HAYIM BEN ATTAR
HESSEDVEDAVID
INSTITUTION ORHACHAIM
ETUDE
HISTOIRE
Ribbi 'Hayim ben Moché Ibn Attar (1696-1743) est né à Salé au Maroc d'une famille de commerçants (so'harim) aisés qui étaient tous en même temps des grands talmidé 'hakhamim (élèves des sages, titre donné à des connaisseurs de la Torah de niveau élevé) qui soutenaient de leurs ressources les étudiants et enseignants de la Torah et les actions pour diffuser la Torah (léafits éte ha Torah, léarbits éte ha Torah).
Son père était Ribbi Moché, un très grand en Torah, fils de Ribbi Hayim, roch-yéchiva à Salé (directeur de la yeshiva). Un des élèves de Ribbi 'Hayim fut Ribbi Chémouel d'Avila, né à Meknes, de famille de type identique, qui épousa sa soeur et écrivit le livre Kétér Torah et Ozén Chémouel. Ribbi 'Hayim et Ribbi Chémouel étudière dans la yeshiva du grand-père.
Il épousa sa petite cousine Padonia, petite-fille de Ribbi Moché, un frère de son grand père.C'était également une famille du même style et, en particulier, elle contribuait à l'impression des livres des rabbins et assurait le salaire de rabbins pour qu'ils puissent enseigner. Ribbi 'Hayim profita lui-même de ces conditions.
Tout cela pour changer l'image fausse de communauté pauvre sur tous les plans que l'on projette sur les Juifs marocains à partir de préjugés négatifs qui ne qualifient que leurs auteurs.
On le voit, la conception de ces étudiants en Torah était d'organiser leur vie afin de pouvoir enseigner la Torah autour d'eux et non d'en profiter pour eux-mêmes, d'où les livres qu'ils écrivaient également, et le ton pédagogique qu'ils y mettaient et qui a fait le succès de ces ouvrages.
Ribbi 'Hayim écrivit en particulier son livre le plus célèbre: Or ha'hayim, commentaire de la Torah
qui lui vaut le titre très rare de Qadoche, saint. Dans ce livre transparait la qualité de 'hassid qu'il tenait de son grand-père. Cela se dit de quelqu'un comme (selon son témoignage dans l'introduction de 'Héfets Hachém, le désir de Hachem) le grand-père qui aimait tellement la Torah au point de ne guère dormir plus d'une demi-nuit afin de l'étudier, de faire dans les larmes le tiqqoune 'hatsone, la prière de minuit sur la destruction du Temple.
Alors que chez les Achkénazes on ne donne pas généralement au petit-fils le nom du grand-père de son vivant, on le fait chez les Sépharades comme un hommage. Le grand-père était alors nommé Ribbi 'Hayim ha zaqén, l'ancien.
Ce livre est basé sur l'enseignement qu'il donnait chaque jour aux Juifs qui n'étudiaient pas yeshiva et aux pauvres. Et il organisait des équipes en ce sens, spécialement de rabbins compétents qui le feraient avec le respect nécessaire. Comme les rabbins d'Afrique du Nord, il ne se contentait pas d'être un étudiant ou même un enseignant mais il assurait les tâches de mohél et de cho'héte et distribuait chaque semaine aux étudiants et aux pauvres la viande nécessaire pour la semaine et le Chabbate.
Comme cela se produisait épisodiquement dans toutes les communautés juives vivaant en terre d'Islam, les bons jours furent brefs et des impots impossibles à assumer tombèrent sur la communauté avec emprisonnement des chefs (le Chla vécut cela aussi à Jérusalem). Son beau-père fut de ceux-là, en souffrit et décéda en 1725. La persécution financière tomba alors sur Ribbi 'Hayim. Son père tenta de l'aider mais en vain. Il décrit ce supplice qui veut enlever la nourriture, le vêtement, l'argent et même ce que l'on n'a pas, jusqu'à la mort, et il décrit cet acharnement comme une gouloute (dispersion) parmi les Isamaélites pire que celle d'Egypte.Voici ce texte dans son commentaire de Vayiqra 6,2:
Il dut fuir Salé, fut recueilli par les grands rabbins Moché et Yéhouda de la famille Berdugo mais fut encore poursuivi et alla à Fez où il reçu la nomination de juge rabbinique (dayane) et de roch yeschiva pas le Rav Chémouel Elbaz. (Pour toutes ces dernières précisions, je me base sur un article du Rav Moché Amar dans le fascicule Vé hayou êinékha raote éte morékha, guédolé rabbané maroco vé algéria, du ministère des cultes, 1981). Il développa grandement le nombre des élèves et la renommée de cette yeshiva.
