RABBI YOHANANE BEN ZAKAI
SECRET
ROME
FREUD
hessedvedavid
Rabbi Yohanane Ben Zakaï reçut l'enseignement de Hillel et de Chammaï. Sa science et sa sagesse, il les attribuait à Hillel son maître. Son attachement à celui qui fut sa source de Thora l'incita un jour à s'écrier: "Si tous les cieux étaient parchemins, si tous les arbres étaient plumes et toutes les mers encre, je n'aurais pas encore de quoi consigner par écrit la sagesse que j'ai puisé auprès de mon maître". Rabbi Yohanane ne parlait jamais de choses profanes; ne sommeillait jamais au Beth Hamidrash, restait y toujours parmi les derniers.
Rabbi Yohanane a vécu et œuvré à une époque difficile, dans les années qui ont précédé et suivi la destruction du Temple. La situation de Jérusalem encerclée allait s'aggravant; la "haine gratuite" qui sévissait dans la ville la menait peu à peu à l'effondrement. Les assiégeants romains resserraient leur étreinte. Malgré tout, la population aurait pu prolonger longtemps la résistance, n'eut été la guerre civile, qui la réduisit à néant. La ville Sainte était pourvue d'énormes réserves de vivres et de tout ce qui lui était nécessaire pour soutenir le siège.
Mais il se trouva des hommes aveuglés par la haine et la jalousie pour mettre pour mettre le feu à ces greniers vitaux. L'ennemi faisait régner la terreur à l'extérieur et la famine à l'intérieur des murs. Mais dans le cœur du peuple régnait encore un fol espoir d'échapper au désastre. On refusait de croire que le Temple allait tomber, on espérait encore au miracle, et régnait une volonté de lutter jusqu'à la mort pour la ville et son sanctuaire .
Seuls quelques hommes ne se laissaient pas leurrer et observaient l'avenir avec prévoyance. R Yohanane était déjà centenaire et pressentait le cœur meurtri, que le sort de la ville était scellé. Une collectivité désunie face à une catastrophe qui la guette ne pourrait en réchapper.
Il y avait des signes annonciateurs:
Quarante années avant la destruction du Temple, le tirage au sort (du yom kippour) ne désignait plus le bélier de droite consacré à D' ; le ruban attaché à la porte du Temple qui blanchissait (en signe de pardon de D') quand le Cohen Gadol sortait du Saint des Saints le jour de Kippour, restait rouge. Le NER HAMAARAVI (lumière centrale de la Menorah du Temple) qui restait allumée miraculeusement en permanence, ne brûlait plus; Les portes du HEKHAL s'ouvraient d'elles mêmes (RACHI dit pour l'ennemi); c'est à dire que l'ennemi pouvait entrer.
Rabbi Yohanane leur dit: HEKHAL, HEKHAL pourquoi te faire peur à toi même? Je sais que tu finiras par être détruit!
Il demande aux combattants patriotes les "zélotes" de bien considérer l'imminence du désastre: mes fils pourquoi détruisez vous cette ville? Et pourquoi voulez vous que le Temple soit incendié? Il envoie cherché Bar Sakra, l'un des chefs du soulèvement et lui dit: Jusqu'à quand allez vous laisser la population mourir de faim?
Que puis je faire? Dit l'autre. . . .Si je dis quelque chose aux chefs de la rebellion, ils vont me massacrer.
Face à la folie collective, Rabbi Yohanane veut tenter de sauver la Thora d'Israel et ses pilliers.
Pour s'évader de Jerusalem il ne trouva pas d'autres moyens que de se faire passer pour mort. C'est ainsi qu'on le fit sortir de Jerusalem dans un cercueil, comme pour aller l'enterrer. Il alla directement se présenter au général romain vespasien et le salua comme futur empereur de rome. Le général lui promit la mort si cela n'était pas réalisé, mais quelques jours après vespasien fut nommé empereur et doit abandonné le siège de Jerusalem qu'il laisse entre les mains de son fils. Avant de quitter, il demande à Rabbi Yohanane "que puis je faire pour toi? " La rencontre dura quelques minutes. Rabbi Yohanane demande: "Yavné et ses Sages". Cela ne représente rien pour vespasien; il accepte.
