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ISAAC BABEL



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ODESSA



Né à Odessa en 1894 dans une famille juive, Babel se rallie à la Révolution en 1916, à Petrograd. Il rencontre Gorki qui encourage ses débuts littéraires. En 1920, il entre dans l'Armée rouge et raconte ses expériences de combattant dans un recueil de nouvelles, intitulé Cavalerie rouge (1926). Il se retire de la vie littéraire en 1930, victime d'une dénonciation, est arrêté en mai 1939, et on suppose qu'il a été fusillé en 1940. Le Collège militaire de la Cour suprême le réhabilite en 1954. En 1957 paraissent en U.R.S.S. ses oeuvres préfacées par Ilya Ehrenbourg.

Isaac Babel fut de ces esprits assez libres, sous Staline, pour penser par eux-mêmes. Longtemps gâté par le régime issu de 1917, l'auteur des très populaires « Contes d'Odessa » ne put jamais devenir un bon « ingénieur des âmes » - le triste statut que Staline réservait aux écrivains. Qu'il raconte l'Odessa de son enfance ou la guerre que les Cosaques ralliés à l'Armée rouge firent en 1919 aux Polonais, il n'use pas des canons du réalisme socialiste mais des filtres sanglants et dorés de sa perception. Bandits juifs appliquant perversement les directives du Parti, Cosaques continuant leurs pogroms sous le drapeau rouge, ses récits trahissent une fascination amorale pour ces bandes à cheval qui écumèrent la Russie durant la guerre civile : le lecteur a l'impression de débouler au galop dans un shtetel en flammes
Malraux, qui l'admirait, l'avait invité au congrès qu'il organisa en 1935 à Paris - un an après avoir répondu à l'invitation des écrivains soviétiques. Enfin publié, le journal que le Français tint durant ce voyage témoigne du climat encore relativement ouvert des échanges littéraires en Russie - Pirandello y est à l'affiche -, ainsi que de sa cécité politique. Les Soviétiques voulant adapter « La condition humaine » à l'écran, Malraux rencontre le meilleur du cinéma et de la littérature locaux ; il discute montage avec Eisenstein et projette une revue avec Babel, lequel l'appelle affectueusement « Andreïch-ka ». Erreur fatale : dès son arrestation, Babel sera accusé d'avoir implanté en URSS un réseau d'espionnage en faveur de la France, dont la tête de pont aurait été... Malraux.
Son ouvrage majeur est un recueil de nouvelles, "la cavalerie rouge", qui conte les combats entre les rouges et les blancs.
"Mes premiers honoraires" est composé de nouvelles inédites qui s'inscrivent dans cette lignée mais qui évoquent aussi la collectivisation, ou encore la perception des événements par des personnes non politisées.
La lecture de Babel se révèle fluide, facile, elle nous fait partager le quotidien de gens simples pris dans les événements de l'Histoire. Babel ne tombe pas dans la propagande, ce qui a sans doute été fatal pour l'homme et ce qui permet à son oeuvre d'être lue aujourd'hui, et sans doute demain...

Selon Maurice Friedberg, il essaya toute sa vie de "concilier en lui le Juif mi-sentimental mi-cynique, émancipé depuis peu des commandements du judaïsme orthodoxe, et le communiste orthodoxe et rigoriste, qu'il était devenu".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Au milieu des années 20, on a soudain pu croire que la Révolution russe avait trouvé son Grand Ecrivain : deux livres de nouvelles, Cavalerie rouge et les Contes d’Odessa connurent un immense succès et leur auteur devint célèbre presque du jour au lendemain. Protégé de Gorki, le jeune Isaac Babel était la coqueluche de Moscou, un des auteurs préférés de Staline – ce qui allait se révéler très dangereux. Traduit en anglais, en allemand, en français, il va avoir l’autorisation – très rare à l’époque –de se rendre à l’étranger.
II séjourne longuement à Paris à trois reprises et, en 1935, devient la star du Congrès des Ecrivains anti fascistes organisé par Malraux.
Mais peu à peu, il n’écrit plus. Il se tourne vers des scénarios – qui ne seront pas réalisés – des pièces – qui ne seront pas jouées.
Les excès de la révolution lui font horreur et la censure, impitoyable,
le freine dans tous les domaines.
En 1939, il est arrêté chez lui, près de Moscou, emprisonné à la terrible Loubianka et après un simulacre de procès, fusillé en 1940. Staline fera courir le bruit qu’il vit encore, quelque part au goulag, et ce n’est qu’après la mort du tyran que la vérité sera connue. Les livres d’Isaac Babel, son Journal et sa Correspondance ne seront publiés ou republiés que dans les années 60.
C’était un très grand écrivain, au style haletant, coloré, haché d’un Hemingway – qui l’admirait beaucoup. Sa « rencontre » avec Jerome Charyn qui aime sa « sténo sauvage » nous vaut un livre très émouvant, un portrait tout en nuances d’un homme peu à peu dévoré par un système auquel il avait d’abord cru, d’un écrivain qui n’a pas eu le temps, ni le droit, de donner toute sa mesure.




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