En 1738, une grande famine sévit sur toutes les populations du Maroc, et la communauté de Fez se dispersa.Il approfondit encore le sens des douleurs du peuple d'Israël dans la galoute. Il alla à Tétouan. Il chercha et découvrit un sens à cela: que nous n'avons pas d'autre terre que la terre d'Israël. Et il savait pourtant combien le voyage et l'arrivée là-bas seraient un vrai péril et non pas un transport facile comme aujourd'hui. Cela incita ou facilita le départ de Ribbi Hayim vers la terre d'Israël. Quelle erreur font ceux qui parlent de la première alyah sioniste à la fin du 19e siècle.Quel exemple pour ceux qui, aujourd'hui encore dans de nombreux pays de la dispersion ont souffert, souffrent, doivent quitter et ne cherchent pas le sens qui nous est ainsi proposé par le Ciel.Ou ceux qui prennent les difficultés en Israël comme des obstacles réels.
Il faut lire ses termes précis qu'il ne place pas n'importe où mais dans son Introduction à son fameux Or ha'hayim: "et Hachem a éclairé les yeux de ma réflexion, qu'il n'y avait rien d'autre à faire que de se lever et de monter vers le lieu auquel j'avais pensé, le lieu de la Chékhina". Ne trouvez-vous pas là la seule conception de la terre d'Israël dont je parle sans cesse comme étant ce qu'en dit la Torah? Il continue: "vers la ville du Très-Haut, la ville chérie du D.ieu du monde et des gouvernements du mon d'En-haut et d'en-bas... J'ai affronté des dangers considérables, je suis passé par le désert... et Hachém m'a fait monté ainsi vers la terre que je désirais... Et j'ai trouvé des gens de grande valeur, ceux que Hachém désire, des gens qui ont choisi la vie. Cela, c'est aimer, c'est respecter, c'est aider, c'est réaliser, chers fils de Sion... que vos années se prolongent, des années de vie et de paix pour toujours"... C'est exactement ce que nous essayons de vivre, vous voyez que c'est la Torah, et c'est cette Torah là que vous trouvez sur Modia comme le dit le nom: "faire savoir le dessin de D.ieu dans la Torah". Cela n'a aucun contact avec les politiques et idéologies de droite ou gauche ou autres. Pour certifier cela, réalisez bien que Ribbi 'Hayim ben Attar est l'un des rares (7-8 peut-être qui ont reçu de la part de toutes les communautés le titre de "saint, Qaddoche". Ce n'est donc pas un texte particulier que j'aurais déniché pour les besoins de la cause. C'est l'un des grands. Et, vous comprenez ce que sont ces maîtres qui donnent ce ton chaleureux que vous aimez souvent sur Modia: c'est la Torah de vie.
Egalement chez Rachi, j'ai trouvé 95 fois un commentaire sur l'expression "érets Israël", la terre d'Israël dans son commentaire sur le Tanakh, cela vous montre cette passion chez ces connaisseurs,... et chez Celui qui nous donne la Torah.
Voici le texte:
Voici ce qu'il disait dans le terre précédent sous les persécutions: "la terre d'Israël est pureté en comparaison de celle des autres peuples..." (Vayiqra 6,2).
Et voyez combien il est soucieux de connaître ce que nous enseigne sur la terre d'Israël:
- "la terre d'Israël purifie l'individu (Baba Quama 158b) et d'elle est l'arbre de la nourriture car elle nourrit l'être" (Vayiqra 19,23).