Et là les champions du Pilpoul se sont posé la question: Pourquoi n'a t -il pas demandé Jerusalem? Vu la haine gratuite qui y régnait pourquoi sauver?
C'est à Yavné que Rabbi Yohanane va restructurer le Beth- Hamidrash.
Rabbi Yohanane restait assis, tourné vers la muraille de Jerusalem, il espérait, il attendait un miracle. Mais le miracle ne vint pas. Lorsqu'il sut que le Temple était détruit, que le Sanctuaire brûlait, il se leva, déchira ses habits, enleva ses vêtements, enleva ses tephilin. Puis il se rassit et se mit à pleurer à cause de la ruine du Temple. Au milieu de son deuil le plus profond, il a une consolation: Ses disciples sont avec lui.
Un jour Ben Zakaï parcourait les ruines de Jerusalem, suivi de R. Yochoua. Au spectacle des ruines du Temple, ce dernier s'écria: Malheur à nous, à cause de ce sanctuaire qui est détruit et de cet endroit qui servait à l'expiation de nos péchés! Le maître lui répondit: Ne t'affliges pas trop mon fils. Car nous possédons un autre moyen d'expiation - lequel? C'est la charité et la bienfaisance.
Le monde est construit sur trois piliers: La Thora, la Avoda (service au Temple) et sur la Bienfaisance. En voyant s'effondrer le pilier de la Avoda il fallait renforcer les deux autres.
R Yohanane vécu jusqu'à 120 ans. Il disait: " Il y a devant moi deux chemins, celui de l'Eden et celui du Gehenom. Je ne sais vers lequel des deux on m'y poussera".
Ses élèves lui demandèrent: Maître bénis nous. Il leur dit: Puisse la crainte de D' être pour vous aussi grande que celle des hommes. Est-ce là tout? Oui; sachez que lorsqu'un homme commet un péché, il souhaite que les hommes l'ignorent.
Dans les derniers instants de sa vie, il vit apparaître la silhouette du Roi HIZKIA, roi de Juda, qui lui était spirituellement proche. IL le vit si clairement, qu'il ordonna qu'on avançât un siège . . .Ce furent ses derniers mots: Donnez un siège pour le roi Hizkia, roi de Juda, car le voici il arrive. . . .
Vingt siècles se sont passés, mais Rabbi Yohanane vit toujours dans la mémoire du peuple juif. Ce qui le caractérisait c'était sa bonhomie et sa conscience d'être proche de chaque juif qui étudiait la Thora. C'était un homme d'une grande simplicité et d'une approche facile.
On disait de Rabbi Yohanane: Jamais personne n'a réussi à le saluer en premier, pas même un païen qui le croisait dans la rue.
Rabbi Yohanane avait reçu l'enseignement de Hillel et de Chamaï. Il disait: Si tu as appris beaucoup de Thora, ne t'en fait pas un titre de gloire, car c'est la vocation en vue de laquelle tu as été créé.
On disait qu'il restait assis toute la journée (de fête) à l'ombre du Sanctuaire à expliquer la Thora.
R. Y. BEN HANANYA disait: J'ai appris de R.Yohanane qui le tenait de son maître et celui ci du sien un enseignement du Sinaï; le prophète ELIE ne viendra qu'à seule fin d'écarter ceux qui se sont élevés par la force et de relever ceux qui ont été écarté par la force.B. ZAKAI
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1 commentaire:
Talmud de Babylone traité Avoda Zara page 17 a
Aba Sikra, le chef contestataire de Jérusalem, était le fils de la soeur de Rabban Yohanaï ben
Zakaï. Ce dernier lui envoya un message : "Viens me voir en secret". Il vint. Il (Rabban Yohanaï)
lui dit : « Jusqu’à quand allez-vous faire mourir de faim ces gens ? » Il répondit :
"Que puis-je faire ? Si je proteste ils me tueront. "
- Trouve un moyen pour que je sorte d’ici. Peut-être il y a un moyen de la sauver.
