RABBI EPHRAIM ENKAOUA
RABBI
TLEMCEN
Sépulture du Rabbi Ephraïm Enkaoua
à Tlemcen
La présence juive à Tlemcen est affirmée en 1307 par l'historien Ibn Khaldoun
Longtemps, les juifs n'eurent pas le droit de résider à l'intérieur des murs de la Cité. C'est seulement en 1393, grâce aux mérites du rabbin Ephraïm Enkaoua, qu'ils furent autorisés à franchir les remparts. Ils y vécurent en vase clos, dans le mellah ( ghetto ) jusqu'à l'arrivée des Français, mais ils sont toujours restés attachés à la langue arabe.
Là, se trouve le mausolée du Rabbin Enkaoua.
Le jeune Ephraïm faisait, à Tolède, des études de sciences expérimentales et de philosophie, il s'intéressait particulièrement aux textes de Saint Thomas d'Aquin, il fut frappé, par l'Inquisition, d'un arrêt de bannissement. Il se réfugia à MarraKech, puis à Tlemcen, où il fut reçu par le sultan Abou Tafachin. Il aurait effectué dit la légende, son voyage sur la croupe d'un lion, tenant en main un serpent vivant en guise de licol. Entre le cirque de Honaïne, qui était alors le port de Tlemcen, et la capitale, à demi mort de soif, il frappa un rocher d'un coup de bâton. Aussitôt une source jaillit, qui, depuis, n'a pas cessé de couler.
C'est encore un miracle qu'il accomplit en guérissant la fille du sultan, réputée incurable. Et au souverain qui lui demandait le prix de cette guérison, il répondit : " Donne - moi la permission de faire venir à Tlemcen tous mes coréligionnaires refoulés à Agadir, ceux du Maroc et ceux d'Espagne. Ici, nous construirons une maison de prières et nous y adorerons notre Dieu, qui est aussi le tien." .
Le vieux quartier juif conserva son caractère particulier pendant cinq siècles. C'était le centre commercial et artisanal de Tlemcen. Au trentième jour après la Pâque juive se déroulait le pittoresque pèlerinage au mausolée du rabbin Enkaoua. Une cohue pieuse et bigarrée se pressait autour du tombeau, où les lévites et les cafetans se mêlaient aux robes et aux costumes modernes. Chacun voulait toucher ou embrasser la pierre tombale sur laquelle était inscrite, en caractères hébraïques, l'épitaphe suivante :
" Ici repose le grand rabbin Ephraïm Ain'Kaoua, qui fut notre orgueil, notre appui et la gloire d'Israël. Que le grand faiseur de miracles nous protège, qu'il nous envoie le Messie ".
coundris
La vie du Rabb Ephraïm Aln'Kaoua (1359 - 1442)
Le Rabb Ehraïm Aln'Kaoua qui est inhumé à Tlemcen, est l'un des rabbins les plus prestigieux du judaïsme algérien. Par la noblesse de ses sentiments, l'étendue de son savoir, la fascination qu'il exerçait sur sa communauté, il a été considéré en son temps comme " la lumière d'Israël " et, après plusieurs siècles sa mémoire est toujours évoquée avec vénération.
Né en 1359, à Tolède, l'un des foyers rayonnants de la culture juive en Espagne, Ephraïm Aln'Kaoua est le descendant d'une lignée de rabbins talmudistes et thaumaturges. Son père, Rabbi Israël, Grand Rabbin de Tolède, confia l'éducation de son fils à des maîtres éminents qui lui enseignèrent bien des branches du savoir. Lui-même étudia la médecine à l'Université de Palencia (Nouvelle Castille).
Mais après la Reconquista, l'Espagne vivait une époque troublée. Les tracasseries contre les Juifs étaient entretenues par le Tribunal de l'Inquisition. Des flambées d'antisémitisme provoquées par le clergé local contraignirent bien des juifs à la conversion ou à l'exil. Ainsi, en 1390 l'archidiacre Don Martinez Fernand d'Ecija du diocèse de Séville, bien qu'excommunié, lança l'ordre aux clercs du diocèse de démolir les synagogues. A Séville aussi, en 1391, une émeute populaire dirigée contre les collecteurs d'impôts juifs entraîna la mort de deux mille personnes. Le père du Rabb, Rabbi Israël, convaincu de pratiquer en secret le judaïsme, fut arrêté, jugé et brûlé vif. Pour échapper à la persécution, le Rabb Ephraïm avec tant d'autres abandonna l'Espagne et se réfugia au Maroc. Il fut vite adopté par la communauté de Marrakech. Quelques mois plus tard, il quitta cette ville hospitalière pour se rendre à Hanaïm, port où aboutissait la route de l'or et des esclaves, mettant en relation le Soudan à Tlemcen. Le Rabb arriva dans cette ville en 1391, et la légende renchérit en précisant "sur un lion avec serpents pour licol".
Encore que leur présence soit attestée dès le premier siècle avant notre ère, les Juifs de la région de Tlemcen n'avaient pas le droit de cité dans cette capitale des rois Beni-zeyâne. Ils devaient séjourner seulement en banlieue, à Agadir. Un événement fortuit améliora leur situation. Le sultan Abou Tachfine dut faire appel à l'art médical du Rabb Ephraïm car sa fille se trouvait dans un état désespéré. Le Rabb la guérit miraculeusement, il sollicita pour ses coreligionnaires la possibilité d'édifier la première synagogue d'El Khessaline, l'autorisation de séjour pour des juifs d'Espagne, de Majorque, du Maroc. La communauté juive s'installa alors non loin du Méchouar, prospéra, organisée autour de dix-sept synagogues.
Entouré de la vénération générale de la population de Tlemcen, après avoir répandu des marques de sagesse et de sainteté, le Rabb Ephraïm Aln'Kaoua s'éteignit en 1442 à quatre-vingt deux ans. Avec la trentaine de membres de sa famille il repose en un lieu de rêve, prédestiné pour traverser l'éternité, au milieu des jardins où l'on ne peut entrer sans émotion, dans un silence à peine troublé par le piaillement des oiseaux. Au bout d'une allée bordée d'arbres, sur une longue pierre tombale blanchie à la chaux est gravée une vieille épitaphe en hébreu : " Ici repose celui qui fut notre orgueil, notre couronne, la lumière d'Israël, notre chef et maître, versé dans les choses divines, homme miraculeux, le Grand Rabbin Ephraïm Aln'Kaoua. Que son mérite nous protège ".
Son traité philosophique, Chaar Kevod Hachem (A la gloire de l'Eternel), dans la tradition de Maïmonide, nous renseigne sur la finesse de sa pensée, et son testament religieux reste d'une étonnante actualité : " Je vous laisse deux sources : la source d'eau pour fortifier votre corps et la source de la Tora qui symbolise la vie éternelle. La source d'eau offerte par la volonté de D... et la source de la Tora qui demande la bonne volonté de chacun de nous ". La communauté dispersée en France est consciente que les rabbins de Tlemcen demandent pour elle la miséricorde divine sefarad
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2 commentaires:
Bonjour,
Je voudrai vous remercier du fond du coeur, mon nom de famille est N'Kaoua et ma grand-mère ma toujours parlé du Grand Rabbin de Tlemcen.
C'est avec émotion que j'ai lu sa biographie...
Bien à vous.
Léa
Bonjour et gloire au Rabbi
si vous avez d autres renseignement sur le grand Rabbin vous pouvez les mettre sur le site
a bientot
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