- "le désir de Hachém y est" (Vayiqra 26,6).
- "elle est un cadeau " (Bémidbar 7,42).
- comment est divisée la terre d'Israël et occupée validement (Bémidbar 26,54-56 et 36,3), sujet d'actualité...
- "Hachem a juré d'e la donner à Israël pour y habiter, donc son système de justice et de gouvernement doit être selon la sainteté" (voir le texte précisément pour toutes ces phrases) (Dévarim 3,13).
- "Comme le dit le Rambam, on n'a pas à se préoccuper si les autres nations font de l'idolatrie mais il ne peut en être question sur la terre d'Israël car elle est la terre de sainteté" (Dévarim 12,3).
- "c'est la terre par laquelle on parvient à réaliser les mitsvotes, la Torah, et les actions bonnes (Dévarim 26,5).
- "comme il est expliqué dans le Zohar I 108b, les autres terres peuvent être gouvernées par des princes, mais la terre d'Israël est celle de D.ieu Lui-même, donc elle n'a pas à être administrée selon les règles d'un prince ou d'un juge gouverneur ainsi que le dit le psaume 17,2". (Dévarim 26,17).
Et voici, lui qui a connu les douleurs ici et là, ce qu'il dit d'expérience et en découvrant ce que dit toute la Torah (et non pas sa conception idéologique propre):
"vé haya ki tavo él haarets: et ce sera quand tu viendra vers la terre (d'Israël). Il est dit véhaya qui est un terme utilisé pour la joie comme on le voit dans la Middrache Baéréchite Rabba 42, pour dire qu'il n'y a pas à se réjouir vraiment (pour le Juif) si ce n'est quand on séjourne sur la terre (d'Israël), comme il est dit dans le psaume 51: alors notre bouche sera pleine de rire, ainsi que le dit le Traité Bérakhote 31a". Beaucoup à écouter, méditer et vivre dans cette phrase. Car c'est la Torah. Et c'est réaliste, malgré les yissourim, les souffrances.
Il partit de là en 1739 pour la terre d'Israël, passant par Alger puis l'Italie et préchant la téchouva sur son parcours et suscitant de nombreux retours au judaïsme fervent et pratiquant. A Alger, il reçut de Ribbi Yits'haq Chouraqui, de Ribbi Avraham Yapel et de Ribbi Yéhouda Ayache les approbations sur Or ha Hayim et sur Péri toar. A Livourne, il laisse entendre dans on introduction citée qu'en Italie on ne se comporte pas envers les Juifs comme au Maroc et qu'il est donc préférable d'être dans une galoute (dispersion) des descendants d'Esav, Esaü (les chrétiens et l'Occident) que sous le régime des descendants d'Ismael, les musulmans et Arabes. Mais l'avenir n'a pas confirmé cette impression qui n'était pas de la Torah car cette civilisation a produit Auchwitz.
Livourne était le grand centre d'impression et les livres d'Afrique du Nord y étaient imprimés, ses deux ouvrages le furent et pris en charge financièrement par des Juifs marocains installés là-bas et des grands rabbins d'autres villes d'Italie et même d'Amsterdam, autre grand centre de l'imprimerie ajoutèrent des amlatsotes, des approbations. C'est important d'avoir une vue très vivante de cette époque où la communication était aussi forte que maintenant.
Il surveilla l'impression de ses livres et prépara sérieusement son alyah (il le faut) en recueillant des dons pour établir sa yeshiva sur la terre d'Israël. Cela dura deux et demi. Il faut être sérieux, nous apprenons cela de lui pour la alyah, voyez tout le parcours de préparation, et cela chez un grand Sage. Il a un peu plus que quarante ans, donc actif et va construire comme projet, non pas pour simplement goûter la terre d'Israël ou y vivre de rentes, mais essayer de construire. Et réalisons bien qu'à cette époque, il n'y avait pas les équipements médicaux, sociaux, les assurances, retraites, etc. et que la vie était déjà très avancée à cet âge. Il fallait donc un courage considérable. Et un esprit d'entreprise. Et il n'avait plus derrière lui de famille riche pouvant le soutenir. Et, une fois sur place, les donateurs d'Italie seraient inaccessibles.