Son neveu lui conseilla cette ruse :
« Feins d’être malade et que tous viennent s’informer de la santé. Puis place sur toi quelque chose
de nauséabond afin que les rabbis annoncent ta mort. Alors tes disciples viendront prendre ton
corps, mais ne laisse personne d’autre entrer pour le faire, car il est connu qu’un vivant est plus
léger qu’un mort. »
Ainsi fut fait. Rabbi Eliézer entra et prit (le cercueil) d’un côté et Rabbi Josué de l’autre. Lorsqu’ils
arrivèrent aux portes de la ville, les gardes voulurent transpercer le corps, mais [Abba Sikra] leur
dit : « les Romains vont penser que nous avons transpercé notre maître. Ils voulurent alors lui
donner un coup. Il leur dit : « Les Romains vont penser que nous avons maltraité notre maître ».
Les portes furent alors ouvertes. Il (Rabban Yohanan) sortit. Lorsqu’il arriva là-bas (chez le chef de
l’armée romaine), Rabban Yohanan ben Zakaï lui dit : « Paix sur toi ô Roi, paix sur toi ô Roi. »
-Tu es doublement passible de mort. D’abord parce que tu m’appelles roi et je ne le suis pas, et
ensuite, si je l’étais pourquoi n’es-tu pas venu me voir plus tôt ?
- Tu dis ne pas être roi et moi je dis que tu l’es. Si tu n’étais pas roi, Jérusalem n’aurait pas été
livré entre tes mains, comme il est écrit (Isaïe X, 34) : « Le Liban tombe sous le puissant ». Or le mot
"puissant" ne peut s’appliquer qu’à un roi, car il est écrit (Jérémie XXX, 21) : "Son puissant sortira de
son sein". Quant au Liban il désigne Temple, comme il est dit (Deut III, 25) : "Cette bonne montagne
et ce Liban". Tu dis ensuite : "Si je suis roi pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt ? " C’est à cause des
rebelles parmi nous qui m’ont empêché.
- Si l’on voit un serpent enroulé autour d’un pot de miel, n’est-il pas normal de briser le pot pour
tuer le serpent ?
Rabban Yohanan resta silencieux. Rabbi Joseph, d’autres disent Rabbi Aquiba, cite à ce sujet
(Isaïe XLIV, 25) : "Je fais reculer les sages, je tourne la science en dérision". En effet, Rabban
Yohanan aurait dû répondre : il faut saisir le serpent avec une tenaille et le tuer sans briser le pot.
Ace moment arriva une missive de Rome qui disait : "Lève-toi ! César est mort les nobles de Rome
t’ont choisi pour être à leur tête. "
Il voulut mettre ses bottes, il en enfila une, mais ne pouvait enfiler l’autre. Lorsqu’il voulut retirer la
première, il ne réussit pas.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-il
- Ne t’inquiète pas, répondit Rabban Yohanan. Car tu as reçu une bonne nouvelle et il est dit
(Proverbes XV, 30) : "Une bonne nouvelle rend les os forts".
Comment faire ?
Qu’un homme que tu n’apprécies pas passe devant toi, car (Proverbes XVII, 22) : "Un esprit abattu
dessèche les eaux".
Il suivit le conseil et réussit à enfiler la botte.
- Tu as tant de sagesse et tu as tardé à me voir ?
- Ne t’ai-je pas répondu
- Et moi je t’ai dit quoi faire aussi. A présent je pars et j’enverrai quelqu’un d’autre ici, demandemoi
une faveur et je te l’accorderai
- Donne Yabné et ses sages ! "
Traduction : Philippe Haddad
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