boétie, n'a-t-il pas eu, au moment de mourir un élan irrépressible vers sa religion d'origine même si, orphelin, il avait été élevé par un oncle dans un milieu lié à la noblesse de robe et au clergé ?
On peut même se poser la question concernant la mort de Montaigne, rapportée elle, par l'historien et ami de Montaigne Etienne Pasquier. "Se voyant mourir "il pria par un petit bulletin (il ne pouvait plus parler) sa femme de semondre (convoquer) quelques gentilhommes voisins, afin de prendre congé d'eux". Et d'ajouter qu'après avoir fait entrer le prêtre dans sa chambre "il s'élance au moins mal qu'il peut, comme à corps perdu, sur son lit les mains jointes : et en ce dernier acte rendit son esprit à Dieu (cité par J.Lacouture).
Là où Pasquier et beaucoup d'autres voient une mort très chrétienne, les juifs pourraient eux, y reconnaître le rituel juif du "mynian" ou convocation des 10 hommes nécessaires pour dire la prière des morts dans la chambre du mort, car pourquoi convoquer les voisins au moment on ne peut plus intime où l'on est sur le point de mourir ?
Curieusement, s'agissant du dogme de la religion chrétienne, Montaigne n'en dit du reste rien dans ses Essais et c'est plutôt une sorte de déïste qui y apparaît. Cette distance par rapport à la religion chrétienne dans la famille, semble confirmée par le fait que son frère et sa soeur devinrent protestants, conversion à laquelle leur mère, penchant pour le calvinisme, semble avoir été favorable.
On peut aussi penser, à propos de la mort des deux amis, qu'en mêlant pratiques chrétiennes et juives, elles exprimaient ce synchrétisme religieux propre aux "marranes" écartelés entre deux religions. De même peut-on penser que c'est leur personnalité de "marrane" clivée en intérieur / extérieur, qui leur avait donné cette distanciation par rapport au monde, et les avait de ce fait, unis, dans cette exceptionnelle communauté de pensée.
Hasard ou décision réfléchie, la prestigieuse avenue Montaigne à Paris se trouve tout près de la rue La Boétie dans le 8° arrondissement de Paris... racines juives
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3 commentaires:
Alors origine Marane ou non !
le debat reste ouvert....
Peinture de Montaigne par Dumonstier
Michel de Montaigne
ne en 1533 a Bordeaux mort en 1592
au Chateau de Montaigne.
Penseur et homme politique.
Auteur des Essais
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