Il organise même, ce que je pense encore aujourd'hui comme étant la meilleure formule, une alyah de groupe en réunissant autour de lui des étudiants et familles qui feront partie de sa yeshiva et de son yeshouv (implantation). (Je le pense car il y a alors une solidarité, une économie par les dons et les compétences diverses qui se cumulent).
A la fin de l'automne 1742, il quitte Livourne pour la terre d'Israël. Bienvenue! Le bonheur réalisé.
Il fait son évolution avec les autres, faisant profiter les communautés et les autres personnes des dons qu'il a reçus, et, de même, une fois arrivé sur la terre d'Israël il manifesta toujours un grand amour pour l'ensemble du peuple juif: par exemple, à Jérusalem, ses étudiants priaient constamment pour ceux de la diaspora, jour et nuit. Magnifique.
Il est important pour nous de voir ce qu'il a fait sur la terre d'Israël, car cela est bâtie selon le sens de la Torah. Il alla d'abord avec tout son groupe dans le Galil (la Galilée) où sont les tombes des grands Sages. Vous le voyez, également cela vous est proposé (lien ici) sur Modia, nous n'avons donc pas fait erreur. Voyez ces pages (lien encore ici). Car il retrouve là l'esprit, l'inspiration, l'exemple et les prières de ces immenses Sages qui ont sû, en allant eux aussi vivre sur la terrre d'Israël que c'est le lieu de réalisation de la Torah dans sa plénitude et dans son essence même. Les grands (lien ici) comme Hillel, le Ari, R. Yossef Caro du Chouk'han Aroukh, le Rambam, le Chla, etc. Il fut particulièrement impressionné de pouvoir s'approcher de la tombe de Ribbi Chéméone bar Yo'hai et crait en montant à pied: "comment, moi, rien du tout, puis-je donc entrer sou la tente de Ribbi Chéméone bar Yo'hai!"
Parout, il était déjà connu et célèbre et on voulait le retenir pour qu'il fixe là sa yeshiva, surtout à Tibériade où Ribbi 'Hayim Aboulafia voulait lui remttre la direction de toute la communauté car il était vieux. Mais, comme pour le Rambane ou pour le Chla, l'objectif était Jérusalem. (J'ai encore ressenti une blessure quand une personne que j'apprécie beaucoup pour ses qualités, à l'Université à Ramat Gane, m'a dit avec un ton de dégoût "je ne pourrai jamais habiter à Jérusalem, il n'y a pas comme Tel-Aviv", parce que c'est une ville vivante à la faàon des autres métropoles de bord de mer des autres pays. Il y a encore beaucoup à faire pour que la dimension de sainteté et de pureté et de joie de Jérusalem soit sensible, il faut d'abord une éducation pour cela.
Il est très fructueux pour nous tous de découvrir les difficultés qui se présentèrent depuis une direction imprévue. Il n'y a pas d'alyah sans conflits car plus on s'approche de la sainteté, plus les écorces (klipotes) et forces contraires s'activent et se défendent pour ne pas perdre leur domination. Le conflit douloureux est donc une étape normale. Ce fut le grand Sage Ribbi 'Hayim Aboulafia qui voulut retenir Ribbi 'Hayim et tout son groupe à Tibériade et alla jusqu'à écrire aux donateurs d'Italie qui avaient soutenu pour une yeshiva à Yérouchalauim, pour leur demander de transférer ce projet à Tibériade sous de multiples prétexte: le nombre de Sages qui ont voulu vivre là-bas, le fait que le Messie viendrait du Galil, etc. Finalement, Ribbi 'Hayim parvint à tenir malgré le respect qu'il voulait témoigner.
Il établit donc sa Yeshiva Knéssét Yisrael et l'ouvrit en deux sections, une classique et une pour le nistar ou la caballa ouverte seulement aux plus avancés et ayant prouvé les qualités nécessaires. Ses élèves étudiaient systématiquement la Torah, la michna, puis la guémara, la halakha et le Zohar. Et la nuit après le Chabbate, il la passait dans l'étude toute le nuit. Les donateurs d'Italie continuèrent à soutenir la yeshiva. Et il leur avait promis qu'il prierait pour eux près du Kotel, lieu de la présence de la Chékhina qu'il affectionnait particulièrement. Il poursuivit sa réflexion constamment sur la question de parvenir à réussir la chute de la Chékhina dans la galoute, la dispersion pour que le peuple d'Israël soit sauvé et vive en plénitude.
Comme d'autres célèbres. il mourut environ un an et demi après son arrivée en Israël, le 15 Tamouz 1743, Chabbat de la paracha Pin'has.
On ne peut que se remémorer la mort de Moché hors de la terre d'Israël comme celle de Ribbi Yaâqov Abou'hatséra qui s'éteint avant l'arrivée, la mort presque immédiate du Ram'hal, celle du Chla qui ne prit pas longtemps. Celle de Ribbi 'Hayim correspond à sa passion pour la question de la complétude de la Chékhina: quand il arriva au Kotel, il pleura sur la destruction du Temple, la galoute; et il vit une femme en noir devant lui, lui disant qu'elle le poursuit; elle était la concrétisation des forces qui se rebellent à l'approche du mariage complet; cette lutte se termina par la mort de Ribbi 'Hayim. Mais la mort n'est qu'un passage. Ribbi 'Hayim Aboulafia fut averti par une communication divine à l'instant de la mort de Ribbi 'Hayim ben Attar et se recueillit puis dit: "je l'ai accompagné jusqu'au Gan Eden".Le Baâl Chem Tov fut également avertit ainsi soudainement. On dit que Israël Baâl Chem Tov (lien ici) avait voulu monter en Israël pour étudier auprès de lui.
Sa yeshiva semble encore ouverte 15 ans plus tard.
Son livre Or hah'ayim fut très apprécié dans toute l'Europe immédiatement et le continua dans toutes les communautés depuis, sans interuption.MODIA
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tombes des Rabbis
RABBI HAÏM BENATTAR
Rabbi Haïm Ben ATTAR est née à Salé au Maroc, dans une famille riche originaire d’Espagne. La famille s’était alors séparée, une partie s’établit en Hollande et l’autre au Maroc ( à Salé et à Fez ).
Il fit ses premiers pas dans l’étude auprès de son grand père, et lorsqu’il eut 9 ans, sa famille se fixa à Meknès pour faire du commerce, puis la famille revint à Salé où le grand oncle Rabbi Moshé était le Naguid de la communauté et aussi le conseiller du sultan Moulay Ismaël.
Rabbi Haïm épousa la fille de Rabbi Moshé, et libéré des tracas de la parnassa, il put se consacrer à l’étude de la Thora et à son enseignement. Il resserra les liens avec des amis d’enfance : Rabbi Moshé et Rabbi Yéhouda Berdugo.
En1724, alors qu’il avait 28 ans, son beau père décéda et une partie de l’héritage lui revint de droit ; mais comme c’est souvent le cas, un grand conflit s’installa au sujet de la succession entre les héritiers ; vint s’ajouter à ce problème son incapacité à gérer ces biens. De plus un impôt spécial fut prélevé sur le reste de la fortune. Déçu par son entourage et par tous ces tracas, il retourne à Salé avec sa famille auprès de son père. Il se consacre alors à la méditation et à la rédaction de ses ouvrages.
Il rédige alors *% 6 5 ( où il développe des hidouchim sur les michnayot Brahot, Chabbat, Houlin, Horayot. Un autre traité 9 ! & ; * 9 5 sur le Choulhan Aroukh et . * * ( % 9 & ! compilation de hidouchim sur la Thora, associant d’une manière agréable et précise l’explication du texte à différents niveaux de compréhension.
En 1738, il y eut une grande famine au Maroc ; toutes ces souffrances endurées, toutes ces déceptions lui firent germer à l’esprit et lui donnèrent la force de quitter le Maroc pour monter à JERUSALEM.
Remarque : Suivant le Gaon de Vilna, l’année 1740 du 6° millénaire correspond à l’aube de la Guéoula. Rabbi Haïm disait à ce sujet que la Guéoula devait être précédée par une IMMIGRATION MASSIVE vers Israel. Il arrive en 1739 à Alger où il est reçu avec de grands honneurs par R. Itshak Chouraqui et R. Yéhouda Ayache. Ses livres firent alors une excellente impression sur les deux éminents rabbins. Il arriva la même année à Livourne en Italie où il fut reçu avec de grands honneurs et il y publie son livre " OR HAHAÏM ". Les rabbins de Modène furent enthousiasmes par cette œuvre " cette fois, le soleil (R. HAÏM ) du couchant (Magreb) a brillé sur la terre " dirent-ils. Rabbi Haïm recueille des fonds pour créer en Israel une yéchiva " Knesset Israel " ; il forma une un groupe potentiel d’immigrants pour Israel.
Le 1° du mois de AV 1741 , avec un groupe de 30 personnes , accompagné de Rabbi Moshé Franco, il quitte l’Italie pour Israel. Ils arrivent à Acco le 24 de Elloul et passent Kippour dans la grotte de d’Elie sur le Carmel.
Au mois de Adar, ils quittèrent Acco pour Safed où on mit à sa disposition une maison qui servit à R. Yossef Karo et où séjourna Rabbi Itshak Louria. Au mois de Adar 2 , il se rendit avec un de ses élèves à Tibériade rendre visite à R. H. Aboulafia qui essaya de le convaincre de s’installer à Tibériade. Mais il préféra s’installer à Jerusalem où il arrive en 1742 et où il crée sa yéchiva " Knesset Israel " .
Il forma plusieurs élèves dont le HIDA qui raconte qu’à la sortie du Chabbat ils étudiaient jusqu’à l’aube. Rabbi Haïm divisait la nuit en quatre temps dans lesquels ils étudiaient Michna, Guemara, Zohar, Halakha.
Son livre " RICHON LETSION "publié à Jerusalem fut accueilli très favorablement par les rabbins de Jerusalem :
" Cet homme venu du Magreb possède sagesse, sciences et crainte de D’, il a l’apparence d’un mortel mais c’est un ange de l’armée céleste "
Rabbi Haïm décéda le 15 Tammouz à l’âge de 47 ans. Ses élèves l’enterrèrent sur le mont des Oliviers auprès de ses deux épouses.
Le Baal Chem Tov ( Le BECHT ) aurait voulu rencontrer Rabbi Haïm ; il voyagea jusqu’à Istemboul mais une violente tempête l’en empêcha. Le prophète Elie apparut au Becht et lui dit : " Si deux hommes de votre valeur se rencontrent dans la même génération, ils peuvent provoquer la Guéoula et l’heure n’est pas encore venue ".
Le jour de la mort de Rabbi Haïm, le Becht assis entre ses disciples pour le repas chabbatique leur dit : " La lumière (Or HAHAÏM) du couchant ( Magreb ) vient de s’éteindre " D’où le savait-il ? " Car une grande kavana, m’a été révélée (sur l’ablution des mains) ; celle-ci ne peut être révélée qu’à une seule personne par génération répondit le Becht. J’ai compris que Rabbi Haïm n’était plus de ce monde. De même, le jour où Rabbi Haïm entra à Jerusalem, le Becht dit à ses élèves : " Le Machiah vient de rentrer à Jerusalem ".
Après sa mort, sa synagogue " Knesset Israel " fonctionna grâce à un comité formé par de riches livournais. Au 19° siècle la synagogue fut prise en charge par la famille Rosenthal, jusqu’à ce que la ville tomba au moment de la guerre d’indépendance.
Après la guerre de 1967 la synagogue " OR HAHAÏM " fut classée parmi les monuments historiques.
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